Jouer au Signal Iduna Park, l’antre du Borussia Dortmund (BVB), est toujours un moment particulier pour les équipes visiteuses. Les soirs de matchs, à la faveur des maillots et des écharpes brandies en l’air, le plus grand stade d’Allemagne – quelque 81 000 places – se pare d’un jaune rutilant parsemé de touches noires. Il y a surtout sa Südtribüne, la tribune sud, où se massent ses supporteurs les plus fervents. Ce « mur » de 40 mètres de haut, 100 mètres de large, avec une inclinaison de 37 degrés, au bruit incessant, qui s’anime, gronde, chante sans discontinuer. Une institution dans le milieu du football.
Le 13 décembre 2023, lors des phases de groupes, le Paris Saint-Germain (PSG) avait su résister à ce redoutable douzième homme (1-1). Mais l’enjeu de la soirée était moindre : avant même le coup d’envoi, le BVB avait validé son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Mercredi 1er mai, le Borussia Dortmund et le club de la capitale disputaient une demi-finale aller. Alors, pour l’occasion, l’ensemble du stade a accueilli la moindre action des locaux comme un geste décisif. « L’ambiance a été exceptionnelle ce soir », a d’ailleurs salué l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, après la rencontre.
Quand l’arbitre Anthony Taylor siffle la fin de la partie, le tableau d’affichage indique 1-0 en faveur du BVB. Le silence gagne les rangs des plus de 3 000 fans du PSG venus dans la Ruhr, pourtant très en verve tout au long de la soirée. Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont en ballottage défavorable avant le match retour, au Parc des Princes, mardi 7 mai. Le Signal Iduna, lui, exulte, les joueurs du Borussia viennent communier avec leur « mur jaune ».
Deux poteaux à la 51ᵉ minute
Le club reste invaincu sur ses terres en onze rencontres de la prestigieuse compétition européenne, avec un bilan à faire pâlir n’importe quel adversaire : 7 succès, 4 nuls et 20 buts inscrits pour seulement quatre encaissés.
Dortmund sort surtout vainqueur d’un duel dont il n’était pas donné favori. « On sait que Paris est maintenant au meilleur de sa forme », avait glissé son coach, Edin Terzic, avant ce rendez-vous. Mais, insistait-il, « l’essentiel, c’est que l’on ait une chance (…) et s’il y en a une, il faut qu’on la saisisse. Peut-être qu’on est l’équipe qui a le moins d’expérience à ce niveau, mais on est celle qui a le plus faim. C’est ce qu’on doit utiliser à notre avantage. »
Forcément, les Parisiens repartent déçus. Ils avaient pourtant su rapidement rééquilibrer les débats après une belle entame de match des Allemands. Puis il y a eu ce but de Niclas Füllkrug, lancé en profondeur par Nico Schlotterbeck (36e). Au retour des vestiaires, le PSG a bien haussé le ton et il aurait même pu tenir l’égalisation à la 51e minute, quand Mbappé s’est joué de Marcel Sabitzer à gauche et a enroulé sa frappe qui heurtera finalement le poteau. Dans la foulée, Bradley Barcola décale Achraf Hakimi dans la surface, le Marocain tire au sol… Rebelote : poteau !
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