Vladimir Poutine a accusé l’Ukraine de chercher à « terrifier » les Russes après qu’une attaque de drones sans précédent est survenue, mardi 30 mai, à Moscou et dans sa région, au moment où Kiev subissait une nouvelle vague de frappes meurtrières.
Plusieurs de ces engins se sont abattus à l’aube sur des immeubles de la capitale russe, située à plus de 500 kilomètres de l’Ukraine, prenant de court des habitants pour qui le conflit semblait lointain.
Quels sont les faits ?
Un raid de drones a eu lieu, mardi à l’aube, à Moscou. Aucun mort n’est à déplorer, selon les autorités russes, qui imputent l’attaque à Kiev, lequel nie toute implication, comme à chaque opération menée en territoire russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.
D’après le ministère de la défense russe, huit appareils ont été détruits avant d’atteindre leur cible. « Trois ont été supprimés à l’aide d’équipements électroniques. Ils ont perdu le contrôle et ont dévié de leur cible. Cinq autres ont été abattus par le système de missiles sol-air Pantsir-S de la région de Moscou », a-t-il annoncé. La chaîne Telegram Baza, qui dit disposer de bonnes sources au sein des services de sécurité, parle, elle, de vingt-cinq drones environ.
Le raid visait certains des quartiers les plus huppés de la capitale russe, notamment dans l’ouest, où réside l’élite du pays, à commencer par le président lui-même. Sergueï Sobianine, le maire de la ville, a fait état de deux blessés, dont l’un a été hospitalisé. Les habitants de plusieurs appartements ont été brièvement évacués.
Selon Alexeï Rogozine, chef du Centre russe pour le développement des technologies de transport, cité par l’agence de presse russe RIA Novosti, « des drones d’un type jusqu’alors inconnu, fabriqués selon le schéma canard [avec la dérive à l’avant et les ailes à l’arrière], ont été utilisés ». « On peut supposer que leur production a été lancée en Ukraine – leur portée peut atteindre des milliers de kilomètres », a-t-il ajouté.
Y a-t-il des précédents ?
Pour ne citer que les attaques les plus récentes, deux drones avaient visé le Kremlin le 3 mai, sans faire ni victimes ni dégâts importants. L’Ukraine avait nié toute responsabilité, laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’une manipulation russe, mais la thèse n’a pas convaincu outre-Atlantique. Un blogueur ukrainien connu sous le pseudonyme de Lachen dit avoir financé la fabrication des engins utilisés à l’aide de fonds issus d’une collecte publique.
Plus récemment, deux drones auraient été abattus vendredi à Krasnodar, une importante agglomération russe située au sud-est de la mer d’Azov et distante de plus de 350 kilomètres du front. Deux jours plus tôt, trois engins maritimes sans pilote ont été lancés en direction du navire espion russe Ivan-Khours, qui venait de traverser le détroit du Bosphore.
Il vous reste 66.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.