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Au Liban, les élections législatives dominées par l’abstention

Le taux de participation était de 41 %, dimanche à 23 heures. Dans les quartiers chiite, chrétien et sunnite de Beyrouth, les électeurs sont gagnés par la lassitude ou par l’indifférence.

Par  (Beyrouth, correspondante)

Publié le 15 mai 2022 à 23h35

Temps de Lecture 4 min.

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Devant les bureaux de vote du quartier de Haret Hreik, seuls flottent les drapeaux jaunes du Hezbollah en ce jour d’élections législatives au Liban, dimanche 15 mai. Dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, le mouvement armé chiite règne en maître.

La présence en nombre des délégués du « Parti de Dieu » n’a pourtant pas découragé Riad et sa famille de venir voter « pour le changement ». « On veut donner une chance aux listes qui sont différentes », dit l’homme d’affaires chiite de 67 ans, qui est né dans le quartier mais vit désormais entre l’Egypte et la France. « Il faut des jeunes et des gens instruits qui veulent développer les services publics », abonde son épouse, Lina.

Tous deux ont voté pour la liste de l’opposition « Baabda, le changement », et notamment pour l’avocat Wassef Haraké. Ils ont suivi le parcours du militant politique depuis la contestation d’octobre 2019 et se disent sensibles à ses arguments comme à ceux de son colistier, l’ancien directeur du quotidien francophone L’Orient-le-Jour, Michel Hélou, qu’ils connaissent mieux.

Certains membres de la famille de Riad auraient préféré voter pour une autre liste de l’opposition mais face à la dispersion des candidats sur plusieurs listes, ils ont voté « utile ». « Le parti Citoyens, Citoyennes de [l’ancien ministre] Charbel Nahas a un programme plus clair et plus proche de mes idées mais la liste de Wassef Haraké a plus de chances de percer », dit, à regret, Nada, une enseignante de 53 ans qui vit à Beyrouth.

Le poids du clientélisme

Les chances de l’opposition de remporter l’un des 128 sièges de la future assemblée sont en effet minces face aux partis traditionnels. Ceux-ci ont été conspués dans la rue lors de la « thaoura » (la contestation d’octobre 2019), et sont aujourd’hui tenus pour responsables du naufrage économique du Liban ; mais la loi électorale leur est favorable et de nombreux électeurs restent attachés à leurs « zaïms » (chefs communautaires), par conviction ou par clientélisme. Convaincus que le scrutin était joué d’avance, de nombreux Libanais ont fait le choix de l’abstention. Le taux de participation s’établissait à 41 % à 23 heures, selon le ministère de l’intérieur, en baisse par rapport à 2018.

Dans les régions dominées par le tandem chiite Hezbollah-Amal – la formation du président du Parlement Nabih Berri –, les chances de l’opposition sont encore plus faibles. De nombreux candidats ont ainsi vu leur campagne entravée. Dimanche, Wassef Haraké a été chassé d’un bureau de vote de la banlieue Sud par des partisans du Hezbollah, au cri de « sioniste, sioniste ». Le Parti de Dieu dispose dans ce quartier de soutiens inconditionnels. « Il nous a défendus contre Israël, contre [l’organisation] Etat islamique. C’est le seul parti qui n’a pas participé à la corruption », explique ainsi Mohin Esbai, un commerçant de 47 ans.

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