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« Contre les violences policières et la surveillance de masse » et « pour le droit à la culture » : nouvelle journée de manifestations en France

Près de 80 rassemblements auront lieu pour dénoncer la loi « sécurité globale » et la « répression » de la free-party du Nouvel An.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 janvier 2021 à 18h07, modifié le 16 janvier 2021 à 18h07

Temps de Lecture 3 min.

Près de 80 rassemblements « pour le droit à l’information, contre les violences policières, pour la liberté de manifester et contre la surveillance de masse » sont prévus en France, samedi 16 janvier, à l’appel de la coordination d’associations et syndicats mobilisés contre la proposition de loi « sécurité globale », qui restreint notamment la diffusion d’images des forces de l’ordre. La proposition de loi, déjà votée en première lecture à l’Assemblée nationale, doit être examinée en mars au Sénat.

Des rassemblements ont lieu à Rennes, Nantes, Caen, Rouen, ainsi qu’à Lyon, Clermont-Ferrand ou Dijon, notamment. A la mi-journée, des images postées sur les réseaux sociaux témoignaient aussi de rassemblements, parfois très limités, dans diverses localités, Bayonne, Laval, Blois, Brive, Besançon ou Clermont-Ferrand.

A Paris, mais aussi dans plusieurs autres villes, ils devaient être rejoints par celles et ceux qui manifestent « pour le droit à la culture » et contre la « répression disproportionnée » après la rave de Lieuron, qui a réuni 2 400 personnes au Nouvel An.

Mais avant même le départ du cortège parisien, qui devait aller de la place Daumesnil à celle de la Bastille, la préfecture a interdit à plusieurs chars et camions d’y participer, affirmant qu’il s’agissait d’une « rave-party non déclarée ». Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a félicité la préfecture pour avoir « empêché la tenue d’une rave-party à proximité de la manifestation ».

Selon les organisateurs, ces chars, dont certains passaient de la musique, faisaient bien partie de la manifestation : « Il nous est interdit de nous exprimer et de faire nos discours sur nos camions sponsorisés. Nous avons demandé à la préfecture de nous fournir le texte de loi sur lequel se base leur refus », écrivent l’Union des Collectifs Festifs LGBTQ+ et le Syndicat des organisateurs culturels libres et engagés (Socle).

La « surveillance de la population » doit rester « l’exception »

La proposition de loi sécurité globale, déjà votée en première lecture à l’Assemblée nationale, doit être examinée en mars au Sénat. Malgré « une mobilisation sans précédent [dès le mois de novembre] pour la défense des libertés, le gouvernement [nous] a opposé une fin de non-recevoir », regrette, dans son appel à manifester, la coordination. Celle-ci regroupe des associations, comme La Ligue des droits de l’homme et Amnesty International, ainsi que de nombreux syndicats et associations, de journalistes et de réalisateurs notamment.

« Les enjeux sont (…) majeurs. Ils touchent au respect même de l’Etat de droit » et du contrôle des autorités « par les citoyens, le Parlement, la justice et la presse », insistent les associations, ajoutant que « les mesures de surveillance de la population doivent, elles, demeurer l’exception ». Elles exigent toujours le retrait de plusieurs dispositions, à commencer par l’article 24, qui pénalise la diffusion malveillante d’images des policiers et gendarmes. Le collectif, qui demande à être reçu par le président, Emmanuel Macron, cible également les articles 21 et 22 sur l’usage des caméras-piétons et des drones par les forces de l’ordre.

La proposition de loi a été vivement critiquée en France par la Défenseure des droits et la Commission nationale consultative des droits de l’homme, et à l’étranger par des rapporteurs spéciaux des Nations unies et la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

« Grand rassemblement » le 30 janvier

Lancé le 17 novembre, la mobilisation contre le projet de loi a donné lieu à plusieurs journées de manifestations. La plus importante, le 28 novembre, a rassemblé 500 000 personnes dans le pays selon la coordination, 133 000, selon le gouvernement.

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Lors de la mobilisation du 12 décembre, le gouvernement, qui dénonce les actes de « casseurs », avait fait état de l’interpellation, par les forces de l’ordre, de 142 manifestants, dont certains ont depuis porté plainte contre le préfet de police Didier Lallement pour « arrestation arbitraire ».

Le site d’information Mediapart avait en effet relevé, quelques jours plus tard, que dix-huit de ces personnes n’avaient pas été placées en garde à vue après leur interpellation, 49 avaient bénéficié d’un classement sans suite et 46 avaient été sanctionnées, sans jugement, d’un rappel à la loi. Un nouveau « grand rassemblement » est déjà prévu samedi 30 janvier à Paris.

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Le Monde avec AFP

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