Tchat terminé

« Les nouveaux variants du Covid-19 sont caractérisés, entre autres, par leur capacité à échapper à l’immunité collective »

Niveau de circulation du Covid-19, vaccination, calendrier de levée des restrictions… Retrouvez les réponses de l’épidémiologiste Mahmoud Zureik à vos questions.

Le 21/01 à 13:06

C’est la fin de ce tchat

Le professeur Mahmoud Zureik a répondu à la dernière question. Merci pour votre participation et de nous avoir suivis.

Bonne journée et à bientôt !

Le 21/01 à 13:03
Comment peut-on protéger les personnes pour lesquelles la vaccination fonctionne mal (immunodéprimés, contre-indications au vaccin) si on ne fait rien pour empêcher la circulation du virus ?
Qr

Malheureusement, les personnes fragiles  (âgées, immunodéprimées…) payent le plus lourd tribut dans cette épidémie. Les vaccins sont moins efficaces pour elles et le taux d’incidence très élevé les expose à être contaminées et à développer des formes graves.

Nous devons les protéger et être solidaires avec elles. La meilleure façon étant de réduire la circulation virale en général.

Le 21/01 à 13:01
Quels nouveaux protocoles de barrières sociales pourraient être efficace contre les variants plus contagieux ?
FL

Bonjour,

Aujourd’hui, on connaît les modalités de transmission du virus, cela se passe essentiellement par aérosols. Quel que soit le variant, c’est par aérosol. Donc, la ventilation et les mesures de concentration en CO2 sont essentielles. Tant qu’on n’a pas compris que le risque de la transmission était là, on ne pourra pas arriver à contrôler l’épidémie.

Le 21/01 à 12:55
Le plan de levée progressive des mesures destinées à lutter contre la circulation virale qui a été annoncé hier vous paraît-il il raisonnable ou trop risqué ?
Philippe Herbel

Bonjour,

Les mesures annoncées hier ne sont pas liées à des objectifs sanitaires, parce que personne n’est capable de prédire ce qui va se passer dans deux ou trois semaines. Il est néanmoins important pour l’exécutif de donner des perspectives, y compris dans le cadre d’un agenda électoral. Le virus n’a pas d’agenda politique, en revanche ! Le gouvernement table sur le fait qu’après la pluie vient le beau temps…

L’optimisme affiché s’appuie sur cette hypothèse. Or la prudence s’impose tout de même, notamment au vu du nombre de cas, du nombre de personnes hospitalisées chaque jour (3 000 depuis quelques jours) et du nombre d’hospitalisations totales (28 000 actuellement), avec des cas graves qui vont survenir, mécaniquement, en lien avec le nombre de cas actuels.

Le 21/01 à 12:47
bonjour, pardon, mais pour faire court, quelles sont les raisons d'espérer, vraiment ? Espérer un retour à la vie normale. Sans masque, sans peur, et ensemble.
Merci

Bonjour,

Bien que le nombre de contaminations soit très élevé actuellement, nous allons arriver au pic prochainement. C’est un motif d’espoir et, psychologiquement, c’est important d’avoir des perspectives.

L’humain a toujours su relever des défis majeurs, encore plus compliqués et plus graves que le Covid-19. Les progrès sur les vaccins, sur les médicaments, sur les connaissances sur le virus et ses modalités de transmission permettent d’espérer.

Le 21/01 à 12:44
Pensez-vous que la vaccination des enfants (moins de 11 ans) devrait être plus fortement encouragée?
yaya

Bonjour,

Les enfants développent peu de formes graves, mais avec le nombre très élevé de contaminations, le nombre d’hospitalisations parmi cette population est aussi très élevé. Environ 1 000 enfants ont été hospitalisés la semaine dernière pour Covid-19, et neuf décès d’enfants âgés de 0 à 9 ans ont été enregistrés dans les quinze derniers jours.

Ces morts sont évitables et la vaccination peut jouer un rôle important. La vaccination des enfants de cet âge est très efficace et des millions d’enfants dans le monde ont été vaccinés sans qu’un signal important de sécurité n’ait été émis.

On peut donc regretter que seul 2 % de ces enfants ont reçu un vaccin contre le Covid-19 en France, contre 50 % au Portugal et 20 % en Italie. Une campagne d’information sur le bénéfice devrait être lancée, et les parents encouragés à le faire pour leurs enfants.

