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Masques obligatoires, plan de relance… Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

Le président de la République a précisé, lors d’un entretien, ce « nouveau chemin » qu’il entend désormais suivre, entre épidémie, crise économique et lutte pour le climat.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 juillet 2020 à 16h38, modifié le 15 juillet 2020 à 06h50

Temps de Lecture 7 min.

Emmanuel Macron lors de la cérémonie militaire de la fête nationale, place de la Concorde à Paris, le 14 juillet.

Cent milliards d’euros de plan de relance, masque obligatoire dans les lieux publics clos, volonté d’inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution : Emmanuel Macron a abordé une multitude de sujets, mardi 14 juillet à l’Elysée, lors d’un entretien diffusé en direct sur France 2, TF1, France Inter et les chaînes d’information en continu. Le chef de l’Etat était interrogé par Léa Salamé et Gilles Bouleau, pour son premier entretien en direct depuis sa conférence de presse du 25 avril 2019, après les manifestations des « gilets jaunes ».

L’occasion pour lui de préciser les grandes lignes du « nouveau chemin » qu’il entend emprunter jusqu’à la fin de son mandat. Outre la situation sanitaire, avec la crainte d’une deuxième vague de l’épidémie, M. Macron a précisé le contenu du plan de relance économique promis pour septembre.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles il avait décidé de renouer avec l’exercice de la prise de parole présidentielle le 14-Juillet, Emmanuel Macron a expliqué que « le pays a été profondément bouleversé et traumatisé », ajoutant : « Je crois que ce 14-Juillet avait un tour particulier qui justifie cet échange. »

  • « Davantage de dialogue social »

Emmanuel Macron a estimé que la France « au fond a peur », et regretté « une crise de confiance », tout en reconnaissant être l’objet « d’une détestation » alimentée parfois par ses propres « maladresses ». Il a reconnu ne pas avoir réussi à être le président qui réconcilie les Français :

« Nous avons vécu une crise sociale avec les “gilets jaunes” qui a été la colère d’une partie du peuple français, qui (…) s’est dit : “Ce monde n’est pas fait pour nous. Les réformes qu’ils font, ce qu’ils nous demandent de faire n’est pas fait pour nous.” (…) Nous n’avons pas produit de résultats, on n’a pas été assez vite. »

Sur les réformes, menées « tambour battant » au début de son quinquennat, le chef de l’Etat a reconnu que certaines choses n’étaient « pas justes ». Il a donc fait valoir sa volonté de passer par « davantage de dialogue social ».

  • Masque obligatoire « dans les lieux publics clos »

Questionné sur la reprise de l’épidémie en France, le président a reconnu que « nous avons des signes que ça repart quand même un peu » avant d’ajouter que « nous devons prévenir et nous préparer ». Il a rappelé l’importance de respecter les gestes barrières :

« J’ai demandé qu’on passe une étape au gouvernement et je souhaite que, dans les prochaines semaines, on rende obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos. »

« Nous serons prêts » en cas de nouvelle vague épidémique, a-t-il assuré, précisant qu’il était opposé à un reconfinement généralisé du pays :

« Je ne veux pas à nouveau de cela, et nous sommes en train de tout faire pour éviter une nouvelle vague et pour avoir une approche différenciée si elle apparaissait. C’est pour cela qu’il faut tester (…). Si on ne veut pas de deuxième vague, ça dépend de nous. »

Emmanuel Macron a dit vouloir permettre à tout Français de se faire tester, même sans prescription médicale. Si un vaccin contre le coronavirus était trouvé, « la France sera servie parmi les premiers pays », a déclaré le chef de l’Etat, alors que le groupe français Sanofi travaille à l’élaboration d’un vaccin contre le virus.

  • Un plan de relance d’« au moins 100 milliards »

Le plan de relance de l’économie française représentera « au moins 100 milliards d’euros », en plus des 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l’économie depuis le début de l’épidémie, a annoncé Emmanuel Macron :

« On met avec ce plan de relance, en plus de cet argent déjà mis, au moins 100 milliards pour faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative. Je suis convaincu qu’on peut bâtir un pays différent d’ici à dix ans. »

Le chef de l’Etat assure qu’il fera tout pour éviter un « maximum de plans sociaux » grâce à « un plan de relance maximum ». Il a dit avoir un « objectif à six mois » : « Tout faire pour éviter le maximum de plans sociaux, réduire leur importance avec les mesures d’urgence qu’on a pu prendre, (…) protéger. »

Pour accompagner les nouveaux diplômés dont la recherche du premier emploi a été compliquée par la crise provoquée par le confinement, il a annoncé la mise en place de 300 000 « contrats d’insertion », l’ouverture de 200 000 places dans les formations qualifiantes supérieures pour permettre aux jeunes de poursuivre un peu leurs études, et un « dispositif exceptionnel d’exonération des charges » pour les jeunes.

