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Outre-mer : des indépendantistes attaqués par l’exécutif sur leurs liens avec l’Azerbaïdjan

En Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, des accords de coopération ont été signés, en avril, avec le régime autoritaire d’Ilham Aliev. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmain, dénonce une stratégie d’ingérence néfaste aux intérêts français.

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Publié le 05 mai 2024 à 10h00

Temps de Lecture 3 min.

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Lors d’une manifestation du Front de libération nationale kanak et socialiste contre l’élargissement du corps électoral pour les prochaines élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 13 avril 2024.

L’Azerbaïdjan, nouveau caillou dans la chaussure de la France en outre-mer. En Nouvelle-Calédonie, en Polynésie ou en Guyane, les indépendantistes sont accusés par le gouvernement de céder aux soutiens de la riche dictature pétrolière d’Ilham Aliev.

Parmi eux, le parti polynésien Tavini huiraatira, dont les responsables dirigent le territoire français du Pacifique depuis mai 2023, a signé, mardi 30 avril, un mémorandum avec un organisme créé par le régime azerbaïdjanais contre le « colonialisme français », le Groupe d’initiative de Bakou. Le communiqué évoque l’accord en des termes vagues : des « perspectives de développement des relations futures », des « résultats dans le sens de la décolonisation ».

Devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, lundi 29 avril, le ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, avait, par ailleurs, dénoncé des liens de l’Azerbaïdjian en Nouvelle-Calédonie « avec quelques courants, quelques personnalités indépendantistes ». Le 18 avril, une lettre d’intention pour des coopérations sportives ou culturelles avait été signée entre le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, à majorité indépendantiste, et le Parlement azerbaïdjanais. Cette initiative non concertée, justifiée par le besoin de défendre la cause dans les instances internationales, a été qualifiée de « honte » par les loyalistes à Nouméa. Elle a suscité des critiques dans les rangs indépendantistes eux-mêmes.

« Nous avons une tradition d’ingérences étrangères en Nouvelle-Calédonie, a commenté le ministre de l’intérieur. Venues de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande [dans le passé]. Chinoises, sur les questions économiques et le nickel. Opportunistes [pour] l’Azerbaïdjan, dont on ne voit pas très bien les intérêts dans le Pacifique Sud et qui essaie d’utiliser le dossier calédonien au niveau international contre la France », alliée d’une Arménie honnie par Bakou.

Campagnes de dénigrement

Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) entretient des liens internationaux historiques avec d’anciennes colonies, comme le Vietnam ou la Libye. Comme lui, d’autres indépendantistes ultramarins se sont depuis longtemps rapprochés de leurs homologues européens, comme les Catalans. Et tous assistent, dans des pays peu démocratiques comme le Venezuela, aux séminaires régionaux du comité spécial de la décolonisation de l’ONU. M. Darmanin a exposé deux fois la position de la France devant ce comité, à New York, en mai 2023 et en avril 2024.

Le député communiste de Guyane Jean-Victor Castor, membre du Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale, a été, lui aussi, critiqué, fin 2023, pour s’être rendu, tous frais payés, à Bakou, avec son collègue député martiniquais Marcellin Nadeau, fondateur du mouvement Péyi-A. « Je me suis rendu à la réunion des pays non alignés, en Azerbaïdjan puis en Ouganda. Je suis parfaitement à l’aise avec cela », répond M. Castor. Le parlementaire guyanais se réfère à Nelson Mandela pour affirmer : « Les petits peuples n’ont pas le choix des armes, ni de leurs alliances. »

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