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Les mystérieux dons d’un informaticien français à des néonazis américains

Un développeur français a transféré plus de 410 000 euros à divers groupes d’extrême droite américains en décembre 2020, avant de mettre fin à ses jours.

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Publié le 15 janvier 2021 à 17h12, modifié le 08 février 2021 à 10h20

Temps de Lecture 5 min.

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Nick Fuentes entouré de ses supporteurs, le 18 novembre 2020, lors d’une manifestation pro-Trump dans le Capitole d’Atlanta (Géorgie).

Le 6 janvier, alors qu’une foule de manifestants s’apprête à envahir le Capitole, l’activiste d’extrême droite Nick Fuentes est photographié sur les marches menant au Sénat américain, où il affirme ne pas avoir pénétré. Homophobe, antisémite, suprémaciste blanc, Nick Fuentes fait partie des durs parmi les durs de la droite pro-Trump ; ce même jour, il était entouré d’une partie de ses fans, qui se baptisent les « groypers », du nom d’un mème populaire dans les cercles de l’ultradroite.

Un mois plus tôt, le 8 décembre 2020, M. Fuentes a touché le jackpot : sur son compte bitcoin, un versement équivalant à 206 000 euros, émanant d’un unique donateur, est subitement apparu. Derrière l’adresse composée de lettres et de chiffres se cachait un Français : Laurent B.

M. Fuentes n’est pas la seule figure de l’ultradroite à avoir bénéficié d’un important don de Laurent B., a révélé le 13 janvier le site Chainanalysis, qui ne donne pas son identité. Ce dernier a remonté les transferts depuis son adresse bitcoin. Laurent B. a également versé 20 000 euros à Patrick Casey, l’un des chefs de file du mouvement suprémaciste américain Identity Evropa, dissous en novembre 2020 ; 20 000 euros au négationniste français Vincent Reynouard, ancien membre de l’ex-Parti nationaliste français et européen (néonazis) ; ou encore 13 500 euros au Daily Stormer, l’un des plus violents sites néonazis anglophones.

En tout, ce sont environ l’équivalent de 410 000 euros qui ont été transférés, au début de décembre 2020, à une quinzaine de groupes et militants oscillant entre la droite pro-Trump dure et le néonazisme, ainsi qu’à quelques services en ligne, dont le réseau social d’ultradroite Gab.

Qu’est-ce qui a bien pu pousser un Français à verser de telles sommes à des militants d’extrême droite américains ? Laurent B. n’est plus là pour s’expliquer : il s’est suicidé le 8 décembre 2020, juste après avoir réalisé les virements. Avant sa mort, que Le Monde a pu confirmer indépendamment de Chainanalysis, il avait programmé sur son blog personnel, inactif depuis deux ans, une note dans laquelle il explique les raisons de son geste. Dans ce long texte, on lit à la fois la souffrance d’une maladie qui semble le plonger dans d’atroces douleurs – on devine une lourde dépression ; et on perçoit, glissées comme autant d’indices, des références à des idées politiques à la droite de la droite.

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