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Des « jeunes complètement à la dérive » : deux mises en examen après la mort de Philippe à Grande-Synthe

Deux mineurs âgés de 14 et 15 ans, connus de la justice, ont été mis en examen, vendredi, pour « assassinat » et placés en détention provisoire.

Par  (Lille, correspondante)

Publié le 20 avril 2024 à 02h01, modifié le 20 avril 2024 à 08h45

Temps de Lecture 3 min.

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Lors de la marche blanche en hommage à Philippe, tué dans la nuit du 15 au 16 avril, à Grande-Synthe (Nord), le 19 avril 2024.

« Hommage à Philippe. » Des mots simples, pour dire l’effroi et la douleur, s’étalent sur la banderole qui ouvre la marche blanche organisée, vendredi 19 avril au matin, à Grande-Synthe (Nord). Ces mots sont entourés de photos de ce jeune homme souriant et posant devant des ballons d’anniversaire. Environ 1 500 personnes accompagnent la famille de Philippe, qui, à 22 ans, a été retrouvé agonisant dans la nuit de lundi à mardi sur le parking d’une supérette, en plein cœur de cette petite ville du littoral nordiste. Transporté en réanimation au centre hospitalier de Dunkerque, il n’a pas survécu à ses très graves blessures. Il est décédé dans la soirée de mardi.

Parti du lycée du Noordover, où Philippe avait fait ses études, le cortège, digne et silencieux, s’est arrêté sur les lieux du drame, où des fleurs ont été déposées, avant de se rassembler devant la mairie de Grande-Synthe. C’est là que son ami Yacine a pris la parole, rappelant qui était Philippe : « Si serviable, aimé de tous, comme en témoigne votre présence aujourd’hui. » L’ami endeuillé veut « que justice soit faite (…) pour Philippe, lâchement assassiné, laissé mort sur le bitume, pour rien ».

Martial Beyaert, le maire (socialiste) de la ville, s’est également exprimé, déclarant que « Grande-Synthe a perdu un de ses enfants ». Lui qui avait dû appeler, dès mardi soir, ses administrés à « garder leur sang-froid » et à « ne pas céder aux injonctions, aux dérapages sur les réseaux sociaux et dans la vie de tous les jours », par le biais d’une vidéo postée sur le compte Facebook de la commune, a également eu ces mots à la fin de la marche blanche : « Puisse ton décès faire réfléchir cette partie de la jeunesse à la dérive. »

Deux familles dysfonctionnelles

Si la mort de Philippe, un jeune sans histoires, apprécié pour sa bonne humeur, « toujours prêt à rendre service », comme le décrivent des amis, a suscité un tel émoi à Grande-Synthe et au-delà, c’est que, dès mardi, on apprenait l’arrestation de deux suspects : des adolescents âgés de 14 et 15 ans. En fin d’après-midi, vendredi, lors d’une conférence de presse, la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, a annoncé que ces deux jeunes ont été mis en examen pour « assassinat » et placés en détention provisoire. Cette qualification confirme que la préméditation a été retenue, et qu’il y a des raisons de penser qu’il s’agissait d’un guet-apens.

C’est ce qui ressort des premières déclarations des deux adolescents devant les enquêteurs. Ils auraient expliqué « avoir fixé un rendez-vous » à Philippe sur le parking à l’arrière de la supérette « via un site de rencontre dénommé Cocoland, en se faisant passer pour une jeune fille mineure », la procureure précisant qu’ils estimaient que le fait de répondre à une annonce d’une mineure était « pour eux répréhensible ». « C’est leur version », a-t-elle ajouté, rappelant que « des effets personnels » ont été dérobés lors de l’agression, ce qui pourrait également constituer un mobile.

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