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Guerre Israël-Hamas, jour 205 : une délégation du Hamas répondra lundi aux propositions d’Israël sur la trêve

Les efforts diplomatiques en vue d’une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d’otages s’intensifient dimanche alors qu’Israël poursuit ses frappes sur le territoire palestinien assiégé et menacé de famine.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 avril 2024 à 18h21, modifié le 29 avril 2024 à 17h42

Temps de Lecture 5 min.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

La vue d’un camp pour les Palestiniens déplacés à Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 26 avril 2024.

La guerre ne connaît aucun répit dans la bande de Gaza. L’armée israélienne a affirmé dimanche 28 avril avoir frappé « des dizaines de cibles terroristes » dans le centre de Gaza. Elle affirme préparer par ailleurs une offensive terrestre à Rafah où s’entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville déjà régulièrement bombardée par l’armée.

Tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui aux troupes déployées dans le centre du territoire, a également déclaré l’armée dimanche. Selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP), les forces israéliennes ont effectué des frappes aériennes et des tirs d’artillerie dans plusieurs zones de la bande de Gaza, notamment à Khan Younès et Rafah, au sud du territoire, ainsi que dans la ville de Gaza.

En vingt-quatre heures, au moins 66 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère de la santé du Hamas, qui fait état d’un nouveau bilan de 34 454 morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. En plus de deux cents jours de guerre, ce sont aussi, côté israélien, 1 170 personnes, essentiellement des civils, qui sont mortes, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Israël accepte d’écouter les Etats-Unis avant tout assaut sur Rafah, selon la Maison Blanche

Dimanche, le porte-parole de la Maison Blanche chargé de la sécurité nationale, John Kirby, a déclaré à la chaîne ABC qu’Israël avait accepté de tenir compte des inquiétudes et des propositions des Etats-Unis avant de lancer un éventuel assaut terrestre contre Rafah. « Ils nous ont assuré qu’ils n’iraient pas à Rafah tant que nous n’aurons pas eu l’occasion de leur faire part de notre point de vue et de nos préoccupations », a affirmé M. Kirby.

« Ce que nous espérons, c’est qu’après six semaines de cessez-le-feu temporaire, nous pourrons peut-être mettre en place quelque chose de plus durable », a dit John Kirby, qui a également noté une hausse du nombre de camions d’aide dans le nord de Gaza. « Les Israéliens ont commencé à respecter les engagements que le président Joe Biden leur avait demandés », a-t-il ajouté.

Joe Biden et Benyamin Nétanyahou ont par ailleurs parlé de nouveau dimanche au téléphone. Les deux Etats alliés ont « passé en revue les discussions en cours sur la libération d’otages ainsi que sur un cessez-le-feu immédiat à Gaza », a fait savoir la Maison Blanche dans un communiqué.

Au téléphone, MM. Biden et Nétanyahou « ont également discuté d’une augmentation de l’acheminement de l’aide humanitaire [dans la bande de] Gaza, notamment via de nouveaux points de passage dans le nord » du territoire palestinien bombardé et assiégé par l’armée israélienne « [pour lesquels] les préparatifs pour l’ouverture cette semaine [sont en cours] ». « Le président a insisté sur la nécessité de progrès durables et amplifiés en totale coordination avec les organisations humanitaires », selon le communiqué de la Maison Blanche.

Une délégation du Hamas répondra lundi aux propositions d’Israël sur la trêve

Une délégation du Hamas arrivera lundi en Egypte pour remettre sa réponse à la récente contre-proposition israélienne, en vue d’une trêve et de la libération d’otages, a annoncé dimanche un haut responsable du mouvement palestinien à l’AFP.

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La délégation, « emmenée par Khalil Al-Hayya », membre de la branche politique du Hamas pour Gaza et très impliqué dans ces négociations, « rencontrera le directeur et des responsables du service de renseignement égyptien pour discuter et remettre la réponse du mouvement » palestinien, a précisé ce haut responsable, sous le couvert de l’anonymat.

Le Hamas avait déclaré avoir reçu samedi une « contre-proposition » faite par Israël dans le cadre de la médiation du Qatar et de l’Egypte. La délégation doit aussi discuter d’une « nouvelle proposition égyptienne », a ajouté le haut responsable du mouvement palestinien.

