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La société française dans l’engrenage du conflit au Proche-Orient

Les tensions entre les camps pro-Israël et pro-Palestine, déjà exacerbées depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et la riposte militaire israélienne, se sont envenimées au fil des événements ces deux dernières semaines.

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Publié le 27 avril 2024 à 05h30, modifié le 27 avril 2024 à 09h24

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Manifestation devant Sciences Po en soutien à la Palestine, à Paris, le 26 avril 2024.

C’est un pays qui glisse vers le tumulte qu’il redoute. Condamnations et convocations de militants politiques et syndicaux pour « apologie du terrorisme » en pleine campagne électorale pour les élections européennes ; interdictions de conférences dans des universités, voire de réunions politiques ; occupation de Sciences Po, à Paris ; médias et réseaux sociaux en fusion : le conflit israélo-palestinien a envahi l’ensemble de la sphère politique, sociale et médiatique en France.

L’annonce, mardi 23 avril, de la convocation par la police de Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une procédure pour « apologie du terrorisme », a été le point d’orgue de deux semaines durant lesquelles le conflit au Proche-Orient s’est imposé à la société française, attisant des divisions latentes mais déjà profondes. L’importation des tensions liées au conflit, largement crainte et dénoncée par anticipation par les pouvoirs publics au lendemain des massacres du 7 octobre 2023, semble bel et bien consommée. Retour sur deux semaines décisives.

Mardi 16 avril, trois organisations – dont l’Association des Palestiniens de France – représentées par six avocats, déposent une plainte contre X visant un soldat franco-israélien pour « tortures, complicité de tortures et crimes de guerre » à Gaza. La plainte se fonde sur une vidéo, diffusée sur le réseau Telegram, d’un prisonnier palestinien, les yeux bandés, le torse nu et le dos manifestement lacéré. Le soldat y commente la scène de manière ironique et se félicite, en français, de la torture infligée. Selon des informations recueillies par Le Monde, une cinquantaine de plaintes pourraient être déposées contre des binationaux servant au sein de l’armée israélienne.

Les « propos excessifs » de Jean-Luc Mélenchon

Dès la semaine suivante, les échos du conflit résonnent à l’université de Lille. Jean-Luc Mélenchon entend y tenir une réunion sur « l’actualité en Palestine », le 18 avril, aux côtés de la juriste franco-palestinienne Rima Hassan, septième sur la liste des « insoumis » aux européennes. Mais le député (socialiste) de l’Essonne Jérôme Guedj dénonce, sur les réseaux sociaux, l’affiche de la conférence, qui représente un seul pays et donc, selon lui, fait disparaître Israël.

Face à la polémique, la direction de l’université, estimant que les conditions ne sont plus réunies pour « garantir la sérénité des débats », annule la conférence. Furieux, le chef de file de LFI compare le président de l’université de Lille à l’ancien nazi Adolf Eichmann, suscitant une réprobation générale, y compris chez ses partenaires de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) : le dirigeant communiste Fabien Roussel lui reproche « ses propos excessifs », qui « discréditent tout le reste ».

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