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Affaire Khadija Okkarou : au Maroc, les auteurs d’un viol collectif condamnés à vingt ans de prison

Dans une vidéo diffusée en 2018 et devenue virale, l’adolescente avait raconté avoir été kidnappée, séquestrée, violée et martyrisée pendant deux mois.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 septembre 2021 à 09h50

Temps de Lecture 2 min.

Khadija Okkarou en octobre 2018, à Beni Mellal, montrant les tatouages que ses agresseurs ont selon elle gravés de force sur son corps pendant sa séquestration.

Onze des agresseurs d’une adolescente marocaine victime de viol collectif et de séquestration ont été condamnés à vingt ans de prison ferme chacun, a indiqué l’avocat de la partie civile, mercredi 22 septembre.

Dans une vidéo diffusée en 2018 et devenue virale, Khadija Okkarou, 17 ans à l’époque, avait raconté avoir été kidnappée, séquestrée, violée et martyrisée pendant deux mois par des jeunes hommes de son village d’Oulad Ayad, près de Beni Mellal (centre). Son témoignage filmé, dans lequel elle montrait des traces de brûlures de cigarettes et des tatouages obscènes que ses agresseurs avaient selon elle gravés de force sur son corps pendant sa séquestration, avait soulevé un tollé dans le royaume et suscité une forte mobilisation contre « la culture du viol et de l’impunité ».

Trois ans plus tard, la chambre criminelle de la cour d’appel de Beni Mellal a condamné les treize prévenus pour différents chefs d’accusation, dont « traite d’être humain sur mineure », « viol », « constitution d’une bande organisée » et « enlèvement et séquestration », a indiqué mercredi à l’AFP l’avocat de la victime, Ibrahim Hachane. Onze prévenus ont été condamnés à vingt ans de prison ferme chacun et deux autres ont écopé de deux ans de prison ferme et un an avec sursis, précise-t-il, ajoutant que les agresseurs de Khadija Okkarou ont aussi été condamnés à lui verser 200 000 dirhams (environ 19 000 euros) à titre de dommages.

L’avocat de la victime va faire appel

« Au regard de la gravité des faits, le verdict nous semble normal, pas dur, car la traite d’êtres humains sur mineure est passible d’une peine allant jusqu’à trente ans », assure Me Hachane, qui va faire appel de ce jugement en première instance. « La victime se soigne toujours, les séquelles de ce qu’elle a vécu vont l’accompagner toute sa vie », a-t-il expliqué.

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Le choix de Khadija Okkarou de s’exposer publiquement est une démarche très rare dans une société conservatrice qui pousse les victimes de viol à se taire, par peur de représailles, du regard des autres ou pour la réputation familiale. Des associations de défense des droits humains et les médias tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur les violences subies par les femmes. Une loi contre les violences faites aux femmes est entrée en vigueur en 2018. Si elle rend pour la première fois passible de peines de prison des actes « considérés comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement », le texte a été jugé insuffisant par les associations féministes.

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Le Monde avec AFP

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