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Législatives : le projet d’Emmanuel Macron d’instaurer « une part de proportionnelle » contesté au sein même de la majorité

Le chef de l’Etat a relancé cet « engagement » de campagne pris en 2017 et réitéré en 2022, qui est poussé par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Mais certains macronistes craignent que ce mode de scrutin n’avantage le RN.

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Publié le 07 mai 2024 à 12h00, modifié le 07 mai 2024 à 12h22

Temps de Lecture 4 min.

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Emmanuel Macron au Palais de l’Elysée à Paris, le 6 mai 2024.

Emmanuel Macron évoque le sujet avec des « si » et n’en fait guère une priorité. Mais, huit ans après avoir suggéré, dans son livre programmatique Révolution (XO éditions, 2016), « d’introduire davantage de proportionnelle » dans le mode de scrutin des députés à l’Assemblée nationale, pour mieux faire correspondre « le visage de la France et celui de ses représentants », le chef de l’Etat assure que cet « engagement » de campagne, pris en 2017 et réitéré en 2022, n’a pas été jeté aux oubliettes. « Si une majorité se dégage pour introduire une part de proportionnelle, oui [je le ferai] », affirme le locataire de l’Elysée dans un entretien à La Tribune Dimanche, paru le 5 mai. « Ce serait bon pour la démocratie », ajoute celui qui estime avoir encore « tellement de choses à faire » d’ici à la fin de son second mandat, en 2027.

Maintes fois mise sur la table, et autant de fois repoussée, l’idée d’introduire une dose de proportionnelle aux législatives est poussée par Mme Braun-Pivet. Impatiente, la présidente Renaissance de l’Assemblée nationale jugeait, dans Le Figaro du 23 mars, qu’il était « temps d’honorer » la promesse macroniste. Pour aboutir, la réforme doit intervenir au plus tard un an avant les prochaines élections législatives de 2027. Le temps file, observe la locataire du perchoir, qui imagine un système permettant de faire élire 26 % des députés à la proportionnelle dans les départements les plus peuplés – ceux où il y a onze députés ou plus –, tout en conservant le mode de scrutin majoritaire pour les autres, notamment dans les territoires ruraux. La tactique n’oblige pas à un redécoupage électoral, précise-t-elle. Et permet, à ses yeux, de garantir une juste représentation, sans subir les effets déstabilisants que revêt la proportionnelle intégrale.

Depuis l’avion présidentiel qui le conduit au plateau des Glières (Haute-Savoie), le 7 avril, où Emmanuel Macron doit rendre hommage aux maquisards, Yaël Braun-Pivet déroule son plan devant le chef de l’Etat, imaginant un texte prêt pour le début de 2025. « Si tu trouves la voie de passage, tu y vas », lui lance le président de la République. L’élue des Yvelines rêve de faire naître, en France, une culture du compromis. « Je ne suis pas sûr que ça fasse florès, car tout le monde veut un truc différent », constate le vice-président Rassemblement national (RN) de l’Assemblée, Sébastien Chenu.

« Tu devrais être à fond pour ! »

Les partisans de la proportionnelle sont majoritaires au Palais-Bourbon. Mais la plupart plaident pour la proportionnelle intégrale, comme l’avait envisagé Emmanuel Macron, en avril 2022, et rejettent la version prônée par la présidente de l’Assemblée nationale. Du « trifouillage électoral », dénonce Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme. « La dose de proportionnelle, c’est inacceptable », gronde, à son tour, la députée La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido, qui y voit « une inégalité entre les élus ». Son groupe a déposé une proposition de loi, le 11 avril, reprenant les grandes lignes de la loi de 1985, qui avait instauré la proportionnelle intégrale aux législatives l’année suivante.

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