Si Bernard Hinault commence une nouvelle année dans la peau du dernier Français vainqueur du Tour de France, Yannick Noah n’aperçoit toujours pas de successeur à l’horizon, trente-sept ans après son succès à Roland-Garros. Au vu des résultats et du niveau actuel des joueurs français, pas sûr que le tournoi international qui ouvre ce dimanche 27 septembre en soit l’occasion. « Deux ne sont pas passés loin, c’est Henri Leconte (finaliste en 1988) et Gaël Monfils (demi-finaliste en 2008), observait-il en mai sur France 3. Je pense que Gaël pouvait le faire, parce qu’il a un jeu de terre extraordinaire. »
Le choix de l’imparfait n’est pas innocent. Comme d’autres, Noah s’est un peu lassé d’attendre ce fameux gros coup en Grand Chelem de l’insaisissable Monfils. A 34 ans, son heure serait passée. Pourtant, le 9e joueur mondial reste – et de loin – celui qui en est le plus capable.
Ancien directeur technique national, Arnaud Di Pasquale, aujourd’hui consultant pour la chaîne de télévision Eurosport, croit encore à l’étoile de Monfils. Mais tout dépend de quel objectif on parle. « Ils ne sont pas nombreux à pouvoir remporter ce tournoi. Novak Djokovic et Rafael Nadal sont les grands favoris avec un Dominic Thiem derrière. Pour tous les autres, c’est compliqué de parler de victoire », observe le huitième-de-finaliste du tournoi en 1999.
Monfils et les autres
Chez ces « autres », Gaël Monfils peut tracer sa route jusqu’en deuxième semaine et accéder à une place en quarts de finale : depuis Richard Gasquet en 2016, pas un Français n’a atteint ce stade. « Monfils n’a pas été bon sur les deux tournois de préparation [défaites d’entrée à Rome et Hambourg], mais on sait que ça ne veut pas dire grand-chose avec lui et qu’il a l’habitude de se sublimer une fois à Roland-Garros. Il a été un peu coupé dans son élan par l’arrêt de la saison, alors qu’il vivait un second souffle dans sa carrière », rappelle Arnaud Di Pasquale, en référence aux deux titres du Parisien à Montpellier et Rotterdam, en février.
Derrière son numéro un, le tennis tricolore compose avec les forfaits des uns (Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille), le poids des ans des autres (Richard Gasquet et Gilles Simon) ou les doutes d’un Benoît Paire, dont la tête et le jeu semblent toujours confinés dans sa chambre d’hôtel new-yorkaise après le rocambolesque épisode de son test positif au Covid-19, qui l’a écarté de l’US Open.
La relève, quant à elle, lève poliment le doigt pour prendre la parole avec le discret Ugo Humbert (récent vainqueur à Hambourg du numéro 5 à l’ATP, le Russe Daniil Medvedev) et le plus démonstratif, Corentin Moutet. Pour eux, un troisième tour serait déjà un tournoi réussi.
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