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Allemagne : les défis du nouveau chancelier Scholz

Editorial. Sans renier les seize années de pouvoir d’Angela Merkel, dont il était vice-chancelier, Olaf Scholz, à la tête d’une coalition inédite réunissant sociaux-démocrates, Verts et libéraux, va devoir remettre le pays en mouvement.

Publié le 08 décembre 2021 à 10h53, modifié le 08 décembre 2021 à 19h42 Temps de Lecture 2 min.

Tout règne a une fin, même celui d’Angela Merkel à la tête de l’Allemagne. Après seize années au pouvoir, la « chancelière éternelle » – surnom qui remonte à… 2013 – passe la main, mercredi 8 décembre, au social-démocrate Olaf Scholz (SPD). Certes, la rupture n’est que relative, puisque ce dernier était déjà ministre des finances et vice-chancelier depuis 2018. Mais, par sa composition, le nouveau gouvernement n’en est pas moins inédit, avec, pour la première fois au niveau fédéral, la mise en place d’une coalition tripartite composée du SPD, des Verts et des libéraux (FDP).

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Baptisée « feu tricolore », du nom des couleurs de ces formations, cette nouvelle coalition prend ses fonctions à la date qui avait été annoncée par les dirigeants des trois partis au début de leurs négociations, après des élections tenues dans un exemplaire climat de sérénité. De ce point de vue, M. Scholz a remporté une première victoire : à ceux qui craignaient que les tractations ne traînent en longueur – voire qu’elles échouent – en raison des fortes divergences existant entre les programmes des trois formations, le nouveau chancelier a montré que leur scepticisme était infondé. Il ne lui aura fallu que deux mois pour former un gouvernement. Après les législatives de 2017, Angela Merkel, elle, avait mis six mois à bâtir une coalition.

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Désormais aux manettes, ce nouveau gouvernement a devant lui un travail colossal. Son mot d’ordre – « oser plus de progrès » – n’est rien d’autre que la promesse de remettre l’Allemagne en mouvement. Elle en a grand besoin : bien que marquées par une prospérité économique éclatante, les « années Merkel » l’auront aussi été par un manque d’ambition réformatrice dont le pays paie aujourd’hui le prix avec ses infrastructures vieillissantes, son administration peu performante et une transition numérique qui a pris un retard considérable.

Relancer la construction européenne

Succédant à une chancelière qui aura d’abord été une gestionnaire, Olaf Scholz se présente donc aujourd’hui comme un modernisateur. En cela, il s’inscrit directement dans les pas de Gerhard Schröder (1998-2005), qu’il accompagna à l’époque comme secrétaire général au SPD et à qui l’Allemagne doit son principal train de réformes depuis sa réunification, en 1990.

Mais si l’« Agenda 2010 » de l’ex-chancelier social-démocrate avait eu pour principal chantier la réforme du marché du travail, d’autres priorités attendent son successeur : la transition énergétique, avec la promesse de sortir du charbon, « idéalement » dès 2030, soit huit ans plus tôt que prévu ; la relance de la construction européenne, après une décennie pendant laquelle l’Allemagne aura surtout été une force d’inertie au sein de l’UE ; mais aussi des défis sociétaux, comme la réduction des inégalités, qui se sont fortement creusées, ou la sauvegarde de l’ordre démocratique, dans un pays qui s’est longtemps cru immunisé contre le retour de l’extrême droite et où celle-ci a commis plusieurs attentats terroristes ces dernières années.

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Le nouveau chancelier ne s’en cache pas : élu pour quatre ans, il compte bien rester au pouvoir plus longtemps. « Cette coalition est là pour gouverner dans un climat amical et pour être réélue », a-t-il déclaré, samedi 4 décembre, devant ses camarades du SPD. Au vu des défis qui l’attendent et des espoirs qu’il a suscités, les quatre années qu’il a devant lui risquent de passer très vite.

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