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Au Togo, le président Faure Gnassingbé sort renforcé des élections législatives

Le parti présidentiel a obtenu 108 députés sur 113 lors du scrutin de lundi, selon des résultats provisoires annoncés samedi par la commission électorale.

Le Monde avec AFP

Publié le 05 mai 2024 à 02h23, modifié le 05 mai 2024 à 11h20

Temps de Lecture 2 min.

Le président du Togo, Faure Gnassingbé, le 24 février 2024, à Abuja (Nigeria).

Le parti du président Faure Gnassingbé a largement remporté les élections législatives de lundi au Togo, a annoncé samedi 4 mai la commission électorale, ce qui va permettre au chef de l’Etat de rester au pouvoir en vertu de la nouvelle Constitution, adoptée en avril.

L’Union pour la République (Unir), le parti présidentiel, a obtenu 108 députés sur 113, selon les résultats provisoires annoncés à Lomé par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Dago Yabré, après un décompte retransmis en direct sur la chaîne de télévision nationale. Le taux de participation a été de 61 %, selon la CENI.

Ces résultats, qui doivent encore être confirmés par la Cour constitutionnelle, constituent un triomphe pour le parti du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père, resté près de trente-huit ans à la tête de l’Etat. Cela devrait lui assurer de rester le maître du Togo pour les six prochaines années au moins.

Un « coup d’Etat institutionnel »

La nouvelle Constitution, adoptée le 19 avril par les députés sortants, a fait basculer le pays d’un régime présidentiel vers un régime parlementaire. Le pouvoir se trouve désormais entre les mains d’un président du conseil des ministres, lequel est automatiquement le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président de l’Unir.

Cette réforme constitutionnelle a été vivement critiquée par l’opposition togolaise et des organisations de la société civile, qui dénoncent un « coup d’Etat institutionnel » et y voient une manière pour Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir. Selon la précédente Constitution, M. Gnassingbé n’aurait pu briguer qu’un seul dernier mandat en 2025. L’opposition affirme que l’abolition du suffrage direct pour élire le chef de l’Etat permettra à ce dernier d’être reconduit sans limitation de mandats tant que son parti remportera les scrutins législatifs.

Pour le parti au pouvoir, au contraire, la réforme constitutionnelle rend les instances plus représentatives. Selon la nouvelle Constitution, le président de la République, nommé par les députés pour quatre ans, devient un simple titre honorifique.

« Moins de 70 observateurs » dans tout le pays

Les élections se sont déroulées dans le calme lundi, malgré un climat politique tendu. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs organisations internationales se sont dites satisfaites de la tenue du scrutin.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine et l’Organisation internationale de la francophonie se sont félicitées mercredi de « la mise en place d’un cadre permanent de concertation » ainsi que du « bon déroulement de la campagne électorale », et ont salué « la tenue des élections dans le calme ». La veille, une mission électorale de la Communauté des Etats sahélo-sahariens avait jugé que le scrutin avait été « libre, équitable et transparent ».

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De leur côté, certaines voix de l’opposition ont commencé à critiquer le déroulement des élections. Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition), a regretté, mercredi sur X, que « les organisations internationales [aient] validé les élections frauduleuses » de lundi, déplorant qu’elles aient déployé « moins de 70 observateurs » dans tout le pays.

La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile, a affirmé avoir constaté tout au long de la journée électorale « un nombre abusif de votes dans plusieurs centres », des « retards dans le démarrage du vote » et des listes électorales « pas affichées ».

Treize partis politiques et organisations de la société civile au Togo ont déposé en avril un recours devant la Cour de justice de la Cedeao pour réclamer le retrait de la nouvelle Constitution du pays. Les tentatives de l’opposition de manifester pour protester contre la nouvelle Constitution sont restées lettre morte, les autorités ayant empêché les leaders de l’opposition de se réunir. Au Togo, les manifestations sont interdites depuis 2022, à la suite d’une attaque sur le site du grand marché de Lomé, au cours de laquelle un gendarme avait été tué.

Le Monde avec AFP

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