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La Banque mondiale appelle à « réorienter drastiquement » le système agroalimentaire mondial

Les solutions proposées par l’institution financière sont toutefois jugées insuffisantes pour aller vers un modèle durable et résilient.

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Publié le 07 mai 2024 à 03h00, modifié le 07 mai 2024 à 11h52

Temps de Lecture 3 min.

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Une moissonneuse récolte le blé, dans la région de Najaf (Irak), le 30 avril 2024. La production a augmenté grâce à l’amélioration des systèmes d’irrigation et à l’augmentation des précipitations.

« Le système alimentaire mondial doit être réparé parce qu’il rend la planète malade. » Ce constat, s’il émanait d’associations ou de groupes politiques écologistes, n’étonnerait guère. Mais il est formulé ici par la Banque mondiale, dans un rapport publié mardi 7 mai, intitulé « Recette pour un monde vivable ». Dans cette analyse de plusieurs centaines de pages, la banque multilatérale de développement, qui s’est engagée sous la présidence de l’Américain Ajay Banga, nommé en mai 2023, à consacrer 45 % de ses financements aux enjeux climatiques, reconnaît la nécessité « de réorienter drastiquement le modèle agroalimentaire mondial, dont la forme actuelle pousse la planète au-delà de ses limites opérationnelles ». Mais les « recettes » proposées par l’institution sont loin de convaincre les experts de la transition agricole.

Le secteur représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, mais il a longtemps été relégué à l’arrière-plan de l’agenda climatique par rapport aux enjeux d’énergie, d’industrie ou de transport, pour lesquels « le développement de quelques technologies-clés peut réduire amplement les émissions », observe la Banque mondiale. En revanche, « tant qu’il a pu, le monde a évité de s’attaquer aux émissions agroalimentaires, en raison de leur étendue et complexité », poursuit-elle.

Au niveau des financements climat, seuls 4,3 % sont dédiés à l’agriculture et à l’alimentation, et si l’on prend les sommes consacrées à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la disproportion est encore plus flagrante, le secteur ne recevant que 2,4 % des montants engagés – un effort que l’institution qualifie d’« anémique ». A elles seules pourtant, les émissions liées à l’alimentation pourraient faire échouer à atteindre l’objectif fixé dans l’accord de Paris de 2015 de limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Multiplier par dix-huit les financements climat

La Banque mondiale souligne que pour atteindre la neutralité carbone du secteur à l’horizon 2050, il faudrait multiplier par dix-huit les investissements annuels pour le climat dans le domaine agricole et alimentaire, pour atteindre 260 milliards de dollars (240 milliards d’euros) par an. Mais la bonne nouvelle, selon l’institution, est que l’argent est là – la somme à investir représente moins de la moitié des subventions publiques au secteur agricole. « Les subventions pour l’agriculture font clairement partie de la réponse, et leur réorientation ne signifie pas leur suppression mais de les dépenser de façon plus efficiente, de façon à augmenter la productivité », précise Alexander Lotsch, coauteur de ce rapport.

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