Un important périmètre de sécurité a été déployé, vendredi 19 avril à la mi-journée, autour du consulat de la République islamique d’Iran, rue Fresnel, dans le 16e arrondissement de Paris. Les services de sécurité ont été avisés de la présence, sur place, d’un individu suspecté de transporter un engin explosif. L’homme a été interpellé, a annoncé la Préfecture de police de Paris à l’Agence France-Presse (AFP), et a été placé en garde à vue.
L’enquête est ouverte pour « menace de mort matérialisée par le port d’un gilet factice représentant des explosifs ». Les investigations, confiées au 1er district de police judiciaire, ont pour « objectif de vérifier si les éléments constitutifs de l’infraction sont caractérisés et de comprendre l’intention qui animait le suspect », selon le parquet.
Nicolas K-M., âgé de 60 ans, a la double nationalité française et iranienne. D’après la police, l’homme n’avait aucun explosif sur lui et est inconnu des services de renseignement, mais était porteur d’un gilet tactique avec des grenades factices.
Selon le parquet, l’homme est sorti « de lui-même » du consulat et « aurait proféré des menaces de passage à l’acte violent ». Aucun explosif n’a été retrouvé « ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule » du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l’intervention de la brigade de recherche et d’intervention (BRI), une unité d’élite de la police.
Déjà condamné en 2023, son procès en appel prévu pour lundi
Le parquet a confirmé que cet homme avait été jugé par le tribunal correctionnel de Paris en comparution immédiate en octobre 2023 pour avoir mis le feu à des pneus devant la grille de l’ambassade d’Iran le 9 septembre de la même année, acte qu’il avait revendiqué en protestation contre le régime iranien.
Il avait été condamné à huit mois d’emprisonnement assortis du sursis probatoire et à l’interdiction de paraître dans le 16e arrondissement pendant deux ans et de porter une arme. Il avait fait appel. Selon une source proche du dossier, son procès en appel doit avoir lieu lundi 22 avril après-midi à Paris.
L’affaire de vendredi a débuté vers « 11 heures » avec le signalement d’un homme qui « aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue Fresnel, porteur d’une grenade ou d’un gilet explosif », avait rapporté un peu auparavant la préfecture de police à l’Agence France-Presse (AFP). En début d’après-midi, un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement, près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes 9 et 6 du métro, desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d’Iran, a été interrompu pour des raisons de sécurité avant de reprendre en milieu d’après-midi, a fait savoir la RATP.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a mobilisé, outre la BRI, d’importantes forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Le préfet répondait à une « demande d’intervention » du consulat. Un peu après 15 heures, des hommes de la BRI, suréquipés, casques sur la tête et armes à la main, ont déposé leurs affaires dans un van banalisé avant de quitter les lieux. Après l’arrestation du suspect, le dispositif sécuritaire a été progressivement allégé, selon le journaliste de l’AFP.
Le consulat et l’ambassade d’Iran partagent le même bâtiment mais ont des entrées différentes : le 4 avenue d’Iena pour l’ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l’attentat perpétré en mars à Moscou dans une salle de spectacle.
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