  • Décaler la suppression de la taxe d’habitation pour les plus riches ?

Pour préserver autant que possible les finances publiques, M. Macron a évoqué une « option possible – c’est à la main du gouvernement –, qui serait de décaler un peu, pour les plus fortunés d’entre nous, la suppression de la taxe d’habitation ». Ladite suppression est prévue entre 2021 et 2023 pour les 20 % de foyers les plus riches, alors que 80 % des Français ne la paieront plus du tout cette année.

Mais le chef de l’Etat n’entend pas augmenter les impôts :

« Il y a une trajectoire fiscale qui a été décidée, votée par la représentation nationale. C’est celle qui sera tenue. Elle correspond aux engagements que j’avais pris. Je pense qu’on ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts. »

Emmanuel Macron a aussi appelé à une « modération des dividendes » de la part des entreprises ayant demandé à leurs employés de diminuer leurs salaires.

  • Gérald Darmanin défendu, malgré la colère féministe

Le chef de l’Etat a tenu à rappeler son engagement pour la « cause féministe » :

« Lutter contre les violences faites aux femmes, lutter pour l’égalité réelle effective entre les femmes et les hommes est un combat sur lequel je ne céderai rien. Nous avons d’ailleurs fait plusieurs avancées en votant des lois importantes, en reconnaissant de nouveaux délits. »

Concernant la nomination de Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, au ministère de l’intérieur, qui choque notamment les associations féministes, le chef de l’Etat a indiqué qu’il y a une « relation de confiance d’homme à homme », « d’un président de la République à un ministre nommé sur la réalité de ses faits », et il s’est posé comme le garant des « principaux fondamentaux de notre démocratie » :

« Je le dis pour un ministre, comme je le dirais pour quelque citoyen que ce soit. Je suis aussi, de là où je me place, le garant de cette présomption d’innocence. »

  • Une rentrée scolaire « quasi normale »

Les autorités ont fait le nécessaire pour que la rentrée des classes se déroule « dans des conditions quasi normales », a affirmé le président.

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Mais il n’a pas donné de détails sur le volet sanitaire, se contentant d’évoquer la « circulaire de rentrée », publiée le 10 juillet, qui rappelle uniquement l’importance des gestes barrières, du lavage des mains et du port du masque pour les adultes et élèves de plus de 11 ans lorsque la distance d’un mètre ne peut être respectée.

  • Retraites : « Une réforme juste »

M. Macron a confirmé sa volonté de vouloir mettre en place la réforme des retraites :

« Je crois que cette réforme est juste. Il faut peut-être lui donner un peu plus de temps, mieux la concerter. (…) La retraite, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas (…). Nous devons regarder notre système de retraite en face. »

  • Inscrire la lutte contre le réchauffement dans la Constitution

Emanuel Macron veut inscrire « le plus vite possible » la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution :

« La seule question sur laquelle il peut y avoir un référendum (…) est une réforme constitutionnelle, celle de l’article premier qui place l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique, et aussi le respect de la biodiversité dans notre texte constitutionnel. (…) Je pense que c’est une avancée majeure. »

Il est aussi question de « redévelopper le fret ferroviaire massivement » et de soutenir les trains de nuit et les petites lignes, « parce que tout ça, ça permet de faire des économies et de réduire nos émissions ».

Le président a rappelé son ambition de développer les primes à la conversion vers des véhicules moins polluants, ainsi qu’un plan pour « rénover massivement » les bâtiments. Avant d’évoquer la relocalisation de certaines industries en France, dans cette optique écologique :

« On peut redevenir une grande nation industrielle par l’écologie, parce qu’on ne va pas importer des matériaux de l’autre bout du monde, dont le bilan carbone est absolument abominable. On va re-produire dans nos régions parce que le numérique va nous permettre de produire de plus petites quantités, plus vite, grâce à l’impression 3D. »

  • Confiance dans la police : la promotion des caméras-piétons

Alors que les violences policières ont fait l’objet de nombreuses manifestations ces dernières semaines, le chef de l’Etat a fait la promotion des caméras-piétons, qui permettent d’enregistrer les activités des forces de l’ordre, notamment lors des contrôles d’identité, pour lesquels des délits de faciès ont été dénoncés par le Défenseur des droits :

« Nous allons tout reprendre et généraliser avant la fin du quinquennat toutes les caméras-piétons qui permettent, sur ces sujets comme sur celui des modes opératoires [des forces de l’ordre], de rétablir la confiance entre la population et la police. »

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Sur l’épidémie :

Et aussi :

Le Monde avec AFP

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