Samedi 25 mars, lors de la manifestation contre la mégabassine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres.
Tchat terminé

Bassine de Sainte-Soline : nos reporters Rémi Barroux et Frédéric Zabalza ont répondu à vos questions

Samedi, forces de l’ordre et militants radicaux se sont affrontés lors d’une manifestation contre un projet de retenue d’eau contesté. Nos journalistes Rémi Barroux et Frédéric Zabalza, étaient sur place.

Le 27/03 Ă  15:22 Tchat

Ce tchat est à présent terminé

Merci à toutes et à tous pour vos très nombreuses questions !

Le 27/03 Ă  15:17 Tchat
Bonjour, La bassine de Ste-Soline va-t-elle être remplie cette année ?
Eliane 2

Bonjour,

Le calendrier du chantier, toujours en cours, prévoit une mise en service au printemps 2024.

Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)
Le 27/03 Ă  15:13 Tchat
Cet évènement ne préfigure-t-il pas les conflits à venir quand il faudra s'attaquer sérieusement au désordre climatique par des mesures draconiennes ?
Pierre Froment

Bonjour,

Souhaitons que non. Notamment par le biais de politiques publiques qui permettront d’éviter les conflits. C’est le rôle de l’Etat que d’arbitrer et de prendre des décisions dans le sens de l’intérêt général et non particulier. Mais l’expérience et l’histoire montrent que les conflits liés à la disponibilité des ressources sont fréquents, au niveau international comme au niveau le plus local. Les conflits d’usage autour de l’eau seront inévitables et existent déjà, comme on le constate par exemple dans les Pyrénées-Orientales avec des agriculteurs mécontents de décisions préfectorales destinées à préserver la ressource. La question des mégabassines illustre bien cette problématique. Qui va avoir l’usage de l’eau, quels besoins privilégier ? Combien cela va-t-il coûter ? Au-delà de la question de l’eau, de nombreuses mesures vont devoir être prises, sur les transports, les logements, l’alimentation, etc. De nouvelles inégalités vont se faire jour, de nouvelles victimes et de nouveaux gagnants des politiques publiques. Il faudra donc que l’Etat assume des choix difficiles, mais, surtout, joue son rôle de protection des plus vulnérables, et d’anticipation pour mieux préparer l’acceptation des mesures choisies.

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  15:12 Tchat
Apparemment un accord avait été conclu entre les agriculteurs, l'état et les associations de défenses de l'environnement concernant l'implantation des bassines de sainte soline. Les associations se sont retirées car les agriculteurs n'auraient pas respecté les accords en matière de réduction d'intrant de pesticides et d'implantation de cultures moins gourmandes en eau. Qu'en est il?
Philippe

Bonjour,

En 2018, le protocole d’accord pour « une agriculture durable dans le bassin de la Sèvre niortaise et du Mignon » a été signé par la préfecture, le département des Deux-Sèvres, la chambre d’agriculture, mais aussi l’association Deux-Sèvres Nature Environnement, qui a quitté le protocole en 2021, ainsi que le Collectif citoyen pour le respect de l’environnement sur leur territoire Val-du-Mignon (Ccret). Ils ont estimé que les engagements environnementaux n’étaient « pas à la hauteur des enjeux ». La position d’autres signataires a également évolué, à l’image de la région Nouvelle-Aquitaine, compte tenu de la fréquence des sécheresses présentes et à venir.

Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)
Le 27/03 Ă  15:00 Tchat
Si la notion de "vol" est réservée aux biens privés, peut-on juridiquement porter plainte pour vol d'eau (et résoudre par les tribunaux le nœud de cette crise) ?
Joel

Bonjour,

Le « vol d’eau » est reconnu et sanctionné par la justice en matière d’irrigation quand une infraction à un arrêté préfectoral de limitation ou d’interdiction a été constatée. Huit agriculteurs de la Charente-Maritime sont poursuivis pour avoir enfreint les arrêtés de l’été 2022. Ils ont obtenu un sursis à statuer et un renvoi de l’affaire au 22 novembre.

Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)
Le 27/03 Ă  15:00 Tchat
De quel droit les forces de l'ordre peuvent-elles interdire l'accès au site aux ambulances du Samu et des pompiers - a fortiori quand sont signalées des personnes dont le pronostic vital est engagé ?
OutardeRose

Bonjour,

Il ne s’agit pas d’une question de droit. Les secours doivent, dans la mesure du possible, pouvoir intervenir le plus rapidement possible. Les manifestants font état de véhicules du SAMU empêchés par les gendarmes d’atteindre les manifestants blessés le plus gravement. Pour le jeune d’une trentaine d’années dont le pronostic vital reste engagé à cette heure, le SAMU aurait mis très longtemps à accéder au blessé. Voici les faits tels que présentés dans un communiqué des organisateurs de la manifestation :

« La personne a été blessée aux alentours de 13 h 30 aux abords de la bassine. Il y a eu au minimum sept appels du SAMU et trois appels au 112, entre 13 h 35 et 14 h 50, demandant une intervention pour une urgence absolue. A deux reprises au minimum, l’opérateur SAMU répond qu’il a eu l’ordre du commandement de la gendarmerie de ne pas intervenir. A 14 heures, les manifestants décident collectivement de se replier pour prendre en charge les blessés. Les affrontements cessent à ce moment-là et la zone redevient calme. A 14 h 50 une médecin urgentiste présente dans la manifestation demande un hélicoptère pour cette urgence absolue. Une ambulance du SMUR finit par arriver à 15 h 10, et l’état du blessé ne permettant pas son déplacement, il ne part qu’à 16 h 10 après avoir été intubé et ventilé. Il s’est déroulé plus d’une heure et demie entre le premier appel au SAMU faisant état d’une urgence absolue et l’arrivée de l’ambulance. »

Du côté des autorités, on explique que des gendarmes médecins ont essayé de s’approcher mais ont été repoussés par les manifestants.

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:53 Tchat
Bonjour, Avez-vous constaté la présence de manifestants violents venus de l'étranger uniquement pour en découdre avec les forces de l'ordre comme le laissait entendre les autorités ? Merci pour votre travail.
Trop loin du marais

Bonjour,

Beaucoup de « délégations » ou d’individus venaient de pays voisins de la France : Belges, Italiens, Allemands, Suisses, Espagnols et même certains venus témoigner de leurs luttes au Brésil, au Mali, au Chili, aux Etats-Unis, etc., mais je n’ai pas constaté, sur le terrain, de « légions étrangères » venues faire le coup de poing contre les forces de l’ordre. Dans les cortèges, cela parlait italien beaucoup, allemand, etc. Certains de ces militants se sont peut-être retrouvés dans les groupes les plus offensifs, mais il m’est impossible de le certifier. Par ailleurs, les autorités, qui ont réalisé de nombreux contrôles de véhicules, n’ont pas mentionné de personnes expulsées du territoire. Dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, déjà, des militants venus d’Allemagne, de Grande-Bretagne ou d’ailleurs venaient faire un tour, soit apporter leurs expériences, soit échanger sur leurs luttes. L’internationalisation des réseaux militants n’est pas nouvelle. Déjà en 1968 !

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:46 Tchat
La manifestation était interdite. Les organisateurs peuvent ils être poursuivis et reconnus coupables des dommages physiques et matériels occasionnés ?
Nardo

Bonjour,

Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci, coorganisateur des manifestations à Sainte-Soline, a été placé en garde à vue et laissé libre sous contrôle judiciaire, notamment pour sa participation à la mobilisation des 29 et 30 octobre 2022. Mais non pas en tant qu’organisateur. Le parquet de Niort n’a pas encore annoncé les suites judiciaires qui seraient données à la manifestation interdite du 25 mars.

Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)
Le 27/03 Ă  14:44 Tchat
Est-ce que la violence de ces derniers jours aux megabassinnes n'est pas un effet collatéral de la colère populaire générale générée par la réforme des retraites ?
OL9245

Bonjour,

Difficile de répondre avec certitude à cette question. Mais il semble plus que probable que l’exaspération, voire la colère exprimée dans la rue depuis plusieurs semaines sur la question de la réforme des retraites et le passage par le 49.3 pour la valider, a fortement radicalisé la contestation sociale. Doublée d’un sentiment d’urgence climatique, face à laquelle le gouvernement est accusé, par les écologistes et les associations environnementales, de ne pas faire assez. La réponse à ces impatiences, à ces exigences étant vécue comme autoritaire, voire policière, cela ne peut que radicaliser cette « colère populaire générale » que vous évoquez. Lors du conflit des « gilets jaunes », il y avait déjà cette équation délicate entre l’expression d’une colère sociale, d’un fort sentiment d’injustice, et une réponse gouvernementale fondée sur un rappel à l’ordre et la mise en accusation d’une « minorité violente et radicale ».