Le 21/01 à 12:38
Bonjour, Pourquoi vouloir vacciner à tout prix toute la population puisqu'être vacciné n'empêche pas la transmission ? Pourquoi ne pas se concentrer sur les personnes à risque ?
Do

Bonjour,

Les vaccins sont très efficaces contre les formes graves quels que soient les variants. Ils sont bien moins efficaces contre la transmissibilité et l’infection surtout à distance de la vaccination (en termes de mois). Cependant, même sans être à risque, nous pouvons développer des formes graves, d’où la nécessité de vacciner toute la population à ce stade.

Toutefois, quand le virus deviendra endémique et quand nous aurons bien étudié l’impact (à court et à moyen-long terme) de ce virus sur l’homme, il est tout à fait envisageable et même souhaitable de ne vacciner que les personnes à risque, comme pour la grippe.

Le 21/01 à 12:31
L’évolution des variants s’oriente-t-elle, de manière naturelle, vers une dynamique où les nouveaux venus seront moins nocifs pour l’homme (bien que plus contagieux)?
PassBa

Bonjour,

Il est très difficile de répondre. Les premiers variants de SARS-CoV-2 étaient plus virulents et donnaient plus de formes graves, à la différence d’Omicron. Mais une plus grande transmissibilité ne signifie pas une moindre sévérité.

Ce qui est toutefois positif est que nous avons de plus en plus d’immunité par les vaccins et par les infections qui nous permettent de mieux nous défendre contre le virus et ses variants.

Le 21/01 à 12:28
Faisons nous une trop grande place aux autotests? Leur fiabilité est elle aussi bonne qu’avec les autres tests?
Nicolas

Bonjour,

Les tests PCR et antigéniques, pratiqués dans les laboratoires d’analyse ou en pharmacies, ont pour objectif principal le diagnostic (savoir si on est positif ou négatif). Avec le nombre très élevé de personnes contaminées et la capacité limitée de réalisation de ces tests, on pourrait les réserver en priorité aux personnes âgées, immunodéprimées, les cas contacts à risque...

Pour les autotests, l’objectif n’est pas forcément le diagnostic. C’est plutôt de réduire le risque de contaminer et de se contaminer. Même s’ils ne sont pas fiables comme les autres tests, on peut les utiliser chez les personnes qui ne sont pas à risque, pour la surveillance et lors des manifestations collectives (repas, stade, concerts...)

Le 21/01 à 12:24
Avez-vous des informations concernant le nouveau variant "BA.2"?
Marie

Bonjour,

Nous avons encore très peu d’informations. C’est un sous-variant d’Omicron. Il partage les mêmes mutations, mais avec d’autres mutations supplémentaires. On peut dire que c’est le frère du sous-variant BA.1.

On ne sait pas s’il est plus transmissible, et on ignore son degré de gravité. On sait qu’il est devenu majoritaire au Danemark en peu de temps, mais c’est un pays où on séquence beaucoup. En France, on a détecté la semaine dernière uniquement vingt cas parmi ceux qui ont été séquencés.

Le 21/01 à 12:20
On entendait beaucoup parler d’immunité collective au début de la crise sanitaire. Qu’en est-il aujourd’hui avec les nombres records de contaminations ? Cette thèse est-elle toujours d’actualité ?
Timboulou

Bonjour,

L’immunité collective est une notion théorique qui consiste à calculer la proportion de la population immunisée nécessaire pour maîtriser l’épidémie. Je pense qu’il ne faut plus parler de cette notion.

Les nouveaux variants sont caractérisés, entre autres, par leur capacité à échapper à cette immunité. Cependant, il faudrait le maximum de personnes immunisées pour faire face, et la meilleure façon d’y parvenir est par la vaccination, sûre et efficace.

Le 21/01 à 12:16
A quelles conditions pourrons nous considérer que cette épidémie est devenue endémique?
AF

Bonjour,

Pour être en situation endémique, il faut que les « vagues » deviennent saisonnières. Normalement, on le constate a posteriori après plusieurs saisons. Si d’ici l’hiver prochain, on ne connaît pas de nouvelle vague, on peut espérer cette issue. Sinon, cette perspective s’éloigne.

Le 21/01 à 12:11
Sait-on pourquoi les contaminations qu'on annonçait en baisse la semaine dernière comme observé en Grande Bretagne sont reparties à la hausse en France ? Celà ne rend-il pas dangereux le scénario de desserrement du gouvernement ?
NicoS

Bonjour,

Après une période stabilisation de quelques jours, le nombre de cas est effectivement reparti fortement à la hausse. Est-ce dû à un relâchement du comportement des gens, entraîné par le vent d’optimisme ? Est-ce dû à l’impact de la rentrée scolaire, comme le suggère le conseil scientifique ? Est-ce dû au nouveau sous-variant d’Omicron, appelé BA.2 ?

