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Affaire Adama Traoré : ce qu’a dit le témoin-clé devant les juges d’instruction, quatre ans après sa première audition

« Le Monde » a eu accès à l’audition de cet homme, chez qui Adama Traoré s’était réfugié quelques heures avant de mourir.

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Publié le 03 juillet 2020 à 15h35, modifié le 04 juillet 2020 à 13h09

Temps de Lecture 5 min.

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Assa Traoré lors d’une manifestation contre les violences policières à Stains (Seine-Saint-Denis), le 22 juin.

L’audition était très attendue depuis le retour sur le devant de la scène de l’affaire, il y a quelques semaines. Quatre ans après la mort d’Adama Traoré sur le sol de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), les juges d’instruction ont entendu jeudi 2 juillet le principal témoin de ce dossier hors norme, 32 pages de questions-réponses et de mimes de la scène, que Le Monde a pu consulter.

C’est dans l’appartement d’Amir (le prénom a été modifié pour préserver son anonymat) qu’Adama Traoré s’était réfugié après avoir échappé à deux reprises aux forces de l’ordre, et où il a été retrouvé par trois gendarmes. La famille est persuadée que ce sont les conditions d’interpellation qui ont causé la mort d’Adama Traoré. Les gendarmes, qui ne sont pas mis en examen, affirment que le jeune homme a fait un malaise dû à l’effort produit pendant sa fuite.

De longues heures durant, Amir a déroulé à nouveau le fil de cet après-midi du 19 juillet 2016, montrant même au sol les positions d’Adama Traoré. Il avait été interrogé une première fois le 1er août 2016 par les gendarmes, soit treize jours après les faits. C’est sur la base de son témoignage que les expertises médicales commandées par la justice avaient conclu que le pronostic vital du jeune homme était déjà engagé en arrivant dans l’appartement, avant l’intervention des gendarmes. Amir avait en effet décrit un homme à bout de souffle après sa fuite :

« Il est assis par terre et n’arrive pas à se tenir. Il est essoufflé et la seule chose qu’il me dit c’est : Tire-moi. Je ne l’ai jamais vu dans un état pareil, il n’arrivait pas à parler. Il respirait bruyamment. Je lui ai posé deux questions mais il ne m’a pas répondu, je voyais qu’il n’avait pas les moyens physiques de me répondre. Il a la bouche ouverte pour reprendre son souffle. »

Le témoin a commencé par réaffirmer qu’il avait retrouvé Adama Traoré affalé contre sa porte d’entrée, les mains menottées dans le dos, s’allongeant devant les trois juges d’instructions, les mains dans le dos, pour leur décrire la scène. Puis il se serait retourné et aurait détaché ses menottes, avec un bracelet à chaque poignet. Un élément incohérent avec les pièces du dossier judiciaire : Adama Traoré s’était libéré de ses menottes quinze minutes avant d’arriver dans l’appartement. Il apparaît sur des clichés de vidéosurveillance les bras non entravés, et les menottes qui pendent à un seul poignet.

« Il n’a pas fait de bruit »

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