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Procès des attentats de janvier 2015 : les « mystères non résolus » de l’enquête

Trois enquêteurs de la brigade criminelle ont présenté, lundi devant la cour d’assises spéciale, le résultat de leurs investigations sur les frères Chérif et Saïd Kouachi, et Amedy Coulibaly.

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Publié le 29 septembre 2020 à 00h58, modifié le 29 septembre 2020 à 11h34

Temps de Lecture 5 min.

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Le commissaire Nicolas Guidoux à la barre lors du procès des attentats de janvier 2015.

Leur force, nos faiblesses. Elles sont apparues crûment, lundi 28 septembre devant la cour d’assises spéciale, où trois enquêteurs de la brigade criminelle ont présenté le résultat de leurs investigations sur les frères Chérif et Saïd Kouachi, Amedy Coulibaly et la façon dont ils ont préparé leurs attentats meurtriers de janvier 2015.

Plus les policiers détaillent ce qu’ils ont appris des terroristes a posteriori, plus se révèle leur impuissance a priori. Le commissaire Nicolas Guidoux en convient avec amertume : « Chérif Kouachi a dit lui-même qu’il s’était joué des services secrets. »

C’était le 9 janvier. Reclus avec son frère Saïd à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo et quelques heures avant l’assaut du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) qui allait entraîner leur mort, l’aîné des Kouachi répondait à un journaliste de BFM-TV sur la ligne fixe de l’imprimerie : « Les services secrets, t’inquiète pas, je les connais. Je sais très bien comment j’ai… j’ai pu bien faire les choses. »

« Faire les choses », c’est se procurer des armes, du matériel, de l’argent, des véhicules. Echanger, se concerter en échappant aux radars et déterminer ensemble le jour et les cibles qu’ils vont frapper. « Faire » dix-sept morts et semer la terreur.

Ce que racontent les lignes téléphoniques

Le matricule « RIO 114 57 75 » qui dépose à la barre a des boucles brunes et un chemisier blanc. Experte en téléphonie, elle a identifié les lignes utilisées par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Les premières sont rares et quasi muettes, les secondes sont nombreuses – il y en a dix-sept entre septembre 2014 et le 9 janvier 2015 – et plus bavardes.

Ainsi, il apparaît avec certitude que Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly se sont rencontrés entre minuit et 1 heure du matin dans la nuit du 6 au 7 janvier, que dans le même créneau horaire, Chérif Kouachi a appelé son frère Saïd, et que le 7 janvier, à 10 h 19, l’un ou l’autre a informé Amedy Coulibaly de leur départ vers les locaux de Charlie Hebdo.

Pendant cette même période, et tout particulièrement dans les jours et les heures qui précèdent les attentats, les autres interlocuteurs d’Amedy Coulibaly sont Amar Ramdani, Willy Prevost, Ali Riza Polat, Nezar Pastor Alwatik et Saïd Makklouf, aujourd’hui tous assis dans le box des accusés.

Les précisions données par « RIO 114 57 75 » donnent le vertige : les relais activés par les différents téléphones d’Amedy Coulibaly entre le 4 et le 7 janvier – et donc ses rencontres présumées avec ces mêmes interlocuteurs – le font apparaître dans de multiples villes de la banlieue parisienne, à Gentilly, dans « l’appartement conspiratif » qu’il a loué, à Rosny-sous-Bois, Champigny-sur-Marne, Chilly-Mazarin, Gennevilliers, Clichy-sous-Bois, Epinay-sur-Seine et retour à Gentilly. Dans le box, certains accusés s’agitent.

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