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Les liens troubles entre le président du CIO et Vladimir Poutine mis en lumière dans un livre-enquête

Si les relations entre Moscou et le Comité international olympique se sont détériorées en raison du durcissement des sanctions contre la Russie, Thomas Bach a longtemps été considéré comme un allié par le Kremlin, révèlent deux journalistes allemands dans l’ouvrage « Putins Olygarch ».

Par  (Munich, envoyé spécial)

Publié le 06 mai 2024 à 17h30, modifié le 06 mai 2024 à 19h01

Temps de Lecture 4 min.

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Le président du Comité international olympique, l’Allemand Thomas Bach, à l’ouverture d’une réunion de la commission exécutive du CIO au siège de l’instance, à Lausanne, en Suisse, le 8 décembre 2015.

La charge est précise, documentée, implacable. « Comme les oligarques russes qui sont parvenus à survivre jusqu’ici, le nôtre a suivi la règle à la lettre : argent et pouvoir contre loyauté inconditionnelle et fidélité politique à Vladimir Poutine », expliquent les journalistes allemands Johannes Aumüller et Thomas Kistner. Le leur ? Thomas Bach, 70 ans, à la tête du Comité international olympique (CIO) depuis 2013, présenté comme « l’oligarque » du chef de l’Etat russe, dans un livre-enquête (Putins Olygarch, dtv, 320 pages, 17,99 euros, non traduit), publié à un peu moins de trois mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris (26 juillet-11 août).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La Russie et le CIO relancent une guerre froide du sport mondial

L’ouvrage des deux reporters du Süddeutsche Zeitung, le grand quotidien de centre gauche de Munich, est le résultat de plusieurs années de recherches et d’entretiens. Il montre que Thomas Bach a longtemps roulé pour Moscou, malgré les dénégations réitérées du principal intéressé et la récente crise entre le Kremlin et le mouvement olympique, qui laisse suggérer que les deux parties sont désormais irréconciliables ; au point que la Russie multiplie l’organisation d’événements parallèles, comme les Jeux des BRICS, en juin, et les Jeux de l’amitié, en septembre.

Johannes Aumüller et Thomas Kistner ont présenté leur opus, lundi 29 avril, dans la capitale bavaroise, soulignant qu’il pouvait se lire comme un « vade-mecum de la corruption à tous les échelons de la gouvernance du sport mondial », dont il retrace d’ailleurs avec autant de méticulosité que de gourmandise des épisodes antérieurs, pour la plupart connus, mais avec moins de détails.

Ainsi de la saga de l’équipementier allemand Adidas, présenté comme la matrice originelle de la corruption. Cette « véritable CIA des baskets », qui a eu recours à toutes les techniques du renseignement pour asseoir son pouvoir et tisser ses réseaux, notamment dans le bloc communiste URSS-RDA pendant les deux dernières décennies de la guerre froide. Un jeune juriste – médaillé d’or olympique au fleuret par équipe à Montréal en 1976 – fait partie du dispositif, dans l’entourage de Horst Dassler, le fils d’Adolf Dassler, fondateur de la marque : il s’appelle Thomas Bach.

Alfons Hörmann, un témoin-clé

La pièce maîtresse du livre est le témoignage, sous serment, d’Alfons Hörmann, ex-président du Comité olympique allemand, à la tête duquel il avait succédé à M. Bach en 2013. Il a confié aux auteurs une histoire restée jusqu’ici secrète, qui établit la proximité de longue date entre le président du CIO et l’autocrate russe, ainsi que les bases du pacte scellé entre eux.

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