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La « reconquête » du mois de juin au lycée, entre fausses promesses et vrai enjeu

Engagement de Jean-Michel Blanquer au moment de la réforme du baccalauréat, ce chantier, auquel se sont attelés presque tous les ministres de l’éducation depuis quinze ans, n’a guère bougé.

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Publié le 27 juin 2022 à 17h30, modifié le 27 juin 2022 à 18h02

Temps de Lecture 4 min.

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L’année scolaire qui s’achève aura vu se concrétiser la première session, complète, du bac Blanquer. Mais la « reconquête du mois de juin », sur laquelle le ministre de l’éducation du premier quinquennat Macron avait bâti, il y a quatre ans, une partie de son argumentaire pour « simplifier » l’examen bicentenaire, reste, elle, à l’état de projet dans les établissements du second degré.

Le nombre d’épreuves terminales a beau avoir été réduit (à la philosophie, qui s’est tenue le 15 juin, et au grand oral, dont la convocation court jusqu’au 1er juillet), toute une frange de lycéens et de collégiens – de 30 % à 40 % selon les académies, d’après les chiffres du syndicat SNES-FSU – ont, cette année encore, été « libérés » bien avant la fin officielle de l’année, le 7 juillet. Dans les cercles d’enseignants et dans les rangs des fédérations de parents, on use des mêmes formules un peu galvaudées : ces journées de cours perdues, en juin, sont un « marronnier », soupirent les uns, un « serpent de mer », disent les autres.

Sur le sujet, les parents sont habitués à monter au créneau : « Depuis le 15 juin pour les lycéens et le 22 juin pour [nombre de] collégiens, les cours sont terminés, alerte la fédération FCPE, majoritaire chez les parents d’élèves. Au bas mot, ce sont donc trois ou quatre semaines de cours qui manquent dans l’emploi du temps des élèves du secondaire. » Selon ses calculs, le calendrier scolaire passe ainsi de trente-six à trente-deux semaines. « Une perte sèche », regrette Carla Dugault, sa coprésidente.

« Et cela ne concerne pas que les élèves de terminale, souligne Sophie Vénétitay du SNES-FSU : en classe de 1re, en 2de, et même au niveau du collège, on assiste, dès la fin mai, à une véritable évaporation dans nos classes, surtout dans les cités scolaires [qui regroupent collège et lycée sur un même site] ; on a parfois un tiers des établissements qui se vident », explique la syndicaliste. Et pas seulement dans ceux qui servent de centre d’examen. Difficile, « sans carotte », de garder les « troupes mobilisées », concède-t-on parmi les proviseurs du SNPDEN-UNSA ; surtout quand les derniers conseils de classe sont passés, et les manuels scolaires restitués.

Vocabulaire guerrier

L’ancien ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, avait pourtant donné des gages : « Un des effets positifs de la réforme du baccalauréat, qui se verra à partir de juin 2021, c’est qu’on va reconquérir le mois de juin, affirmait-il en 2019, année de la disparition au lycée des filières S, ES et L au profit d’enseignements de spécialité. Les élèves des lycées, y compris de 2de et de 1re, pourront aller dans leur établissement parce que le système ne sera pas paralysé par les examens comme il l’est aujourd’hui. » Un message très relayé dans la presse. Au plus fort de la crise sanitaire, il avait aussi été question de prendre en compte l’assiduité des élèves dans la délivrance du bac et du brevet. C’était avant les confinements, la « continuité pédagogique » et les mises à l’isolement répétées.

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