Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Dix-neuf ans de réclusion requis contre le « violeur de Tinder », « bunkérisé dans le béton de ses dénégations »

Les avocats de Salim Berrada, jugé pour treize viols et quatre agressions sexuelles, plaident vendredi 29 mars au matin. Le verdict est attendu dans la soirée.

Par 

Publié le 29 mars 2024 à 05h00, modifié le 29 mars 2024 à 09h27

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

L’avocat général Philippe Courroye a demandé aux cinq juges de la cour criminelle de Paris de condamner Salim Berrada à dix-neuf ans de réclusion, jeudi 28 mars, mais c’est bien à l’accusé de 38 ans, davantage qu’aux magistrats, qu’il s’est adressé tout au long de son réquisitoire. Comme si, plus que d’emporter la conviction de la cour, qui semble acquise depuis le premier jour du procès, il avait voulu tenter une dernière fois de faire basculer celui qui, neuf ans après la première plainte contre lui, reste « bunkérisé dans le béton de ses dénégations ».

Ce furent donc près de trois heures d’un monologue les yeux dans les yeux avec un homme « dangereux », accusé de treize viols et quatre agressions sexuelles sur des femmes alors âgées de 18 à 28 ans, tombées dans son « piège de la rue Pixérécourt », dans le 20arrondissement de Paris, où elles s’étaient rendues en imaginant prendre part à un shooting chez ce photographe de mode à la notoriété naissante.

Salim Berrada réfute l’ensemble des accusations. « Aucune de ces jeunes filles n’a été violée ou agressée sexuellement, toutes étaient consentantes, circulez, y’a rien à voir » : ainsi Philippe Courroye a-t-il résumé la position d’un accusé « seul contre toutes », animé d’un « sentiment total d’impunité » semblable à celui de « l’automobiliste qui remonte l’autoroute à contresens en klaxonnant ».

« Elle a dit son refus, vous n’avez pas entendu ? »

L’avocat général a nommé les dix-sept plaignantes les unes après les autres, reprenant des extraits de leurs dépositions qu’il a ponctués de questions à l’accusé. Alice (les prénoms ont été modifiés), qui a raconté à la barre avoir « pleuré du début à la fin » lors de leur rapport sexuel : « Que faut-il de plus, monsieur, pour vous faire comprendre qu’elle n’est pas consentante ? » Solène, qui lui a dit « il ne faut pas, deux fois », avant le viol qu’elle dénonce : « Elle a dit son refus, vous n’avez pas entendu ? » Fanny, qui a mis un coup de talon dans le bassin de l’accusé pour se dégager de son étreinte : « Si ça n’est pas un refus exprimé physiquement, qu’est-ce que c’est ? » Comme ça, dix-sept fois.

Anticipant les arguments des avocats de la défense, qui doivent plaider vendredi matin, Philippe Courroye a insisté : ce dossier, ce n’est pas seulement parole contre parole. Il y a les témoins (l’amie, le copain, la mère) venus raconter l’état de choc dans lequel ils avaient trouvé les plaignantes après les faits.

Il y a les traumatismes racontés par les intéressées ou observés par des médecins – les ruptures sentimentales ou professionnelles, les dépressions, les addictions, les cauchemars, etc. Fanny, avec ses ecchymoses constatées le lendemain des faits, qui a perdu ses cheveux et n’a pas eu de relations sexuelles pendant deux ans ensuite. « C’est du bidon, ça, monsieur ? C’est compatible avec une relation sexuelle parfaitement consentie ? »

Il vous reste 35.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.