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Six mois après le Brexit, le différend entre le Royaume-Uni et l’UE sur l’Irlande du Nord a empoisonné le G7

Le sommet, organisé par Boris Johnson, a été parasité par la querelle persistante entre Européens et Britanniques sur le statut de l’Irlande du Nord, Londres refusant de mener les contrôles prévus lors du divorce sur les biens en transit par la province.

Par  (Falmouth, envoyée spéciale)

Publié le 13 juin 2021 à 18h24, modifié le 14 juin 2021 à 15h26

Temps de Lecture 6 min.

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Boris et Carrie Johnson accueillent Emmanuel et Brigitte Macron pour une photographie officielle au G7 organisé à Carbis Bay, en Angleterre, vendredi 11 juin 2021.

Comment brouiller le message d’un sommet du G7 censé prendre des décisions cruciales pour stopper la pandémie de Covid-19 et lutter contre le changement climatique ? En continuant, comme l’ont fait Boris Johnson et les dirigeants européens, un affrontement aussi affligeant qu’interminable sur l’Irlande du Nord. La « guerre de la saucisse », comme l’a qualifiée la presse britannique, a en partie occulté, dimanche 13 juin, dernier jour du sommet présidé par le premier ministre britannique à Carbis Bay, en Cornouailles, les annonces sur les dons de vaccins et le déblocage de fonds pour protéger les océans.

Le président des Etats-Unis, Joe Biden, avait pourtant pris le soin de ne pas envenimer les relations, déjà très tendues, entre Londres et Bruxelles, concernant le protocole nord-irlandais, partie du traité du Brexit que le gouvernement Johnson a accepté d’endosser fin 2019, mais dont il conteste désormais l’application.

« Nous n’hésiterons pas à invoquer l’article 16 »

M. Biden avait fait part de sa « profonde préoccupation » en amont du sommet, au sujet du processus de paix en Irlande du Nord, fragilisé par le Brexit, mais il avait jugé « très productive » sa rencontre bilatérale avec M. Johnson, jeudi 10 juin.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Londres joue avec le feu en Irlande du Nord

La discussion a pourtant dérapé, dès samedi 12 juin. Etonnamment, c’est M. Johnson qui a remis une pièce dans la machine. Dans une interview accordée à la chaîne Sky News, le premier ministre a prévenu, sur un ton martial : « Si l’UE continue à nous opposer toutes sortes d’obstacles plutôt que d’appliquer le protocole de manière raisonnable », alors « nous n’hésiterons pas à invoquer l’article 16 [du protocole nord-irlandais]. »

Cet article 16 permet à une des parties signataires de suspendre unilatéralement le protocole en cas de grave divergence. Cette option, considérée comme radicale, ne manquera pas – Bruxelles l’a fait clairement savoir – d’entraîner des rétorsions, y compris sous forme de droits de douane, de la part de l’UE.

Ne pas bloquer l’envoi des saucisses anglaises en Irlande du Nord

Le protocole nord-irlandais est censé régir le statut spécifique de la province après la sortie de l’UE : elle fait bien partie du Royaume-Uni, mais reste dans le marché intérieur européen pour les biens. Le protocole vise à éviter l’instauration d’une frontière physique sur l’île d’Irlande, en instaurant des contrôles douaniers pour les biens transitant de Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord. Cette nouvelle frontière en mer a créé un profond malaise dans la communauté loyaliste nord-irlandaise, qui considère qu’elle porte atteinte à son identité britannique. Downing Street n’a, jusqu’à présent, rien fait pour calmer sa frustration, réclamant ouvertement une renégociation du protocole.

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