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Au Sénat, le PDG de TotalEnergies justifie ses investissements dans le pétrole et le gaz

Lors de son audition par une commission d’enquête, Patrick Pouyanné a défendu sa stratégie d’investir dans de nouveaux champs d’hydrocarbures, malgré les alertes des scientifiques.

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Publié le 29 avril 2024 à 21h55, modifié le 30 avril 2024 à 11h01

Temps de Lecture 3 min.

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Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de son audition par une commission d’enquête, au Sénat, à Paris, le 29 avril 2024.

Patrick Pouyanné n’aura pas été ébranlé par les questions des sénateurs. Interrogé, lundi 29 avril, dans le cadre de la commission d’enquête sur les « moyens mobilisés et mobilisables par l’Etat » pour assurer la prise en compte et le respect, par TotalEnergies, des obligations climatiques de la France et de ses orientations de politique étrangère, le PDG du groupe a longuement défendu sa stratégie, qu’il juge « mal comprise en France ».

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Il a d’abord réaffirmé son choix assumé de s’appuyer sur deux piliers : la poursuite de la production de pétrole et, surtout, de gaz, qui doit croître de 2 % à 3 % par an d’ici à 2028, et le développement de capacités électriques bas carbone. Pour justifier l’ouverture de nouveaux champs pétrogaziers, que climatologues et experts décrivent comme incompatibles avec le respect de l’accord de Paris de 2015 sur le climat, M. Pouyanné a répété n’agir que pour répondre à la demande, afin de continuer à fournir une énergie « abordable ».

Il a, du même coup, critiqué le scénario « net zéro » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), trajectoire de référence publiée en 2021, selon laquelle aucun nouvel investissement gazier ni pétrolier n’est nécessaire, et qui prévoit une baisse de la production de pétrole à 20 millions de barils en 2050, contre environ 100 millions aujourd’hui.

Projets contestés

« L’AIE a tracé une droite, découvert que la pente était de 4 % par an, ce qui correspond au déclin naturel des champs pétroliers. Mais la même AIE nous explique que la demande en pétrole augmente chaque année ! Je veux bien que l’on ait une nouvelle bible, un nouveau pape, mais ce scénario n’est pas la réalité que nous vivons », a lancé M. Pouyanné.

« Vous avez une responsabilité dans l’évolution de la demande », a répliqué le rapporteur Yannick Jadot, à l’initiative de cette commission d’enquête. Le sénateur (écologiste) de Paris a souligné que TotalEnergies, comme toutes les majors européennes, pourrait se mettre à investir massivement dans les renouvelables plutôt que dans le gaz.

M. Pouyanné a également justifié un certain nombre de projets contestés à l’étranger. En Ouganda et en Tanzanie, le projet de pipeline transfrontalier EACOP est particulièrement critiqué pour son impact environnemental et social. Comme d’autres responsables de l’entreprise auditionnés avant lui, le PDG du groupe a concédé que tout n’avait sans doute pas été géré de manière « parfaite », mais il a assuré que l’immense majorité des personnes ayant dû être déplacées (19 000 foyers) étaient satisfaites.

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