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:42 Tchat
Bonjour à l'équipe, Est-il exact que certaines retenues d'eau ont été jugées illégales, et que malgré cela, elles n'ont pas été démontées et qu'elles continuent à être exploitées ?
MSat

Bonjour,

C’est effectivement le cas du « lac » de Caussade (20 hectares) (Lot-et-Garonne), construit sur un terrain de la chambre d’agriculture malgré l’interdiction de la préfecture. La retenue d’eau est aujourd’hui en fonctionnement.

Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)
Le 27/03 Ă  14:40 Tchat
Bonjour, Quel était le risque de voir arriver les manifestants jusqu'à la bassine ? Pourquoi empêcher les manifestants d'y pénétrer ? J'imagine qu'ils n'avaient pas les moyens de reboucher le trou ...
Mo

Bonjour,

La consigne était claire pour les forces de l’ordre : empêcher toute intrusion sur la bassine, qui avait déjà été « visitée » lors de manifestations précédentes. Elles ont, pour ce faire, usé massivement de grenades lacrymogènes et de désencerclement, ainsi que de tirs de LBD (lanceurs de balles de défense). La Ligue des droits de l’homme, qui avait expédié sur place ses « observateurs des libertés publiques et des pratiques policières », a expliqué à l’issue de la manifestation avoir « constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force (…) avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain ».

La question peut se poser : quel est le coût le plus élevé, entre le rebâchage d’une bassine, le remplacement de pompes, etc., certes opérés dans le cadre d’une manifestation illégale, et celui d’un maintien de l’ordre, mobilisant des milliers de personnels et des moyens matériels importants, avec le risque de drames humains – un manifestant reste entre la vie et la mort, à ce jour, avec deux cents manifestants blessés et une quarantaine de gendarmes aussi ? Pour le gouvernement, la réponse semble évidente : il argue de la nécessité de faire appliquer la loi, la manifestation ayant été en effet interdite.

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:36 Tchat
Quelles sont les nouvelles du manifestant dont le pronostic vital est engagé ?
Raison
Bonjour, avez-vous plus d'information par rapport au manifestant entre la vie et la mort actuellement ?
Yann
Avez-vous des informations sur un manifestant qui aurait été atteint par une grenade de la gendarmerie et dont le pronostic vital serait engagé ?
Nioms

Bonjour,

Voilà ce que nous savons pour l’heure :

Le pronostic vital de cet homme de 30 ans, dans le coma après un traumatisme crânien, restait engagé dimanche, selon le parquet de Niort. Une enquête spécifique a été ouverte sur les circonstances dans lesquelles trois manifestants ont été grièvement blessés. D’autres enquêtes ont été ouvertes, notamment pour « organisation de manifestation interdite » et « violences sur militaires ».

Clémence Apetogbor
Le 27/03 Ă  14:30 Tchat
Comment expliquer les écarts entre les chiffres officiels et ceux annoncés par les manifestants (concernant le nombre de manifestants comme le nombre de blessés) ?
adhalaid

Bonjour,

Le comptage de 6 000 manifestants par les autorités s’est fait dans la matinée de samedi. Les organisateurs ont annoncé, eux, 25 000 en début d’après-midi puis ont estimé à 30 000 le nombre de participants. La séparation en trois cortèges, chacun de plusieurs milliers de manifestants, n’a pas rendu facile le décompte. Mais on peut assurer qu’ils étaient plutôt proches de 15 000, voire 20 000, au vu des files de plusieurs kilomètres de personnes marchant dans les champs. Au vu aussi des centaines de voitures, probablement plus, qui ont tenté de se garer près du camp de base à Vaussais. Pour le nombre de blessés, très (trop) nombreux, il est évident que la très grande majorité d’entre eux ne se sont pas signalés aux autorités. Beaucoup ont été pris en charge par les « médics », infirmiers et médecins présents avec du matériel, dans la manifestation. A 15 heures, samedi, l’annonce a été faite aux manifestants qu’ « ils n’avaient plus de matériel pour soigner les blessés ». Preuve de l’intensité des heurts.

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:29 Tchat
Bonjour, Pourquoi les bassines sont si bien acceptées en Vendée et refusées à Sainte-Soline ? Merci
Trolleybus

Bonjour,

La Vendée a été l’un des premiers départements à construire des réserves de substitution, encouragées par les pouvoirs publics, notamment après la sécheresse de 1976. Souvent citées en exemple par les irrigants et les élus des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime, elles font aujourd’hui l’objet de critiques, en particulier de la part d’associations de défense de l’environnement, qui les accusent de « vider » le Marais poitevin.

Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)
Le 27/03 Ă  14:23 Tchat
Bonjour, Est-ce qu'il est vrai que les méga bassines serait une privatisation de l'eau et ne profiterais qu'à 6 % des agriculteurs ?
Chabeo

Entre 6 et 7 % d’agriculteurs en France sont considérés comme des irrigants. Dans le cas des seize réserves de substitution, projet que porte la Coop de l’eau 79 avec le soutien financier de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne (soit 70 % d’argent public), plus de deux cents exploitations sont associées. Il s’agirait de les remplir en pompant l’eau dans les nappes phréatiques et les cours d’eau. Les antibassines, parmi lesquels la Confédération paysanne, estiment que cela porterait un grave préjudice au milieu naturel ainsi qu’à d’autres activités humaines (conchyliculture sur le littoral charentais-maritime, tourisme dans le Marais poitevin).

Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)
Le 27/03 Ă  14:21 Tchat
Bonjour et merci pour ce direct, Ne serait-il pas possible pour les forces de l'ordre de filtrer les manifestants en amont en interdisant l'accès à ceux qui refuseraient de déposer leurs masques, parapluies, tenues de rechange etc. ou encore d'immobiliser les assauts par des moyens héliportés (largages de filets, lassos...)?
Cowboy

Bonjour,

De nombreux barrages de gendarmes ont tenté ce filtrage, arrêtant certains véhicules, et saisissant, parfois, des matériels jugés à risque. Des arrêtés préfectoraux avaient été pris pour réglementer la vente de carburant, d’artifices, de produits chimiques ou explosifs… dans une quinzaine de communes limitrophes. Mais la configuration des lieux, à moins de déployer deux ou trois fois plus de forces de l’ordre, empêchait ce filtrage dans tous les chemins et champs voisins de la bassine. Ce qui est possible en ville, bloquer des rues, des sorties de métro, et fouiller les manifestants, est impossible à faire, d’autant que des gendarmes en petit nombre, dispersés, seraient des cibles faciles pour les éléments les plus offensifs.

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:14 Tchat
Bonjour, pouvez-vous svp préciser le parcours "juridique" du projet. J'entends le gouvernement dire qu'il est totalement légal et les opposants dire que le projet est illégal. Merci
Mawelles

Bonjour,

Voici ce qu’a écrit notre collègue du Monde, Martine Valo, il y a cinq jours :

« La retenue d’eau de Sainte-Soline “est un bon projet [qui] a passé toutes les étapes des processus d’autorisation. Dans le respect des règles de l’Etat de droit, il a pu faire l’objet de recours par les opposants, qui ont perdu devant la justice”. » Voilà ce que déclarait la première ministre, Elisabeth Borne, au Sénat, le 2 novembre 2022, après un week-end de manifestations agité dans le Poitou. Or, l’affirmation n’est pas exacte : la cour administrative d’appel de Bordeaux doit encore se prononcer sur le sort de Sainte-Soline, ainsi que sur celui des quinze autres “mégabassines” prévues par la Société coopérative anonyme de l’eau des Deux-Sèvres, la Coop 79. »

Ce jugement en appel devrait être rendu dans les tout prochains jours. Au total, sur les quatre-vingt-treize retenues de substitution prévues – dont certaines sont déjà réalisées –, elles ont toutes fait l’objet de recours. Pour huit d’entre eux, ils ont été perdus en deuxième instance, les autres étant toujours en cours d’instruction.

Lire aussi : Contre les mégabassines dans le Sud-Ouest, des recours en justice systématiques

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:12 Tchat
Combien de manifestants se trouvaient, approximativement, dans la ligne première qui avançait sur les fourgons de police? Pour faire un lien avec le matériel utilisé par les forces de l'ordre, étaient-ils 4000 à avancer sur les fourgons? Plus? Moins? A 4000 à avancer ainsi, cela signifierait que chacun a été destinataire d'une grenade individuelle... mais s'ils étaient moins, cela signifierait que les manifestants auraient reçu plus d'un projectile chacun...
Sancte

Bonjour,

L’arithmétique ne va pas nous aider à répondre à cette question. Le front sur lequel ont avancé les manifestants faisait plusieurs centaines de mètres, sur plusieurs côtés de la bassine. Ils étaient donc plusieurs centaines à proximité des forces de l’ordre. Mais, ils n’avançaient pas en ligne, certains refluant à cause de la densité trop forte de gaz, qui rendait leur respiration difficile. Lorsque le nuage se dispersait, ils avançaient de nouveau sur un point quand d’autres, un peu plus loin, reculaient. Donc pas d’offensive généralisée, mais des mouvements sporadiques. Les gendarmes, eux, devaient tenir une ligne, matérialisée aussi par des grilles et des véhicules, à certains endroits.

