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Menaces d’attentat : l’éducation nationale à la peine face aux piratages

Nicole Belloubet a annoncé, jeudi, la suspension des messageries numériques, par lesquelles passent les intrusions. Mais les logiciels ne sont pas les mêmes partout, rendant la riposte compliquée.

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Publié le 29 mars 2024 à 05h00, modifié le 29 mars 2024 à 09h35

Temps de Lecture 2 min.

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Nicole Belloubet, au ministère de l’éducation nationale, à Paris, le 6 mars 2024.

A chaque jour ses piratages d’espaces numériques de travail (ENT). Depuis le jeudi 21 mars, les menaces d’attentat ou les alertes à la bombe se répandent sur les messageries des collèges et des lycées français. Après l’Ile-de-France, l’Alsace ou la Provence-Alpes-Côte d’Azur, c’est au tour d’établissements des Pays de la Loire d’être visés, jeudi 28 mars, par ces actes malveillants. Ainsi, 340 menaces dans vingt académies ont été recensées, en une semaine, au sein des 10 500 collèges et lycées, par le ministère de l’éducation nationale. A l’automne 2023 déjà, 800 alertes à la bombe avaient été comptabilisées.

L’éducation nationale semble jusqu’alors incapable d’enrayer le phénomène, tandis que ces messages violents, à caractère terroriste et parfois raciste, sont avant tout dus à des usurpations d’identité, selon la Rue de Grenelle. « Il n’y a pas de faille numérique globale », a insisté, mercredi, Nicole Belloubet devant les députés. La ministre de l’éducation a annoncé, jeudi, suspendre à titre préventif les messageries des ENT, « sûrement jusqu’aux vacances de printemps », a-t-elle précisé, sur RTL, « le temps de les réinitialiser et de les sécuriser ».

Ces actes malveillants posent en effet la question de la sécurisation de ces outils virtuels, devenus, en une quinzaine d’années, essentiels pour assurer la communication entre le personnel éducatif, les élèves et leurs familles. Rien que dans les lycées d’Occitanie, par exemple, 13 millions de messages sont échangés chaque mois.

Or, le ministère de l’éducation nationale n’a pas la main sur tout et les responsabilités sont aujourd’hui diluées, les ENT relevant de la compétence des collectivités territoriales. Les départements pour les collèges et les régions pour les lycées ont quasi tous développé ces solutions, soit en propre, soit par le biais de la dizaine d’éditeurs privés du marché. Le logiciel de vie scolaire Pronote complète le plus souvent le dispositif. « Il existe beaucoup d’intermédiaires et de niveaux de sécurité hétérogènes. Il nous faut obtenir une clarification de qui maîtrise quoi face à cet enjeu de cybersécurité nationale », observe Grégoire Ensel, le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves.

« L’inquiétude gagne les familles »

Nicole Belloubet a rassemblé les collectivités et les éditeurs de logiciels, jeudi, pour en discuter et concevoir « un véritable bouclier numérique ». Mais la suspension provisoire des messageries semble surtout lui permettre de gagner du temps. La ministre insiste à court terme sur la nécessité de rappeler les « bonnes pratiques » en matière de gestion des mots de passe et d’utilisation des outils numériques. Une gageure face à 5,6 millions d’élèves dans les collèges et lycées et plus d’un million de personnels. A moyen terme, le renforcement des modalités d’authentification sur ces messageries est évoqué, sans plus de précisions.

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