Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les « groupes de niveau » contestés au Conseil d’Etat au nom de l’« autonomie » des établissements

Le SGEN-CFDT vient de déposer un recours devant la plus haute juridiction administrative, pour demander la suspension de l’arrêté de création des « groupes de niveau » au collège. Les syndicats veulent contourner la réforme en s’appuyant sur le code de l’éducation, qu’ils jugent en contradiction.

Par 

Publié le 18 avril 2024 à 19h32, modifié le 19 avril 2024 à 07h24

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

C’est un nouveau moyen d’action pour le syndicalisme enseignant, plutôt coutumier des grèves et des manifestations. Jeudi 18 avril, le syndicat SGEN-CFDT a déposé, par l’intermédiaire de son avocat, une « requête sommaire » au Conseil d’Etat, dans laquelle il conteste la création, à la rentrée prochaine, de « groupes de niveau » en mathématiques et en français dans les collèges.

Le document, que Le Monde a pu consulter, est très succinct. La requête sommaire est destinée à respecter les délais de contestation, fait savoir le SGEN-CFDT, et sera suivie d’un recours en référé pour lequel un mémoire plus développé est en préparation. Selon nos informations, la fédération UNSA-Education (qui comprend le syndicat de professeurs SE-UNSA, mais aussi celui des proviseurs, le SNPDEN-UNSA) prépare, elle aussi, un recours. Il devrait être déposé la semaine prochaine, sur les mêmes points juridiques que ceux soulevés par le SGEN-CFDT. L’ensemble des organisations syndicales est opposé au projet du gouvernement sur les « groupes de niveau ».

Pour tenter de déminer le sujet, Nicole Belloubet a d’emblée adopté l’appellation « groupes de besoin », pour éviter de parler de « niveau » comme le faisait le premier ministre, Gabriel Attal. Interrogée sur France Inter, le 7 avril, au sujet des enseignants qui annonçaient s’opposer au projet, la ministre de l’éducation nationale a répondu : « Je ne leur laisserai pas le choix. » Seulement voilà : les syndicats de professeurs n’appellent pas à contester la réforme, mais à la faire annuler, ou au minimum à la contourner.

Contraire à la mixité

L’argument du SGEN-CFDT est simple : l’arrêté du 15 mars sur la création des groupes est en contradiction avec le code de l’éducation. Ce dernier prévoit en effet que les collèges « disposent, en matière pédagogique et éducative, d’une autonomie » qui porte notamment sur « l’organisation de l’établissement en classes et en groupes d’élèves, ainsi que [sur] les modalités de répartition des élèves ». Le code de l’éducation prévalant sur l’arrêté, en vertu de la hiérarchie des normes, il n’est donc pas possible d’imposer aux établissements de constituer des « groupes de niveau », argue le SGEN-CFDT.

Ces groupes pourraient également être déclarés contraires au code de l’éducation sur un autre point, celui de la mixité. Depuis la réforme du collège de 2014, la loi dit que « le collège offre (…) sans constituer de filières un enseignement et une organisation pédagogique appropriés à la diversité des élèves ». Les « groupes de niveau » contreviennent ainsi au principe d’organisation du collège, selon lequel les élèves sont toujours mélangés.

Il vous reste 52.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.