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:05 Tchat
Bonjour, Pourquoi la manifestation de samedi comme d'autres précédemment il me semble, est-elle interdite? En connaissez-vous les raisons?
TGIP

Bonjour,

Dans l’arrêté d’interdiction pris par la préfecture des Deux-Sèvres, un des arguments avancés est que, je cite, « les organisations à l’origine de cet appel à manifester sont connues pour leurs incitations à la désobéissance civile ainsi que pour leurs actions radicales et violentes ». Ces organisations sont la Confédération paysanne, Bassines non merci et Les Soulèvements de la Terre. Par ailleurs, la préfecture s’appuie sur l’expérience des dernières manifestations qui ont donné lieu à des actions de démontage et de sabotage des pompes, ou de débâchage des bassines.

RĂ©mi Barroux
Le 27/03 Ă  14:03 Tchat
Quel a été le moment de basculement dans la violence ? Y a t’il eu un événement particulier qui a mis le feu aux poudres ?
Henri

Bonjour Henri,

Trois cortèges ont convergé, en fin de matinée, après plusieurs kilomètres de marche vers la bassine. Celle-ci était « défendue » par un dispositif important de gendarmes qui avaient aligné leurs véhicules autour. Quand les manifestants se sont approchés, des tirs nourris de grenades lacrymogènes et de désencerclement ont tenté de les dissuader d’avancer. C’est à ce moment qu’un groupe plus offensif est allé au contact sur un des points du dispositif des forces de l’ordre. Le reste des manifestants continuant à vouloir s’approcher sur d’autres points.

RĂ©mi Barroux

Le contexte

Tchat animé par Clémence Apetogbor

Image de couverture : Samedi 25 mars, lors de la manifestation contre la mégabassine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. THIBAUD MORITZ / AFP
  • Une manifestation interdite contre un projet de vaste rĂ©servoir de rĂ©tention d’eau destinĂ© Ă  l’irrigation agricole, qui a rĂ©uni entre 6 000 et 30 000 personnes samedi 25 mars, a donnĂ© lieu Ă  de violents affrontements Ă  Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres.
  • La première ministre, Elisabeth Borne, a dĂ©noncĂ© samedi, sur Twitter, un « dĂ©ferlement de violence intolĂ©rable », mettant en cause « l’irresponsabilitĂ© des discours radicaux qui encouragent ces agissements ».
  • Selon un dernier dĂ©compte fourni par le parquet de Niort, les secours ont pris en charge sept manifestants blessĂ©s, dont trois traitĂ©s en urgence absolue et hospitalisĂ©s ; 28 gendarmes ont Ă©tĂ© blessĂ©s, dont deux hospitalisĂ©s en urgence absolue. Un manifestant de 30 ans se trouvait dimanche dans le coma Ă  la suite d’un traumatisme crânien, selon le parquet de Niort.
  • Les organisateurs Ă©voquent, eux, un bilan beaucoup plus lourd, avec 200 manifestants blessĂ©s. Le bilan du parquet ne porte que sur les blessĂ©s officiellement secourus, ce qui peut expliquer l’écart entre les chiffres.
  • Une enquĂŞte spĂ©cifique a Ă©tĂ© ouverte sur les circonstances dans lesquelles trois manifestants ont Ă©tĂ© grièvement blessĂ©s. D’autres enquĂŞtes ont Ă©tĂ© ouvertes, notamment pour « organisation de manifestation interdite » et « violences sur militaires ».
  • La bassine de Sainte-Soline fait partie d’un ensemble de 16 retenues, d’une capacitĂ© totale de six millions de mètres cubes, programmĂ©es par une coopĂ©rative de 450 agriculteurs avec le soutien de l’Etat. Le vaste rĂ©servoir en cours de construction est destinĂ© Ă  l’irrigation des terres agricoles en pĂ©riode de sĂ©cheresse.
  • Les dĂ©tracteurs de ce type de projet les qualifient de « mĂ©gabassines » contribuant Ă  assĂ©cher les nappes phrĂ©atiques au bĂ©nĂ©fice d’une agriculture intensive, qu’ils jugent dĂ©passĂ©e dans le contexte du changement climatique.
  • Nos journalistes RĂ©mi Barroux, du service Planète, et FrĂ©dĂ©ric Zabalza, correspondant Ă  La Rochelle, Ă©taient sur place samedi. Ils ont rĂ©pondu Ă  vos questions.

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