Après des élections municipales qui ont confirmé les difficultés d’ancrage territorial du parti présidentiel, La République en marche (LRM) ne peut guère escompter renforcer son influence au Palais du Luxembourg à l’occasion des élections sénatoriales du dimanche 27 septembre.
Le Sénat est renouvelé par moitié tous les trois ans. Ce scrutin concerne 172 des 178 sièges de la série 2, répartis dans 58 départements de métropole, un département et quatre collectivités d’outre-mer. En raison de l’épidémie de Covid-19, le renouvellement de six des douze sénateurs représentant les Français établis hors de France a été reporté à septembre 2021. Sur ce total, 113 sénateurs, dans 29 circonscriptions, sont élus au scrutin de liste proportionnel, et 59, dans 34 circonscriptions, au scrutin majoritaire, dans les départements élisant un ou deux sénateurs.
Les sénateurs sont élus par les députés, les sénateurs, les conseillers régionaux, les conseillers départementaux, les conseillers territoriaux et les délégués des conseils municipaux des communes de la circonscription. Ces derniers représentent environ 95 % du collège électoral. Ce système assure une surreprésentation des petites communes rurales : alors qu’elles représentent moins de la moitié de la population, elles pèsent pour plus des deux tiers du collège électoral.
Depuis les débuts de la Ve République, en 1958, le Sénat, à qui la Constitution confère la mission d’« assurer la représentation des collectivités territoriales de la République », n’a jamais connu d’autre majorité que de droite, à l’exception d’une brève et improbable parenthèse à l’avantage de la gauche entre 2011 et 2014, aussi vite refermée qu’elle avait été entrouverte.
Recomposition des groupes
Le renouvellement du 27 septembre ne devrait pas déroger à la règle. Le Sénat restera majoritairement ancré à droite et son président, Gérard Larcher, sénateur (Les Républicains, LR) des Yvelines, qui n’est pas dans la série renouvelable et a fait savoir qu’il était candidat à sa succession, sera reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat de trois ans.
Actuellement, sept groupes politiques – auxquels s’ajoutent six sénateurs non inscrits – composent le Sénat, qui compte 348 membres. Un groupe doit compter au moins dix sénateurs. Le plus important est le groupe LR, avec 144 membres, dont 76 sont concernés par le renouvellement. Le groupe Socialiste et républicain compte 71 membres, dont 35 renouvelables. L’Union centriste (UC) est composée de 51 membres, dont 24 renouvelables. Sur les 24 membres du Rassemblement démocratique, social et européen (RDSE), 14 sont renouvelables. LRM, qui compte 23 membres, en remet 10 en jeu. Seuls trois des 16 sièges détenus par le groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) sont concernés par ce renouvellement. Ce sera aussi le cas pour six des 13 membres du groupe Les Indépendants-République et Territoires (LI-RT). Au total, sur les 172 sénateurs sortants, 116 se représentent.
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