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A Lyon, une femme jugée pour le meurtre de son grand-père pose la question de la fin de vie

Accusée d’avoir tué son grand-père en incendiant son lit, elle affirme qu’elle voulait « l’aider à mourir », après plusieurs demandes. Elle reste libre sous contrôle judiciaire allégé, dans l’attente de son procès. L’affaire soulève la question de l’euthanasie dans toute sa complexité.

Par  (Lyon, correspondant)

Publié le 16 avril 2024 à 09h30, modifié le 16 avril 2024 à 10h19

Temps de Lecture 3 min.

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Jamais révélée publiquement, l’affaire est suivie avec d’infinies précautions par la justice lyonnaise. Le procès criminel dira s’il faut la considérer comme un cas d’euthanasie aux circonstances atténuantes, méritant toute la compassion du jury. Ou s’il faut chercher d’autres motivations au crime. Depuis sa mise en examen pour l’assassinat de son grand-père par incendie, le 23 octobre 2020, Emilie G., 32 ans, n’a pas effectué un seul jour de détention. Mardi 16 avril, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon a allégé son contrôle judiciaire, dans l’attente de son procès, fixé au mois d’octobre, devant la cour d’assises de Lyon.

Obligée de pointer régulièrement à la gendarmerie, la jeune femme peut rencontrer ses parents, et à nouveau sortir de son domicile entre 6 heures et 21 heures. L’enjeu pénal est immense, à l’heure où la fin de vie préoccupe profondément la société française. L’accusée, professeure de langues, mère de deux enfants, risque la peine maximale de réclusion à perpétuité pour « assassinat sur ascendant ». Son avocat espère un verdict sans prison ferme.

Le drame s’est produit le 23 août 2020, au sein d’une villa située dans une commune de l’est de la région lyonnaise. En début de soirée, le corps sans vie de Manuel A., 95 ans, est découvert sur son lit médicalisé. De retour d’un dîner avec son mari, sa fille a trouvé le vieil homme gravement brûlé, dans une chambre remplie de fumée, aux murs couverts de suie. Elle explique aux enquêteurs qu’elle hébergeait son père à son domicile depuis quatre ans. Il demeurait alité depuis deux ans, dans un état très affaibli, grabataire, complètement dépendant.

Trois auxiliaires de vie se relayaient en permanence pour le nourrir et le changer. Leurs témoignages décrivent un vieil homme au caractère instable, souvent renfermé, à la santé très dégradée. Sur le coup, la famille pense à un feu accidentel, provoqué par le mécanisme du lit. Mais un expert découvre d’importantes traces de carburant, preuves irréfutables d’un incendie volontaire. L’emploi du temps de la fille du défunt est confirmé par les enquêteurs.

« Je n’en peux plus »

En revanche, les gendarmes relèvent une incohérence dans la version de sa petite-fille, en recoupant les horaires des images de vidéosurveillance et des bornes téléphoniques. En garde à vue, Emilie G. s’étonne, se révolte à l’idée d’un geste volontaire, et finit par avouer que c’est bien elle qui a voulu donner la mort à son grand-père, en arrosant son lit d’essence, profitant de l’absence de ses parents pour la soirée.

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