C’est pour l’instant difficile de répondre, mais le pic des contaminations n’est malheureusement pas encore dépassé.

Le 21/01 à 12:08
Bonjour, j'ai pu lire que l'évolution du virus vers une forme plus contagieuse et moins sévère serait le signe de la fin de la pandémie, et pourtant, l'OMS prévient que celle-ci va durer encore un moment. Qu'en est il ?
V. Pi

Bonjour,

Rien n’est moins sûr. Le variant Delta était plus transmissible et plus virulent. On n’est pas à l’abri d’un variant qui combine ces deux caractéristiques (transmissibilité et gravité).

En revanche, le fait que la population ait acquis un certain degré d’immunité par la vaccination ou par l’infection permet de mieux la protéger contre les nouveaux variants et de limiter leur impact.

N’oublions pas qu’avec un nombre très élevé de contaminations nous avons mécaniquement un nombre élevé de cas graves même avec une gravité moindre.

Le 21/01 à 12:05

Le tchat va commencer

Il est midi : Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique, va commencer à répondre à vos questions. N’hésitez pas à nous les faire parvenir.

Le 21/01 à 11:41

Un contexte épidémique défavorable

Dans le même temps, le taux d’incidence n’a jamais été aussi élevé et la cinquième vague est loin d’être terminée, met en garde le conseil scientifique.

Lire aussi : Covid-19 : l’espoir d’un pic épidémique proche se dissipe

Le 21/01 à 11:35

Un calendrier de levée de restrictions

Le premier ministre, Jean Castex, a présenté jeudi soir un allégement des mesures de restriction pour contenir la vague épidémique liée au variant Omicron.

Lire aussi : Covid-19 : avec un calendrier de levée des restrictions, le gouvernement veut redonner des perspectives avant la présidentielle

Le 21/01 à 11:30

Bienvenue dans ce tchat

Bonjour et bienvenue dans ce tchat avec Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines, qui répondra à vos questions à partir de midi.

Le contexte

Image de couverture : CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Plusieurs médecins et épidémiologistes l’ont assuré ces derniers jours : la situation sanitaire s’améliore. « Le scénario du pire s’éloigne » et « la décrue a commencé », a déclaré l’épidémiologiste et membre du conseil scientifique Arnaud Fontanet, lundi 17 janvier sur France Inter. « Il y a des raisons d’être optimiste », a aussi affirmé mardi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur CNews.

Le nombre de cas de contamination au SARS-CoV-2 continue de s’envoler (425 183 ont été recensés jeudi), mais la baisse du taux d’incidence s’est amorcée dans les territoires qui ont été les premiers touchés par la vague Omicron, comme l’Ile-de-France, la Corse ou Mayotte. Surtout, pour la première fois au cours de cette cinquième vague, les admissions quotidiennes dans les services de soins critiques sont en recul de 5,7 % la semaine du 10 au 16 janvier par rapport à la semaine précédente, et les scientifiques semblent s’accorder sur une moindre sévérité du variant Omicron par rapport au variant Delta.

Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi un calendrier qui prévoit la levée des restrictions à partir du 2 février, une semaine après la mise en œuvre du passe vaccinal qui doit entrer en vigueur lundi. « Il y a de bonnes raisons d’espérer une amélioration sanitaire à moyen terme », a affirmé le premier ministre, en insistant sur la nécessité de la vaccination pour protéger le système de santé.

Quels sont les signes encourageants dans la situation actuelle ? Quels sont, au contraire, les signaux qui invitent à la prudence ? A-t-on vraiment des raisons de penser, comme le suggérait le ministre de la santé Olivier Véran début janvier, que cette cinquième vague pourrait être la dernière ?

Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines, répond à vos questions sur la situation sanitaire à partir de midi.

Pour approfondir :

En graphiques. Covid-19 : le tableau de bord de l’épidémie

Analyse. Immunité collective : la vague Omicron va-t-elle changer la donne ?

Les chiffres. Cinquième vague de Covid-19 : les raisons d’espérer, celles de rester prudent

Analyse. Avec un calendrier de levée des restrictions, le gouvernement veut redonner des perspectives avant la présidentielle

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