Après trois ans à la tête du gouvernement, Edouard Philippe a présenté sa démission vendredi 3 juillet. Dans la foulée, l’Elysée a annoncé la nomination de Jean Castex pour lui succéder. Après l’annonce, lundi 6 juillet, de la composition du nouveau gouvernement, le président et le premier ministre prendront la parole pour préciser les grandes orientations de « l’acte II » du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le détail des étapes à venir.
6 juillet. Annonce du nouveau gouvernement
Lundi 6 juillet, le nouveau gouvernement a été annoncé après avoir été désigné par M. Castex. Sous la Ve République, il revient au premier ministre de choisir ses ministres, qu’il présente ensuite au chef de l’Etat. A la suite de cette nomination, la Haute Autorité pour la transparence vérifie la situation personnelle de chaque ministrable.
Le gouvernement Castex compte 16 ministres et 15 ministres délégués. Parmi les entrants : l’avocat Eric Dupond-Moretti à la justice, Barbara Pompili à la transition écologique ou encore Roselyne Bachelot à la culture.
14 juillet. Allocution présidentielle
A la suite de la nomination du nouveau gouvernement, le président, Emmanuel Macron, s’exprimera le jour de la fête nationale du 14 juillet, « probablement dans le cadre d’un entretien à la télévision », a indiqué son entourage au Parisien, renouant avec une tradition présidentielle qu’il avait supprimée. L’occasion pour lui de préciser les grandes lignes de la politique qu’il compte appliquer pour la suite de son quinquennat, à deux ans de la présidentielle de 2022.
Le chef de l’Etat a déjà annoncé, dans une série de tweets, vouloir dessiner « un nouveau chemin » pour la suite de son quinquennat, sans rompre pour autant avec les premières années de son mandat :
« Relance de l’économie, poursuite de la refondation de notre protection sociale et de l’environnement, rétablissement d’un ordre républicain juste, défense de la souveraineté européenne : voilà nos priorités pour les mois à venir. »
Après le 14 juillet. Déclaration de politique générale
Le premier ministre avait déclaré, lors de sa première prise de parole, vendredi 3 juillet, sur le plateau de TF1, vouloir s’exprimer devant les députés la même semaine que la nomination de son gouvernement. Mais sa déclaration de politique générale a finalement été reportée. Elle interviendra après la prise de parole présidentielle.
A l’occasion de ce discours – une tradition républicaine qui n’est pas obligatoire, selon la Constitution –, Jean Castex pourra engager la responsabilité du gouvernement sur son programme devant les parlementaires. L’article 50 de la Constitution indique que « lorsque l’Assemblée nationale (…) désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du gouvernement, le premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement. » Prononcé à l’Assemblée nationale, le discours sera lu au Sénat au même moment. Le premier ministre peut demander au Sénat l’approbation de la déclaration de politique générale. Mais là, en cas de vote négatif, le gouvernement n’est pas tenu de démissionner.
Les priorités du nouveau gouvernement
Dès dimanche soir, Jean Castex avait donné le ton de ses priorités, en rendant une visite surprise à des policiers de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Il avait tenu à assurer aux forces de l’ordre le soutien « sans faille » du gouvernement et son attachement « à la sécurité publique », en pleine polémique sur les violences policières.
Dans le JDD, Jean Castex affirmait aussi vouloir s’attaquer rapidement aux dossiers sensibles, comme celui des retraites, qui a donné lieu à des mois de conflit social et qu’il entend régler « à court terme », avec, « a minima, un nouvel agenda social ». Les partenaires sociaux ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne jugeaient pas ce dossier prioritaire. Dans le même entretien, le chef du gouvernement a affirmé que son objectif n’est pas « simplement d’agir sur le court terme » pour « éviter le maximum de licenciements », mais aussi de regarder « comment on peut assurer le fondement d’une relocalisation, d’un maintien durable des emplois industriels et exposés à la concurrence » internationale en France.
Quant au Ségur de la santé, suspendu en fin de semaine faute d’accord avec les syndicats avant le remaniement, Jean Castex a dit vouloir le conclure « la semaine prochaine », alors qu’une enveloppe de sept milliards d’euros se trouve désormais sur la table pour les salaires des soignants.
Par ailleurs, après la forte percée verte aux municipales, l’écologie n’est « pas une option » mais « une obligation », a assuré M. Castex. Il entend « accélérer » les décisions en listant « avec les acteurs locaux tout ce que l’on peut faire immédiatement », comme la lutte contre les fuites dans les réseaux d’eau, la lutte contre l’artificialisation des terres, mais encore l’isolement thermique ou le bien-être animal.
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