Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Manifestations propalestiniennes : à la Sorbonne, intervention de la police pour évacuer les étudiants rassemblés à l’intérieur de l’université

La police est intervenue lundi après-midi dans les locaux de l’université pour évacuer une cinquantaine de personnes qui y avaient installé des tentes à la mi-journée.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 avril 2024 à 14h55, modifié le 29 avril 2024 à 18h13

Temps de Lecture 3 min.

Manifestation propalestinienne devant la Sorbonne, pendant l’évacuation par la police de manifestants qui avaient installé des tentes dans les locaux de l’université, le 29 avril 2024.

Quelques jours après une mobilisation similaire émaillée de tensions à Sciences Po Paris, la police est intervenue, lundi 29 avril après-midi, à la Sorbonne pour évacuer des militants propalestiniens qui avaient installé des tentes à l’intérieur du bâtiment (qui abrite plusieurs université et le rectorat) quelques heures plus tôt, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Une cinquantaine de manifestants ont été conduits à l’extérieur du bâtiment puis éloignés en groupe.

« Nous étions une cinquantaine de personnes quand les forces de l’ordre sont arrivées en courant à l’intérieur de la cour. L’évacuation a été assez brutale, avec une dizaine de personnes traînées au sol, mais pas d’interpellations », a témoigné Rémi, 20 ans, étudiant en histoire et géographie à la Sorbonne, qui faisait partie des manifestants qui occupaient l’intérieur du bâtiment. « Ils nous ont escortés vers la sortie et ensuite nous ont fait remonter la rue Saint-Jacques en groupe », a-t-il ajouté.

La préfecture de police a, de son côté, évoqué une « opération, qui a duré seulement quelques minutes » et « s’est faite dans le calme, sans incident ». Le premier ministre Gabriel Attal a quant à lui « demandé que la Sorbonne soit évacuée rapidement », comme « il l’avait demandé pour Sciences Po vendredi », a fait savoir son entourage. « Il suit la situation de près, il est en lien avec la préfecture de police », a-t-on ajouté.

Plusieurs dizaines d’étudiants se sont rassemblées lundi à la mi-journée à l’intérieur mais aussi à l’extérieur des universités, pour une mobilisation en faveur de la cause palestinienne. « Il n’y a plus d’entrée possible » dans les bâtiments depuis midi environ, avait fait savoir un peu plus tôt la communication de l’université à l’AFP, précisant que « la Sorbonne sera fermée cet après-midi sur décision du rectorat ».

Une mobilisation similaire à celle qui a eu lieu à Sciences Po

La police française se tient en position alors que des étudiants bloquent l’entrée de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne en soutien aux Palestiniens de Gaza, le 29 avril 2024.

Le rectorat de Paris a lui déclaré que « les amphithéâtres ont été évacués vers midi et [que] des examens ont été annulés » en raison de l’action militante. Il faisait état d’une trentaine de militants à l’intérieur de la célèbre université, ayant installé neuf tentes dans la cour ainsi que trois autres dans le hall, tandis qu’un drapeau palestinien avait été posé au sol.

« Israël assassin, Sorbonne complice » ou « Ne nous regardez pas, rejoignez-nous », chantaient des étudiants rassemblés devant la Sorbonne à la mi-journée, où environ cent cinquante personnes étaient présentes, parmi lesquelles les députés « insoumis » Louis Boyard, Thomas Portes et Rodrigo Arenas. « On est là [à la] suite [de] l’appel des étudiants de Harvard, Columbia », a déclaré Lorélia Fréjo, étudiante à Paris-I et militante de l’organisation étudiante Le Poing levé. « Après les actions à Sciences Po, on est là pour que ça continue ».

Les interventions policières dans ce lieu hautement symbolique des révoltes étudiantes sont rares. Celle-ci intervient quelques jours après les tensions survenues à Sciences Po Paris autour de la mobilisation d’une partie de ses étudiants emmenés par le Comité Palestine de l’établissement. Ceux-ci se réclament des contestations qui agitent certains prestigieux campus américains, provoquant un vif débat politique outre-atlantique.

Appels à « intensifier » le mouvement

Accusée par l’exécutif et les oppositions de droite de souffler sur les braises de la contestation, La France insoumise (LFI) a souhaité lundi que les mobilisations pour Gaza « prennent de l’ampleur » dans les universités et ailleurs, tandis que la militante et juriste franco-palestinienne Rima Hassan, candidate sur la liste « insoumise » aux européennes, a dit « assumer totalement » son appel au « soulèvement ».

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir

« Je souhaite que prennent de l’ampleur toutes les mobilisations qui vont permettre de faire pression sur le pouvoir en place », afin que le « drame humain qui se joue à Gaza s’arrête le plus rapidement possible », a déclaré le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.

Le syndicat lycéen USL a lui appelé les lycéens à la « mobilisation dans les établissements pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la reconnaissance de l’Etat palestinien et l’arrêt de la colonisation ». Ce week-end, des syndicats d’étudiants, comme l’Unef ou l’Union étudiante, avaient déjà appelé à « intensifier dès lundi la mobilisation sur les lieux d’études ».

Les organisations de jeunesse favorables à la mobilisation pro-palestinienne se heurtent à l’intransigeance du gouvernement qui ne souhaite pas que le mouvement parti des Etats-Unis ne se propage à la France alors que l’année universitaire touche à sa fin.

« Il n’y aura jamais de droit au blocage, jamais de tolérance avec l’action d’une minorité agissante et dangereuse qui cherche à imposer ses règles à nos étudiants et nos enseignants », a déclaré ce week-end Gabriel Attal.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.