Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Mineurs transgenres et hormonothérapie : ce que dit la science

Dans un rapport contre les transitions de genre chez les mineurs remis le 19 mars, les sénateurs Les Républicains proposent d’interdire toute transition médicale avant la majorité. A rebours des recommandations internationales issues d’une littérature scientifique foisonnante sur ces questions.

Par 

Publié le 29 mars 2024 à 09h30, modifié le 29 mars 2024 à 13h58

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Consultation sur l’identité sexuée au service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, à l'hôpital de la Pitié Salpétrière, à Paris, le 15 septembre 2022.

Alors que les bloqueurs de puberté viennent d’être interdits dans les établissements de soins publics chez les mineurs transgenres au Royaume-Uni, un rapport sénatorial, porté par des élus Les Républicains, demande l’interdiction de tout accès aux hormones d’affirmation de genre. En France, il n’existe aucune donnée sur le nombre de jeunes concernés par la transidentité. Aux Etats-Unis et au Canada, elle concernerait 1,2 % des adolescents. Une partie seulement souhaite recourir à la transition médicale.

Difficile, là encore, d’estimer le nombre de prescriptions : les bloqueurs de puberté et les hormones ont d’autres indications. Mais à titre d’exemple, en France, au sein de la consultation spécialisée pluridisciplinaire de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, parmi les 239 patients suivis ces dix dernières années, moins d’un sur deux en a bénéficié. Le délai moyen pour y accéder, après concertation des équipes et de la famille, varie de dix à quatorze mois.

Les bloqueurs de puberté, qu’est-ce que c’est ?

Bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) depuis une quarantaine d’années en cas de puberté précoce – avant l’âge de 8 ans pour les filles, et de 9 ans pour les garçons –, et pour une durée moyenne de deux à trois ans, ces hormones de synthèse empêchent la stimulation des gonades (ovaires, testicules) et la sécrétion des stéroïdes sexuels (œstrogènes, testostérone). Cela permet, entre autres, d’éviter l’arrêt prématuré ou le ralentissement de la croissance qui survient au moment de la puberté.

Ces molécules sont prescrites aux mineurs trans, à partir de 8 ans jusqu’à 14 ans selon les situations, depuis la fin des années 1990 aux Pays-Bas et depuis les années 2010 en France. Selon différentes études en Europe, entre 10 % et 40 % y ont recours. A ce jour, elles sont prescrites hors AMM, comme la loi peut l’autoriser lorsque l’intérêt du patient le justifie. Dans un document de 2020 accessible en ligne, le conseil national de l’ordre des médecins rappelle que 80 % des prescriptions en pédiatrie hospitalo-universitaire sont réalisées hors AMM.

Le but est ici de « diminuer la souffrance du jeune face aux changements corporels induits par la puberté (poitrine, pilosité, voix, masse musculaire), tout en lui laissant le temps d’explorer son identité », explique la professeure Laetitia Martinerie, endocrinologue pédiatrique à l’hôpital Robert-Debré, qui reçoit des mineurs en questionnement et/ou en transition au sein d’une consultation pluridisciplinaire spécialisée.

Il vous reste 61.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.