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La proposition de primaire formulée par Anne Hidalgo rejetée par la plupart de ses concurrents à gauche pour l’élection présidentielle

Interrogée mercredi sur TF1, la candidate du PS dit avoir « pris acte » de la faiblesse et de l’éparpillement de l’offre à gauche. LFI, EELV et le PC lui ont aussitôt opposé un net refus.

Le Monde

Publié le 08 décembre 2021 à 18h28, modifié le 09 décembre 2021 à 08h48

Temps de Lecture 4 min.

Anne Hidalgo sur le plateau du journal télévisé de 20 heures de TF1, le 8 décembre 2021.

Interrogée sur la suite qu’elle compte donner à sa campagne, Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste (PS) à l’élection présidentielle, dit avoir « pris acte » de la faiblesse et de l’éparpillement des candidatures à gauche, déplorant « une gauche fracturée, qui désespère beaucoup de nos concitoyens ». « La conséquence que j’en tire est qu’il faut organiser une primaire de cette gauche », a-t-elle déclaré alors qu’elle était l’invitée du journal de 20 heures de TF1, mercredi 8 décembre.

« Si nous ne faisons pas ce rassemblement, il n’y aura pas de possibilité pour cette gauche d’exister dans notre pays », a encore dit la candidate, à la peine dans les sondages, où elle est créditée de 3 % à 7 % des intentions de vote, affirmant prendre ses responsabilités. « Organisons cette primaire avec les candidats et les candidates qui veulent diriger et gouverner ensemble », a-t-elle ajouté.

Questionnée par le journaliste Gilles Bouleau à propos d’une victoire hypothétique de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise (LFI), dans le cadre d’une primaire de la gauche, Anne Hidalgo a affirmé qu’elle ferait « bien sûr campagne pour celle ou celui qui [gagnerait] et [se] [conformerait] à cette règle-là ». Néanmoins, si les autres candidats à gauche n’acceptent pas le principe de la primaire, elle continuera sa campagne jusqu’au bout.

La candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, lors d’un meeting à la salle de la forgerie à Cognin, près de Chambéry, le 25 novembre 2021.

Une « méthode qui a perdu en 2017 », selon LFI

De fait, à peine sa déclaration achevée, Insoumis, communistes et écologistes ont opposé un refus net à sa proposition. « La candidate socialiste reconnaît l’incapacité du PS à être force motrice. Dont acte. Le projet d’avenir, c’est l’écologie. La primaire a déjà eu lieu et le candidat, c’est Yannick Jadot », a tweeté Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

Pour LFI, le député Eric Coquerel, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), a considéré que la maire de Paris proposait « la méthode qui a perdu en 2017 », lorsque Benoît Hamon avait remporté la primaire PS pour échouer à 6 % des voix au premier tour de la présidentielle.

« Elle est dans une situation qui l’oblige à éviter ce que lui promettent les sondages », a ajouté M. Coquerel, jugeant que s’il « y a une exigence d’une union la plus large possible, elle ne peut pas être artificielle, comme si on avait simplement affaire à plusieurs têtes de gondole qui proposeraient le même contenu ». C’est la « proposition de la dernière chance pour elle », a raillé la députée insoumise Danièle Obono.

Refus également chez le candidat communiste Fabien Roussel. « Une primaire permet seulement de régler un problème de casting, or le problème de la gauche aujourd’hui, c’est qu’elle ne parle plus aux classes populaires. Fabien Roussel est candidat et le restera », a assuré son entourage à l’AFP.

L’assentiment de Montebourg

Au sein même du PS, certains n’y croient guère, comme l’ancien président François Hollande, qui a jugé sur BFM-TV qu’« une candidature d’union n’a de sens que si tous les candidats partagent les mêmes propositions. Or on sait que ce n’est pas le cas ».

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Mais Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a salué « le choix courageux d’une femme d’Etat, qui a le sens de la gravité du moment et de l’immense responsabilité de celles et ceux qui portent le projet d’une République écologique et sociale ».

Arnaud Montebourg au salon du made in France, à Paris, le 12 novembre 2021.

Seul Arnaud Montebourg s’est « réjouit » de « l’initiative » de Mme Hidalgo, mais a appelé à se mettre d’abord d’accord sur « un programme commun », et a souligné qu’il ne ferait pas une primaire « en tête à tête ».

Quelques heures plus tôt, dans une lettre destinée « au peuple de gauche » et à ses « concurrents et camarades », publiée mercredi en fin d’après-midi, il se disait « prêt à offrir sa candidature à un projet commun et à un candidat commun ». En cause ? « Un péril menace notre pays. L’extrême droite est aux portes du pouvoir (…) et conduira la France à sa destruction », écrivait-il dans son communiqué publié sur Twitter, avant d’ajouter :

« Je refuse la fatalité des cinq candidatures à gauche (…), je suis prêt à offrir ma candidature à un projet commun et à un candidat commun. J’invite mes concurrents et camarades à faire de même. Nous pouvons trouver ensemble le chemin du rassemblement qui répondra à l’attente du peuple de gauche. »

L’hypothèse Taubira

L’entourage du candidat a précisé à l’AFP que ce dernier « ne se retire pas ». Dans une interview donnée à Libération jeudi 2 décembre et publiée mardi 7 décembre, Arnaud Montebourg – crédité de 1 % à 3 % des intentions de vote dans les sondages – avait lancé « un appel à l’unification des forces autour d’un candidat commun » face à la « situation périlleuse d’une victoire probable de l’extrême droite ».

« Attention, nous sommes et serons tous responsables de cette situation si elle n’évolue pas », a averti l’ancien ministre du redressement productif dans cet entretien. Et d’insister : « La gauche est, si elle ne s’unit pas, menacée de disparition. » Selon M. Montebourg, à gauche, « aucun candidat ne peut créer la dynamique au détriment des autres ».

Fin novembre, le candidat écologiste Yannick Jadot avait affirmé vouloir rassembler la gauche derrière lui pour l’élection présidentielle. Anne Hidalgo avait répondu que seule « la social-démocratie » pouvait y parvenir. Jean-Luc Mélenchon, de son côté, ne cesse de fustiger « la stratégie creuse et vide de l’union de la gauche ». L’ancienne garde des sceaux Christiane Taubira réfléchirait, elle, finalement à une éventuelle candidature.

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