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Esther Duflo et Abhijit Banerjee, prix Nobel d’économie : « Il faut décréter un confinement de l’Avent pour sauver Noël »

Les prix Nobel d’économie 2019 Abhijit Banerjee et Esther Duflo recommandaient, fin septembre, la mise en place d’un confinement de tout le territoire du 1er au 20 décembre, pour permettre aux Français de retrouver leur famille lors des fêtes de fin d’année.

Publié le 26 septembre 2020 à 02h40, modifié le 28 octobre 2020 à 15h30 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Personne ne veut être le Grinch qui a volé Noël, surtout pas un président qui aurait l’intention de se faire réélire. Pourtant, au train où vont les choses, l’hypothèse d’un confinement généralisé précisément autour des fêtes de fin d’année n’est pas à écarter.

Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 augmente régulièrement depuis le début du mois d’août, et cela plus rapidement en France que chez ses voisins. Certes, de plus en plus de tests sont réalisés. Mais le taux de positivité augmente aussi. Il est donc indéniable que l’épidémie progresse… vite.

Le gouvernement navigue à vue au milieu des écueils. La perspective d’un reconfinement, même local, est un repoussoir et l’on sent une résistance forte à limiter les activités, en particulier les plus lucratives. Il a fallu attendre une dégradation forte de la situation pour que les salles de sport, véritables bouillons de culture, soient fermées dans les grandes villes. L’annonce de la fermeture des bars et restaurants à Marseille a été immédiatement décrite comme une « punition collective » par les responsables de la région, et la maire Anne Hidalgo regrette publiquement celle des bars à Paris à… 22 heures.

Le dilemme des citoyens

Tant que l’épidémie touche surtout ceux qui sont jeunes et en bonne santé, elle n’est pas particulièrement meurtrière et ne conduit pas à une augmentation rapide des hospitalisations. La difficulté est de protéger les personnes âgées et celles (plus nombreuses qu’on ne le croit) qui souffrent de maladies chroniques.

Il faut le faire pour eux, au premier chef, mais aussi parce qu’une propagation aux populations fragiles conduirait à un engorgement rapide des hôpitaux. Plus le nombre de jeunes infectés augmente, plus il y a de chances qu’ils contaminent les plus fragiles. C’est inéluctable si la progression continue au rythme actuel.

Au-delà des mesures restrictives, prises au compte-gouttes, l’espoir semble être que des comportements « responsables » de tout un chacun, le port généralisé du masque et une amélioration de la capacité des laboratoires qui testent nous permettent d’éviter la catastrophe jusqu’à une amélioration suffisante des traitements, ou l’arrivée d’un vaccin. Mais les citoyens responsables vont bientôt faire face à des dilemmes cornéliens entre leurs différents devoirs, et il est déraisonnable de ne pas les guider dans ces choix.

Les rassemblements familiaux, avec leurs longs moments de convivialité autour d’une table (sans parler des cantiques et des chansons à boire), sont malheureusement propices aux contaminations. Aux Etats-Unis, les longs week-ends du Memorial Day fin mai et du 4 juillet, jour de l’indépendance, ont été suivis de pics de contaminations.

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