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Elections législatives 2022 : l’art du parachutage des « insoumis » fait grincer des dents

Pour le scrutin des 12 et 19 juin, La France insoumise assure avoir veillé à la parité et à la diversité. Mais l’investiture de plusieurs personnalités sans réel ancrage local agace et donne lieu à des procès en illégitimité.

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Publié le 16 mai 2022 à 02h32, modifié le 16 mai 2022 à 15h00

Temps de Lecture 4 min.

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Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, sur scène lors d’un meeting-apéritif de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, à Marseille, le 12 mai 2022.

« Parachutage », l’expression revient à chaque élection législative. Mais ce serait presque un gros mot à La France insoumise (LFI). Il y a cinq ans, Jean-Luc Mélenchon, candidat à Marseille, l’avait fait savoir : « Je suis partout chez moi sur le territoire national. » Pour le natif de Tanger (Maroc), ancien candidat à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) face à Marine Le Pen, les élections législatives ont toujours été nationales avant d’être locales, et il n’a jamais été question de s’interdire une circonscription faute d’y avoir habité. Même à l’heure où les questions de représentation gagnent en visibilité, ce credo perdure.

Jeudi 12 mai au soir, le député des Bouches-du-Rhône a donc passé la main sans sourciller à Manuel Bompard, député européen et directeur de sa campagne présidentielle. Cette circonscription en or, où le candidat de l’Union populaire a dépassé les 50 % au premier tour de la présidentielle dans plusieurs arrondissements, avait déjà vu les appétits s’aiguiser. Mais la politique marseillaise est souvent déconcertante pour ceux qui la découvrent. « Manuel ne sera pas heureux », prédisait, avant cette officialisation, un élu local… Le directeur de campagne gardait pourtant le sourire, jeudi, devant le siège des « insoumis » marseillais.

Comme plusieurs de ses camarades, il arrive dans une zone devenue extrêmement favorable à LFI à la faveur de la campagne présidentielle. Mais par rapport à 2017, un nouvel élément complique la tâche des prétendants à la députation. L’accord conclu entre les partis de gauche pour constituer la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) oblige à la recomposition des listes. Entre les socialistes, les communistes, les écologistes et les « insoumis », ce sont plus d’un millier de personnes préinvesties et finalement obligées de se retirer ou d’entrer en dissidence. De quoi donner de la voix aux procès en parachutages.

A Villeurbanne (Rhône), par exemple, l’investiture de Gabriel Amard a déclenché l’ire de la socialiste Cristina Martineau. Elle s’est retirée avec fracas, mercredi, expliquant dans un communiqué : « Je déplore le parachutage sur notre circonscription, par le fait du chef, de Gabriel Amard, conseiller régional de l’Isère, nomade de la politique, gendre de Jean-Luc Mélenchon. Ce candidat ne vit pas dans notre ville », a-t-elle asséné.

« A l’image du peuple français »

Serein, M. Amard a lancé, vendredi, sa campagne en compagnie de représentants de tous les partis de gauche locaux, avec l’appui du maire de Villeurbanne, le socialiste Cédric Van Styvendael. Sa suppléante, Melouka Hadj-Mimoune, est d’ailleurs issue de la mairie socialiste. « Je ne réagis pas aux méchancetés, affirme M. Amard, c’est une élection nationale : il s’agit que Villeurbanne prenne sa part à la mise en place d’une cohabitation, à porter Jean-Luc Mélenchon à Matignon. » « Mon mouvement a souhaité que je sois candidat à Villeurbanne, je le suis, je ne l’aurais pas été ailleurs », précise-t-il.

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