Malgré une très longue gestation et quelques ratés, le succès semble enfin au rendez-vous. Quatre jours après son lancement officiel, le 24 septembre, l’application NHS Covid 19 de traçage des contaminations au Covid-19 pour l’Angleterre et le Pays de Galles avait déjà été téléchargée 12,4 millions de fois (soit par plus d’un cinquième des populations concernées).
« Il s’agit de l’application avec la vitesse d’adoption la plus impressionnante de toute notre histoire », s’est félicité Matt Hancock, le ministre de la santé britannique, lundi 28 septembre, à la Chambre des communes. L’Ecosse a lancé sa propre application le 10 septembre (« Protect Scotland »), qui remporte elle aussi un franc succès, avec 1 million de téléchargements une semaine après sa sortie (1/5e de la population).
Comme d’autres applications en Europe, l’anglo-galloise NHS Covid-19 est basée sur une technologie garantissant une gestion « décentralisée » des données personnelles des utilisateurs, qui sont échangées entre smartphones directement. Ce fonctionnement, qui repose en Angleterre sur des outils fournis par Apple et Google, est différent de celui de l’application française StopCovid, bâtie sur un modèle « centralisé » où un serveur central recueille les données des utilisateurs ; elle n’a, pour l’instant, convaincu que 2,5 millions d’utilisateurs.
Pour utiliser NHS Covid-19, les Britanniques doivent entrer les trois premières lettres/chiffres de leur code postal. Ils reçoivent une alerte leur conseillant de se mettre en quarantaine (quatorze jours au Royaume-Uni) s’ils ont été en contact rapproché avec une personne testée positive au virus (les smartphones dialoguent entre eux via Bluetooth).
Des codes QR à l’entrée des pubs
Les données ne sont pas conservées plus de quatorze jours, est-il assuré, et, surtout, le non-respect des quarantaines notifiées par l’application n’est pas sanctionné par la loi. Ne sont susceptibles d’être sanctionnés d’une amende (jusqu’à 10 000 livres, tout de même) que les personnes ayant été contactées par le système officiel de traçage britannique (« Test & trace »).
Le gouvernement Johnson avait lancé le développement de son application en mai dernier, optant initialement pour une technologie centralisée, suscitant de nombreuses inquiétudes du côté des organisations de défense des libertés en ligne. Les premiers essais, sur l’île de Wright, se sont révélés très peu concluants. Le projet a été discrètement enterré à la fin du printemps – il aura tout de même coûté plus de 11 millions de livres au contribuable britannique.
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