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Mineurs transgenres : familles et professionnels de santé s’inquiètent de la mise en cause des parcours de soins

Un rapport sénatorial porté par LR prône l’interdiction des traitements hormonaux et des bloqueurs de puberté. Des conclusions loin de la réalité du vécu des concernés et de la prudence suivie dans les transitions, dénoncent les équipes qui accompagnent ces mineurs.

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Publié le 29 mars 2024 à 05h30, modifié le 29 mars 2024 à 13h35

Temps de Lecture 7 min.

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« Alors on va nous demander de cacher nos enfants jusqu’à leurs 18 ans ? » Maryse Rizza, mère d’un adolescent transgenre, est aussi en colère qu’inquiète depuis qu’elle a pris connaissance du projet porté par une frange du parti Les Républicains (LR). Dans un rapport sénatorial consacré aux mineurs transgenres, dévoilé dans Le Figaro et Le Point le 18 mars, est prônée l’interdiction des traitements hormonaux et des bloqueurs de puberté, qui peuvent être prescrits pour lutter contre la dysphorie de genre (la souffrance liée à l’inadéquation entre le sexe de naissance et le genre ressenti).

La sénatrice du Val-d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio, qui s’est autosaisie du sujet avec une quinzaine d’autres sénateurs de son groupe, prévoit le dépôt d’une proposition de loi en ce sens avant l’été. « Aujourd’hui on va trop vite, on oriente trop rapidement les jeunes vers une transition, il faut plutôt les accompagner sur leur mal-être et favoriser les prises en charge psychiatriques », fait-elle valoir, en pointant un « phénomène prenant de l’ampleur dans les médias et dans la vie publique », alors que « tous » les pays étrangers, dit-elle, reculent dans la prescription de ces traitements. La sénatrice assume d’avoir placé ce travail parlementaire sous l’égide de l’Observatoire de la petite sirène, notoirement opposé à toute transition de genre chez les mineurs.

« Scandale sanitaire », « contagion sociale », « détransitions » douloureuses… Ces « chiffons rouges » reviennent au fil des 369 pages du rapport, sans qu’il puisse être réduit à cela : il donne la parole à une multiplicité d’acteurs et d’experts, en France comme à l’international. Et pose, en creux, des questions qui mériteraient une réponse approfondie : combien d’enfants sont concernés par la dysphorie de genre ? Combien, après leur transition, la regrettent ? Quelle est l’irréversibilité des traitements ? Mais les recommandations de ce rapport sont à mille lieues du vécu dont témoignent les premiers concernés.

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Prise en charge pluridisciplinaire

Maryse Rizza, qui est aussi présidente de l’association Grandir trans, rassemblant 1 300 familles, compte parmi les 67 personnes auditionnées par les sénateurs. « C’est la panique, dit-elle. Si on va vers une proposition de loi qui interdit les bloqueurs, comment va-t-on faire ? » Son fils, aujourd’hui âgé de 17 ans, a fait son coming out à 9 ans : « Il m’a dit qu’il était en prison dans son corps, un corps de fille, se souvient-elle. Il y a une souffrance, énorme, qui sort quand la transidentité est nommée. A l’époque, il disait juste “Je veux être un garçon, je suis un garçon”. »

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