Dimanche, deux hauts responsables israéliens ont publiquement révélé les profondes divergences à propos d’un éventuel accord de trêve avec le Hamas, objet d’intenses tractations sous le parrainage de l’Egypte, soumettant Benyamin Nétanyahou à des pressions contraires.

Dans un message vidéo à M. Nétanyahou, posté sur Telegram, le ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich, membre de l’extrême droite, a fait savoir qu’un tel accord mettrait en péril l’existence d’Israël et signerait la fin du gouvernement, menaçant implicitement de faire voler en éclats la coalition au pouvoir – la plus à droite de l’histoire du pays.

Le centriste Benny Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée et ministre du cabinet de guerre restreint mis sur pied dans la foulée des attaques menées le 7 octobre par le Hamas, lui a répondu que le gouvernement n’aurait plus de légitimité si des ministres empêchaient un plan permettant la libération des otages.

Lire aussi le reportage | Article réservé à nos abonnés En Israël, les familles des otages craignent que leur cause soit oubliée

L’Arabie saoudite accueille un sommet économique dominé par la guerre à Gaza

L’Arabie saoudite a dénoncé dimanche l’échec de la communauté internationale face à la guerre à Gaza et plaidé pour la création d’un Etat palestinien, lors d’une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) à Riyad. « La situation à Gaza est manifestement une catastrophe à tous points de vue, humanitaire, mais aussi un échec total du système politique existant à faire face à la crise », a affirmé le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal Ben Farhan, aux dirigeants et hauts responsables participant à ce sommet de deux jours dans la capitale saoudienne.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, y a appelé les Etats-Unis à empêcher une invasion terrestre à Rafah. « Nous appelons les Etats-Unis à demander à Israël d’arrêter l’opération de Rafah, car l’Amérique est le seul pays capable d’empêcher Israël de commettre ce crime », a déclaré M. Abbas lors du sommet à Riyad, en affirmant qu’une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait « le plus grand désastre de l’histoire du peuple palestinien ».

Le département d’Etat américain a fait savoir qu’Antony Blinken ferait le déplacement lundi à Riyad pour « discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages ». Il « mettra aussi l’accent sur l’importance de prévenir une extension » régionale de la guerre.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, quitte la base d’Andrews, dans le Maryland, pour l’Arabie saoudite, dans le cadre d’une nouvelle tentative diplomatique pour Gaza, le 28 avril 2024.

Israël ne sera pas représenté au sommet, et les négociations sur une trêve, menée à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, mais l’événement sera « une occasion d’avoir des discussions structurées » avec « des acteurs-clés », avait déclaré samedi le président du Forum économique mondial (WEF), Borge Brende.

« Le monde marche aujourd’hui sur une corde raide, essayant de trouver un équilibre entre sécurité et prospérité », avait affirmé samedi Faisal Al-Ibrahim, le ministre de la planification saoudien, lors d’une conférence de presse. « Nous nous rencontrons à un moment où une erreur de jugement, une erreur de calcul ou une erreur de communication exacerberait davantage nos défis », avait-il ajouté.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Israël et le Hezbollah poursuivent leur guerre d’usure

Le ministre des affaires étrangères français à Beyrouth

Le ministre des affaires étrangères français, Stéphane Séjourné, s’est entretenu dimanche à Beyrouth avec les principaux responsables libanais pour tenter de désamorcer le conflit transfrontalier entre le Hezbollah et Israël, et éviter une guerre de grande ampleur.

« Nous refusons le scenario du pire (…). Personne n’a intérêt à ce qu’Israël et le Hezbollah poursuivent cette escalade. J’ai porté ce message ici (…) et je porterai ce même message en Israël mardi », a déclaré M. Séjourné.

Le ministre français s’exprimait au cours d’une conférence de presse, après avoir rencontré des responsables libanais, dont le premier ministre, Najib Mikati, le chef de l’armée, Joseph Aoun, et le président du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah.

« Nous faisons des propositions aux autorités politiques pour (…) éviter la guerre au Liban », a déclaré plus tôt M. Séjourné lors de sa visite au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays. « Notre responsabilité est de pallier l’escalade et c’est aussi notre rôle dans la Finul. On a 700 soldats qui sont présents ici », a-t-il ajouté.

Depuis le début de la guerre, les échanges de tirs à la frontière nord d’Israël sont quotidiens entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah.

Le Monde avec AFP

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