Les bars de onze villes de France doivent, à compter de ce lundi 28 septembre, baisser leur rideau dès 22 heures dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Alors que ces nouvelles mesures prises pour endiguer la propagation du SARS-CoV-2 sur le territoire suscitent l’incompréhension des populations et des élus locaux, l’exécutif s’est engagé à une plus grande transparence sur la situation sanitaire : « Les indicateurs qui tiennent lieu de critères lorsque nous prenons des mesures plus restrictives dans certains territoires » seront publiés, a ainsi expliqué le porte-parole du gouvernement.
Fermeture des bars à 22 heures à Paris, Lyon, Nice, Lille…
Le 23 septembre, le ministre de la santé, Olivier Véran, annonçait que Paris avait été placée, comme dix autres villes, dont Lyon, Nice, Lyon, Bordeaux ou Lille, en zone d’« alerte renforcée » face à l’épidémie de Covid-19. Une classification synonyme de directives spécifiques : à compter de ce lundi 28 septembre, les bars de ces municipalités sont tenus de fermer à 22 heures.
Dans la capitale, les établissements qui ne servent « pas d’alcool sans nourriture » ne sont pas concernés, a précisé la préfecture de police, mais beaucoup de restaurateurs craignent que ces directives ne soient qu’une étape avant une fermeture plus étendue.
Dimanche, des dizaines de restaurateurs, patrons de bar et discothèque et représentants du secteur de l’hôtellerie-restauration se sont rassemblés, à Paris, pour protester contre le durcissement des mesures sanitaires touchant leurs établissements dans la capitale.
A Lyon et Bordeaux, les maires dénoncent des restrictions « brutales »
Le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a regretté lundi l’annonce « sans concertation » par le gouvernement de la fermeture des bars dans sa ville dès 22 heures, évoquant un « changement brutal de méthode ». Son homologue de Bordeaux, le maire EELV Pierre Hurmic, a, lui aussi, dénoncé le manque de « concertation » et assuré sur Franceinfo avoir « du mal » à comprendre les nouvelles restrictions dans la métropole, « en raison de leur sévérité. J’ai même envie de dire, leur brutalité ».
« Les nouvelles mesures annoncées mercredi par le ministre sont venues heurter les précédentes annoncées par le préfet, qui avaient été discutées et concertées », a regretté, à Lyon, Grégory Doucet devant la presse. L’élu EELV a indiqué qu’il ne souhaitait pas renoncer dès à présent à la Fête des lumières, prévue pour le début de décembre, se donnant « jusqu’à la mi-novembre pour une décision finale ». Une fête « adaptée » se tiendra si la jauge autorisée est de 5 000 personnes ou plus, a-t-il encore précisé.
Les indicateurs seront publiés « chaque jour »
Emmanuel Macron veut « accroître la transparence », a annoncé, lundi, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal à l’issue du conseil des ministres.
« Le président a souhaité que désormais l’intégralité des indicateurs soit rendue publique chaque jour, c’est-à-dire notamment les indicateurs qui tiennent lieu de critères lorsque nous prenons des mesures plus restrictives dans certains territoires. »
Cela sera notamment le cas du « taux d’incidence sur les personnes âgées » ou encore du « taux d’occupation des réanimations », a-t-il précisé.
Ces données viendront s’ajouter à celles qui sont déjà diffusées quotidiennement par Santé publique France et lors de la conférence hebdomadaire du jeudi du ministre de la santé, Olivier Véran (nombre de nouveaux cas, d’hospitalisations, ou encore de décès).
« Nous avons une transparence absolue sur cette épidémie », a fait valoir M. Attal, alors que la situation « continue de se dégrader » et que l’évolution de l’épidémie « dans les grandes métropoles » est « inquiétante et préoccupante ». Emmanuel Macron a également demandé que « la concertation avec les élus locaux » soit « continue et permanente ».
Selon un membre du gouvernement, M. Véran devrait jeudi revenir sur la stratégie en matière de tests (priorités, nouveaux tests), faire un point sur la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière et présenter une cartographie des éventuelles nouvelles mesures dans de nouvelles métropoles.
Le recours contre la fermeture des bars et restaurants à Marseille et Aix examiné mardi
Le tribunal administratif de Marseille examinera mardi le recours déposé par le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, contre l’arrêté préfectoral ordonnant la fermeture totale pour deux semaines des bars et des restaurants à Aix-en-Provence et Marseille, zone placée en « alerte maximale ».
Jointe par l’Agence France-Presse, la mairie de Marseille a expliqué ne pas s’être associée au recours « pour ne pas ajouter de la confusion à une situation déjà confuse », tout en indiquant être « d’accord sur le fond » avec M. Muselier.
Interrogé sur les critiques des élus marseillais, qui fustigent un manque de concertation quant à la décision de fermeture des bars et des restaurants, Gabriel Attal a fait valoir lundi que la France, au vu de la situation dégradée, est aujourd’hui dans « une étape où il faut que le dialogue, la concertation, sur la base d’indicateurs locaux, aient lieu avec les élus locaux et les représentants de l’Etat ».
Les gérants des salles de sport veulent saisir la justice
Depuis l’annonce, jeudi par Olivier Véran, de la fermeture des salles de sport à partir de lundi dans les zones d’« alertes renforcées », soit dans plus d’une dizaine de grandes villes françaises, les acteurs du secteur ne décolèrent pas.
Plusieurs entreprises gérant des salles de sport (fitness, foot à 5, escalade…) doivent d’ailleurs déposer lundi des référés devant la justice administrative contre les arrêtés de fermeture pour contester une décision qu’ils estiment « disproportionnée », a indiqué le syndicat Union Sport & Cycle. « Plusieurs dizaines de référés doivent être déposés lundi par l’ensemble des entreprises concernées », a précisé Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport & Cycle.
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