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France-Angleterre : Hugo Lloris, le gardien du temple et de ses secrets

A l’occasion du quart de finale de la Coupe du monde contre l’Angleterre, samedi, le gardien de l’équipe de France deviendra le joueur le plus capé de l’histoire des Bleus. Personnage discret, le Niçois ne court pas après la notoriété ou la reconnaissance.

Par  (Doha, envoyé spécial)

Publié le 10 décembre 2022 à 06h00, modifié le 12 décembre 2022 à 11h34

Temps de Lecture 6 min.

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Le gardien et capitaine de l’équipe de France, Hugo Lloris, lors du huitième de finale contre la Pologne au stade Al-Thumama, à Doha, le 4 décembre 2022.

Difficile d’imaginer deux personnalités plus opposées. Samedi 10 décembre, à Al-Khor, au nord de Doha, Hugo Lloris enfilera ses gants pour la 143e fois en équipe de France, à l’occasion d’un quart de finale de Coupe du monde. Face à l’Angleterre, il sera seul avec son record, devant un Lilian Thuram passé de défenseur des Bleus à celui de la lutte contre le racisme. Thuram le politique, dont l’ancien international Patrice Evra écrivait, perfide, dans son autobiographie qu’« il se prend pour Malcolm X parce qu’il porte des lunettes et lit des livres ».

A 35 ans, Hugo Lloris ne se prend pour personne, n’a aucun problème de vue, et l’on ignore tout de ses lectures. En réalité, le Niçois reste un livre fermé, et rien n’indique qu’il s’ouvrira avant la fin de sa carrière. A force, certains ne voient en lui qu’un robinet d’eau tiède, d’autres plaident pour l’idée d’un homme pudique doublé d’un légaliste. A Doha, Lloris porte la parole du pouvoir.

Quand, avant le début de ce Mondial si décrié, on presse les Bleus de prendre position sur les droits humains au Qatar, le capitaine des Bleus affiche une neutralité embarrassante : « Lorsqu’on accueille des étrangers en France, on a souvent l’envie qu’ils se prêtent à nos règles et respectent notre culture. J’en ferai de même lorsque j’irai au Qatar. »

A force d’occuper la fonction, Lloris – capitaine depuis une bonne décennie – est devenu la fonction, avec le devoir de réserve qui l’accompagne. Quand le footballeur prend place derrière le micro lors de la traditionnelle conférence d’avant-match, le journaliste s’attend à recevoir une parole officielle articulée dans un français fluide. Au choix, il va être question de respecter l’adversaire, de la primauté du collectif sur l’individuel et de l’honneur de représenter son pays.

Une image publique lisse et assumée mais trompeuse, à en croire Claude Puel. « Il est tout le contraire. Il a un gros caractère et beaucoup de personnalité. On ne fait pas une carrière comme la sienne, sinon, assure son entraîneur à Lyon entre 2008 et 2011. Mais comme en dehors du terrain c’est un père de famille discret, qu’il se montre peu, ne s’expose pas trop sur les réseaux sociaux, il y a cette image de lui. »

L’intéressé a aussi contribué à la cultiver, par cet effacement affiché ou le verrouillage de ses mots. Dans les salles de presse climatisées du Qatar, certains confrères évoquent avec regret un autre Hugo Lloris, celui des débuts à Nice ou de ses premières années lyonnaises. Avec un père banquier à Monaco et une mère avocate (décédée en 2008 des suites d’un cancer), le jeune homme détonne par son profil sociologique, déclare n’être « obligé à rien dans le foot » et parle librement, en particulier de son cœur de métier : arrêter des tirs adverses.

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