Une femme de 57 ans est morte à son domicile et son conjoint a été blessé, dans la nuit de mercredi 1er à jeudi 2 mai, à Courmelles (Aisne), dans une coulée de boue consécutive à des orages, a annoncé la préfecture. « Un événement intense et très localisé de précipitations a engendré un phénomène de ruissellement et de coulée de boue sur la commune de Courmelles », qui a touché plusieurs habitations, écrit la préfecture dans un communiqué. Le département était classé vigilance orange aux orages mercredi.
Le maire de Courmelles a déclenché son plan communal de sauvegarde et mis en place un centre pour accueillir des personnes impliquées, précise la préfecture. « Une coulée de boue s’est engouffrée dans ce secteur d’une dizaine d’habitations et s’est accumulée particulièrement dans une maison », a rapporté à l’Agence France-Presse le maire (sans étiquette) Arnaud Svrcek. Selon lui, il y avait 1,50 mètre d’eau dans cette maison. « Le monsieur a réussi à s’extirper, avec des contusions à la tête, mais la dame a été emportée », a-t-il déploré.
Dans son bulletin publié à 3 h 18, Météo-France a levé la vigilance orange « pluie inondation » et « orages » dans toute la France. Les violents orages, accompagnés de grêlons et de fortes pluies, qui ont frappé l’Ile-de-France mercredi en soirée, se sont atténués au cours de la nuit, en s’évacuant en Manche, vers l’Angleterre, selon l’agence météorologique.
« Quelques pluies désormais plus faibles subsistent encore un peu sur les départements bordant la Manche, mais ne justifiant plus de vigilance orange », précise Météo-France. Le Calvados qui restait en vigilance orange crues en raison d’un risque d’une importante montée des eaux sur le bassin de la Touques a rétrogradé en vigilance jaune dans le bulletin matinal.
« Les violents orages se sont accompagnés d’une forte activité électrique, de grêlons assez gros et de forts cumuls de précipitation », explique l’agence.
Une quarantaine de vols déroutés
Une quarantaine de vols à destination des aéroports parisiens ont dû être déroutés mercredi soir lors des orages qui ont touché la région, a précisé jeudi le gestionnaire des installations, qui ont également subi des infiltrations d’eau. « Au plus fort des passages orageux, entre 21 h 30 et 22 h 30, la navigation aérienne a dérouté des vols qui, pour des raisons de sécurité, n’ont pas pu se poser », a précisé à l’Agence France-Presse un porte-parole du Groupe ADP.
Cela a concerné « une trentaine de vols » à Paris-Orly, au sud de la capitale, et une dizaine à Roissy-Charles-de-Gaulle, dans le nord-est de l’agglomération parisienne. Les avions ont atterri entre autres à Nantes, Lyon, Bruxelles et Liège en Belgique, a-t-il développé.
De son côté, la Direction générale de l’aviation civile a souligné avoir repoussé exceptionnellement le couvre-feu à Orly de 23 h 30 à minuit, pour permettre à des appareils encore en vol d’atterrir. La situation est normale jeudi matin et les programmes de vol se déroulent comme prévu, selon ADP.
Les violentes précipitations de mercredi soir ont cependant provoqué « des infiltrations dans plusieurs terminaux, toutes les équipes ont été à pied d’œuvre toute la nuit pour pomper tout cela », a relaté le porte-parole de l’entreprise. Jeudi matin, « tout reprend normalement », même si, au Terminal 1, « des ascenseurs et des escalators » sont encore en cours de maintenance, a-t-il ajouté.
Il est tombé localement « entre 20 heures et 22 heures l’équivalent de deux semaines de pluie d’un mois de mai au nord et à l’est de Paris », d’après la Chaîne Météo.
Des dégâts « très importants » sur le vignoble
Les violentes averses de grêle tombées mercredi soir sur Chablis (Yonne), vignoble de réputation internationale, ont provoqué des dégâts « très importants », ont témoigné jeudi des viticulteurs à l’AFP. Mercredi soir, la région a été traversée par deux « supercellules grêligènes », selon Météo-France, provoquant par endroits la chute de grêlons parfois gros comme des noix.
« Les dégâts sont assez conséquents dans certains villages », précise le vice-président de l’Association des producteurs de chablis, Frédéric Gueguen. « Les pousses sur les vignes sont encore jeunes et donc fragiles », souligne ce viticulteur du Domaine Céline et Frédéric Gueguen, qui n’avait pas encore une idée précise des éventuels impacts sur ses vignes.
« Il n’y aura pas beaucoup de chablis cette année », estime pour sa part Arnaud Nahan, copropriétaire du Domaine du Chardonnay, à Chablis. « La grêle a tout haché. Elle a ravagé une bonne partie de tout le vignoble », dit-il à l’AFP, relevant qu’« à certains endroits, on est à 100 % de pertes ».
« C’est une catastrophe », souligne-t-il, rappelant qu’il « aura tout eu cette année », après un épisode de gel la semaine dernière et les importantes inondations de Pâques qui avaient entièrement recouvert le domaine au bord de la rivière Serein.
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