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Au procès de la vendetta de Bastia-Poretta, le poids du père, « pilier de notre foyer »

Richard et Christophe Guazzelli, mais aussi Ange-Marie Michelosi sont accusés d’avoir voulu venger les assassinats de leurs pères, figures du milieu corse, avec les meurtres de Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, le 5 décembre 2017.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 08 mai 2024 à 03h30, modifié le 08 mai 2024 à 15h46

Temps de Lecture 3 min.

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Six ans sans parler et puis, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, un flot de paroles et même de pleurs… Depuis leur arrestation, en décembre 2017, les frères Richard et Christophe Guazzelli avaient toujours fait valoir leur droit au silence. Questionnés par les enquêteurs, interrogés par les juges d’instruction, ils n’ont jamais livré aucune explication sur le double assassinat pour lequel ils sont jugés, parmi quatorze autres accusés, depuis le lundi 6 mai.

Le 5 décembre 2017, devant l’aérogare de Bastia-Poretta, Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, membres d’un clan criminel corse, étaient exécutés par un homme masqué. Les victimes, deux affidés de Jean-Luc Germani, figure du grand banditisme, ont été tuées par vengeance, selon l’accusation, les frères Guazzelli leur imputant la mort de leur père, Francis Guazzelli, le 15 novembre 2009, abattu alors qu’il allait à la chasse.

Au deuxième jour du procès – le verdict est attendu le 3 juillet –, à l’occasion de l’examen de la personnalité des accusés, les deux indissociables frères ont longuement parlé de leur père, Francis Guazzelli. Pas celui que les enquêteurs décrivent comme l’un des fondateurs historiques de la Brise de mer, une bande criminelle corse qui a fait l’immense richesse de ses membres, plutôt « le pilier de notre foyer, pas le pilier d’un gang », a dit Richard, l’aîné.

Il a convoqué les fêtes sur la place de leur village de La Porta, en Haute-Corse, les « odeurs de la chasse au sanglier et les jeans boueux », les « souvenirs du maquis » ; il a dépeint celui qui passait pour un parrain corse comme « un chasseur, un villageois, pour moi, un père, un papa poule ». Un vieil ami de la famille, entendu en visioconférence depuis la cour d’appel de Bastia, a confié aux jurés que, chez les Guazzelli, « on ne parlait jamais de ça. Le mot voyou était tabou ».

« Une fraternité forte, une solidarité sans failles »

Dans un box des accusés parfois transformé en divan de psychanalyste – « Ce que je vous dis là, je ne l’ai jamais dit à personne, même pas à ma famille », a glissé Christophe Guazzelli aux jurés –, les frères ont fait revivre les parties de football de deux bambins contre leur père, se sont amusés d’anecdotes d’adolescents – « Tu te rappelles ? » – pour illustrer « une fraternité forte, une solidarité sans faille au sein de ce foyer ».

Dans ce trio père et fils que, à la barre de la cour d’assises, leur mère, Sylvie Cappuri, dit avoir eu du mal à pénétrer, le football est omniprésent. Il est à l’origine de l’admiration sans borne que l’aîné voue à son cadet. A 13 ans, Christophe Guazzelli quitte l’île pour le centre national du football de Clairefontaine, dans les Yvelines. Devenu professionnel, il jouera à Châteauroux, à Nantes en Ligue 1, promis à une belle carrière.

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