Les forces de l’ordre sont de nouveau intervenues, mardi 7 mai, à deux reprises, devant les locaux historiques de Sciences Po Paris pour disperser des étudiants mobilisés en faveur des Palestiniens, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). En début de matinée, des poubelles, du mobilier urbain, des vélos en libre-service obstruaient l’entrée du bâtiment du 27, rue Saint-Guillaume (7e arrondissement). Une vingtaine d’étudiants étaient présents dans la rue ; certains portaient des masques sanitaires ou arboraient des keffiehs, dissimulant une partie de leur visage.
Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues « pour débloquer les deux entrées principales rue saint Guillaume, permettant l’entrée des élèves », et ont procédé à deux interpellations, a fait savoir la préfecture de police. Les examens, qui commençaient à 9 heures, ont été « lancés normalement » a de son côté déclaré la direction de Sciences Po.
Un deuxième rassemblement a été organisé à midi en « soutien aux camarades interpellés » et, « surtout, au peuple palestinien », selon le comité Palestine de Sciences Po. Une centaine de personnes ont manifesté devant l’entrée – élèves de l’école, une vingtaine de salariés de Sciences Po et une trentaine d’étudiants de Sorbonne université – avant d’être évacués par les forces de l’ordre peu après 14 heures a constaté l’AFP.
Le député Louis Boyard (La France insoumise, LFI) était présent devant Sciences Po, ainsi que la tête de liste aux élections européennes des Républicains (LR), François-Xavier Bellamy. Les deux élus ont eu un échange virulent. « Le peuple français n’est pas complice de ceux qui soutiennent le Hamas aujourd’hui, de ceux qui excusent le pire », a notamment lancé l’eurodéputé de droite à l’adresse du député « insoumis ».
Treize étudiants poursuivent leur grève de la faim
« Je suis venu là pour être la voix de tous les étudiants qui ne veulent pas voir Sciences Po réduit à ces blocages permanents, à cette instrumentalisation permanente, à cette officine de La France insoumise qu’est devenue la rue Saint-Guillaume », a notamment déclaré M. Bellamy. Avant d’ajouter : « Il faut que les étudiants qui bloquent les examens soient privés d’examens, il faut que les étudiants étrangers qui contribuent à ces troubles soient reconduits dans leur pays ». « Vous passez à chaque fois de prétexte en prétexte pour ne jamais parler du fait qu’il y a un génocide à Gaza », a de son côté rétorqué Louis Boyard.
Les cours sont terminés depuis vendredi à Sciences Po, où les étudiants passent des examens cette semaine. Lundi la police était déjà intervenue, dans l’après-midi, pour déloger des militants mobilisés en soutien à la population de Gaza qui avaient installé des tentes.
Sur le site de Sciences Po à Reims, une trentaine de manifestants ont été évacués mardi matin par les forces de l’ordre après avoir tenté de bloquer l’accès aux étudiants, selon la préfecture de la Marne. Les examens ont dû être annulés mardi sur le site de Sciences Po au Havre en raison d’un blocage.
Des étudiants de l’Institut d’études politiques ont entamé une grève de la faim depuis la fin de semaine dernière. Ils sont actuellement treize, selon la direction, qui assure les avoir informés de « la possibilité d’une prise en charge par le pôle santé dès vendredi matin ».
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