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La réforme de la formation des enseignants suscite une grande perplexité dans les universités

Une « journée morte » dans les instituts supérieurs du professorat et de l’éducation était organisée, lundi 6 mai, pour protester contre les annonces du chef de l’Etat restées sans cadrage et actant un pilotage de l’éducation nationale sur une formation universitaire.

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Publié le 07 mai 2024 à 07h28, modifié le 07 mai 2024 à 08h25

Temps de Lecture 4 min.

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Un mois a passé depuis les déclarations du chef de l’Etat, le 5 avril, et rien n’est venu compléter les annonces d’une nouvelle réforme de la formation des enseignants, la deuxième entreprise sous la présidence d’Emmanuel Macron. Dans la communauté universitaire, concernée au premier chef, l’élan est resté comme suspendu, dans l’attente d’un cadrage de la part des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.

Pour marquer leur incompréhension, les enseignants formateurs ont organisé, lundi 6 mai, une « journée morte » dans les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspe), voués à devenir des « écoles normales du XXIe siècle » dans le projet présidentiel.

Selon les engagements pris par M. Macron, les universités devront proposer dès la rentrée 2024 des « modules complémentaires » qui permettront aux étudiants de préparer le concours de recrutement, déplacé en fin de troisième année de licence (bac + 3), qui aura lieu au printemps 2025. A ce jour, les principaux intéressés, universitaires ou étudiants qui se destinent à une carrière dans l’enseignement, ne disposent d’aucun texte officiel venant les définir.

« Cette réforme n’est pour le moment connue que par un PowerPoint qui a fuité des services ministériels et par des interventions médiatiques du président de la République et du gouvernement », a acté dans une motion, adoptée le 19 avril, le conseil d’administration de l’université d’Orléans, qui demande le report de la réforme « pour permettre consultation et négociation ».

Loin de la réalité des universités autonomes

Seule certitude : les universités ne bénéficieront d’aucun moyen supplémentaire, ni pour mettre en œuvre ces modules en 2024, ni pour ouvrir, en 2025, des licences de préparation au professorat des écoles, que le président de la République a appelées de ses vœux le 5 avril. « L’objectif de cette réforme, c’est d’ouvrir ces filières universitaires (…) et de le faire en fermant aussi d’autres filières qui ont moins de débouchés », avait-il déclaré.

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« Un cap a été fixé, mais il est bien imprécis, commente Pierre Verschueren, historien et formateur à l’Inspe de l’université de Franche-Comté. On ne sait pas qui doit enseigner ces fameux modules. Il y en aura en histoire, vraisemblablement, mais pour quelles périodes précisément ? Il en existe quatre et ce ne sont pas les mêmes enseignants pour chacune. On est dans l’expectative. »

« Tout est fait pour mettre en difficulté les équipes des Inspe et des universités, d’autant que les textes de cadrage annoncés ne cadrent rien », tacle le syndicat Snesup-FSU au sujet de fiches de présentation des épreuves des concours qui circulent depuis la fin avril sans avoir été envoyées aux organisations syndicales de l’enseignement supérieur. « Ces incertitudes, qui pèsent sur les étudiants et sur les personnels, relèvent de la maltraitance institutionnelle », estime Anne Roger, sa secrétaire générale.

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