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Rishi Sunak chez le cordonnier, c’est peut-être un détail pour vous… mais pas pour Marc Beaugé

Après avoir promis, lors d’un discours, de s’attaquer aux arrêts de travail abusifs, le premier ministre conservateur britannique a visité une cordonnerie londonienne. La clé du succès ?

Publié le 28 avril 2024 à 10h00 Temps de Lecture 1 min.

Le 19 avril, à Londres, Rishi Sunak (à droite) dans une boutique de la chaîne de magasins multiservices Timpson, avec le secrétaire au travail et aux pensions, Mel Stride (à gauche), et le directeur du magasin, Jack Randall (au centre).

Clé de contact

Rishi Sunak fabrique-t-il désormais des clés ? Non, rassurez-vous, il fait toujours de la com’. Le 19 avril, le premier ministre britannique a offert au pays l’un des grands discours conservateurs dont il a le secret, appelant à en finir avec « la culture de l’arrêt de travail » et en exhortant les travailleurs à « ne pas surmédicaliser les petits stress et bobos du quotidien ». Pour incarner en personne les vertus de l’­effort, il s’est rendu dans un magasin multiservice de la chaîne Timpson, passant derrière le comptoir, enfilant un tablier pour fraiser lui-même une clé… Avouons-le : il fallait y penser.

Lien sacré

Commençons par le héros du jour, à droite, donc. Au poignet, Rishi Sunak, de confession hindoue, arbore un curieux lien rouge. Coquetterie ? Pas tout à fait. Cet accessoire-là est en effet un kautuka, un bracelet traditionnellement porté par les hindous et considéré comme un symbole sacré. Le kautuka a ainsi la vertu de lier les croyants les uns aux autres et de les unir, malgré les différences individuelles. Notons aussi que, traditionnellement, les hommes et les femmes non mariés portent la corde en question au poignet droit tandis que les femmes mariées la portent à gauche.

Racines carreaux

A la gauche de Rishi Sunak, le souriant Jack Randall, cordonnier chez Timpson et directeur de magasin, est lui aussi largement accessoirisé pour l’occasion. Pour accompagner ses tatouages et son sweat-shirt bleu marine, il porte une sage chemise imprimé vichy – gingham, disent les Anglais. Mais pourquoi donc ? demandez-vous. Plusieurs thèses courent sur le sujet, mais nous nous contenterons de la plus flatteuse de notre point de vue : le mot « gingham » renverrait à la ville de Guingamp, où une toile carroyée était produite au Moyen Âge.

Effet de manchettes

Mel Stride, secrétaire d’Etat au travail et aux retraites, porte lui aussi des accessoires. En l’occurrence, deux boutons de manchette barrette, visiblement dotés d’un système de fermeture dit « queue de poisson », retiennent les poignets mousquetaire de sa chemise. L’occasion de rappeler que c’est Louis XIV qui popularisa l’usage des boutons de manchette. Après avoir ajusté le nœud du roi, son cravatier était ainsi chargé de veiller à sa parfaite accessoirisation et au placement de ses boutons de manchette, bien souvent parés
de pierres précieuses.

Dessus de table

Enfin, comment ne pas évoquer le vêtement le plus imposant de cette image ? Devant l’objectif, Mel Stride, Jack Randall et Rishi Sunak portent tous le tablier officiel de la maison Timpson, nous offrant l’occasion d’une nouvelle poussée de fierté patriotique. Pourquoi les Anglais utilisent-ils le mot « apron » pour désigner un tablier ? Tout ­simplement parce que ce mot-là est dérivé du français « napperon », pièce de tissu ancestralement placée sous les objets de table. Cocorico !

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