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TotalEnergies se résigne à quitter la Birmanie, pointant « les abus et violations des droits humains »

Ce retrait fait notamment suite aux révélations du « Monde » montrant que le groupe français contribuait au financement de la junte militaire.

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Publié le 21 janvier 2022 à 11h11, modifié le 24 janvier 2022 à 13h48

Temps de Lecture 3 min.

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Cette fois, TotalEnergies (ex-Total) se résigne au retrait. « A la fois en tant qu’opérateur et en tant qu’actionnaire, et ce sans aucune contrepartie financière », la major pétrolière française a annoncé sa décision de se retirer de l’exploitation controversée du champ de Yadana, un champ gazier en mer exploité par l’entreprise française depuis la décennie 1990. En cause, selon un communiqué émis vendredi 21 janvier au matin, « les abus et violations des droits humains » en Birmanie, où une junte a pris le pouvoir par un coup d’Etat, le 1er février 2021. Quelques heures après, le groupe américain Chevron a annoncé une décision similaire.

« On ne sait pas encore comment Total va sortir, mais un désinvestissement responsable ne doit pas avoir comme conséquence la mise sur le côté du gouvernement de coalition nationale [opposition en exil] et la collusion avec la junte pour choisir un nouvel actionnaire qui vole à son tour la richesse du pays », explique au Monde Ben Hardman, de l’ONG Earthrights International. « La décision bienvenue de TotalEnergies reflète l’importance d’éviter toute complicité avec les atrocités commises par la junte du Myanmar [nom officiel de la Birmanie]. La prochaine étape consiste à s’assurer que les revenus du gaz ne continuent pas à financer ces atrocités », estime de son côté Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch.

Le retrait de TotalEnergies, qui détient jusque-là 31 % des parts, « sera effectif au plus tard à l’issue du délai de préavis de six mois prévu au contrat », est-il précisé dans le communiqué : « Les accords prévoient qu’en cas de retrait les intérêts de TotalEnergies seront répartis entre les partenaires actuels, sauf refus de leur part, et que le rôle d’opérateur sera repris par un des partenaires. » En l’occurrence : l’américain Chevron (28 %) et le thaïlandais PTTEP (26 %), filiale de la société nationale d’énergie thaïlandaise ; mais aussi l’entreprise au cœur de la controverse, la Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), à hauteur de 15 %, qui agit sous le contrôle de l’armée birmane.

Montage financier

Ce retrait fait notamment suite aux révélations du Monde, qui avaient mis en lumière, en mai 2021, un montage financier autour du gazoduc sous-marin de 346 kilomètres reliant le gisement de Yadana à la Thaïlande. Dans ce système, des centaines de millions de dollars échappaient à l’Etat birman, et profitaient plutôt à la MOGE, entreprise publique à la gestion opaque, contrôlée par les militaires.

Lire notre enquête : Article réservé à nos abonnés Birmanie : comment Total finance les généraux à travers des comptes offshore

Le 18 janvier, le groupe français avait envoyé une lettre à l’ONG Human Rights Watch, dans laquelle il disait, pour la première fois, « soutenir des sanctions ciblées » sur les flux financiers alimentant la compagnie publique MOGE, tout en précisant que « l’ensemble des paiements faits à MOGE, comme représentant l’Etat du Myanmar ou comme partenaire de la co-entreprise, sont en réalité effectués par PTT, société nationale thaïlandaise qui achète le gaz à l’export ». Dans cette lettre, consultée par Le Monde, Total précise également qu’elle continuera à s’acquitter des impôts auprès du Trésor public birman car le « non-paiement » serait considéré comme un « crime ».

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