Il suffit d’un petit défaut sur les pots, d’un changement de campagne marketing ou de la fin d’une collection saisonnière pour que les marques de cosmétiques se retrouvent avec des produits invendus sur les bras. Depuis le 1er janvier 2022, la loi AGEC (antigaspillage pour une économie circulaire) interdisant la destruction de ces lots, d’autres issues ont dû être envisagées. Gabrielle Flipo et Olivia Bally, 25 et 26 ans, ont décidé d’offrir aux marques une solution clé en main avec Intacte, « plate-forme antigaspi de la beauté premium », lancée en octobre.
Les deux jeunes femmes, qui viennent d’intégrer la Station F, incubateur de start-up du 13e arrondissement de Paris fondé par Xaviel Niel [actionnaire à titre personnel du Groupe Le Monde], se sont rencontrées sur les bancs de l’école HEC en master entrepreneuriat, après avoir suivi des études de commerce classiques. « Olivia a apporté son savoir-faire en finance, moi, c’est mon expérience en beauté, après un an passé chez L’Oréal au service de la sécurisation des matières premières », raconte Gabrielle Flipo.
Leur projet vise en particulier les acteurs du luxe, qui ne tiennent pas à ce que leurs produits finissent dans les bacs d’enseignes de déstockage comme Action. « Ces marques ont moins d’invendus que la fast beauty, qui lance chaque année beaucoup de références, mais elles ont aussi moins de marge de manœuvre pour recycler leurs produits sans écorner leur image », indique Gabrielle Flipo.
Une vingtaine de marques
Intacte permet à la fois de monétiser ces produits recalés et de coller avec une démarche RSE vertueuse, tout en recrutant de nouveaux consommateurs. « C’est un moyen de faire connaître ces produits du secteur du luxe à une clientèle qui n’en consomme pas encore », assure la jeune entrepreneuse. Pour les consommateurs dont le pouvoir d’achat est de plus en plus malmené, le bénéfice est aussi entier, avec des prix avantageux (de 40 à 70 % d’économies en moyenne) et une traçabilité totale qui garantit la qualité des formules, Intacte travaillant en direct avec les marques.
Parce que la loi AGEC encourage à choisir en première intention le don pour écouler ces produits sortis du circuit commercial classique, Olivia Bally et Gabrielle Flipo projettent d’étoffer leur service en ce sens. « Nous proposerons les deux possibilités, don et vente, et nous gérerons en interne le lien avec les associations, la défiscalisation… C’est notre grand chantier pour 2024. Cela nous permettra de répondre totalement au sujet des invendus avec une solution simple et qualitative », explique Gabrielle Flipo.
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