Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

Publié le 08 décembre 2021 à 05h15, modifié le 08 décembre 2021 à 14h11 Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Tribune. La candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle est une mauvaise nouvelle pour notre pays. Elle pourrait seulement nous accabler, nous tous qui tenons à une France fraternelle, mais en réalité elle nous convoque. Elle fait devoir à tous les humanistes et tous les démocrates de notre pays de se lever et de se rassembler contre ce qui menace là, je veux dire la tentation de la haine.

Non, Eric Zemmour n’est pas « un candidat comme un autre », il est la trahison de tous nos idéaux fondateurs autant qu’une injure à la France d’aujourd’hui. La trahison de notre vocation de pays d’accueil, non pas de toute la misère du monde mais de toutes celles et ceux qui sont venus vers nous parce qu’ils ont fui la guerre, les massacres, la misère économique, et auxquels notre destin, notre grandeur ont toujours été d’ouvrir les bras pour les accueillir dans notre peuple qui, je le rappelle, n’a jamais été un peuple de sang mais toujours un peuple de valeurs partagées, ce peuple universel de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.

Notre peuple d’aujourd’hui, si multiculturel, si multiethnique, ne signe pas ainsi, monsieur Zemmour, la mort de la France mais tout au contraire un nouvel accomplissement de son destin à réunir des femmes et des hommes de toutes origines, couleurs, religions dans la fraternité des mêmes droits et devoirs. Et si nous n’y réussissons pas, s’il y a en France aujourd’hui tant de violences, de désordres, d’insécurités, ce n’est pas qu’il y a trop d’étrangers ou de musulmans, c’est que nous, Français, ne sommes plus à la hauteur de nous-mêmes ! C’est que nous, Français, ne savons ou ne voulons pas voir toutes et tous nos concitoyens musulmans qui font chaque jour la preuve d’une parfaite participation à notre vie nationale sans renier leur islam mais en démontrant par cet exemple que non, islam n’est pas islamisme ! C’est que nous, Français, ne savons plus faire de la promesse républicaine le bénéfice de toutes et de tous, sans privilèges ni discriminations ! C’est que nous, Français, ne savons plus transmettre nos valeurs ni faire d’elles une réalité vivante, sensible par toutes et tous comme un bien commun tangible, concret, qui fait aimer la France ! C’est que nous, Français, ne savons plus vaincre la pauvreté, le déclassement, ni la perte d’identité ou encore la séduction exercée par l’idéologie islamiste, parce que nous ne sommes plus du tout assez forts, assez dotés de puissance vitale et d’énergie spirituelle !

Epouvantail médiatique

Il vous reste 46.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.