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La fonte de la banquise antarctique décime les poussins des manchots empereurs

La disparition de plus en plus précoce de la glace pendant l’été austral provoque la mort de très nombreux oisillons, rapporte une étude britannique publiée le 25 avril. Leur plumage juvénile ne leur permet pas de survivre dans les eaux très froides. Certaines colonies ont perdu la quasi-totalité de leurs poussins.

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Publié le 26 avril 2024 à 19h30, modifié le 27 avril 2024 à 09h09

Temps de Lecture 2 min.

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Des manchots empereurs sur la banquise de la mer de Ross, en Antarctique, en février 2023.

La fonte de plus en plus prononcée de la banquise antarctique décime les poussins des manchots empereurs. C’est la conclusion implacable d’une étude publiée jeudi dans la revue Antarctic Science qui sonne une nouvelle fois l’alerte. Fruit d’un travail inédit de six années, réalisé par le cartographe Peter T. Fretwell et son équipe de la British Antarctic Survey, cette recherche établit un lien direct entre le recul de la glace de mer antarctique et la mort de la quasi-totalité des jeunes manchots empereurs des colonies concernées.

En effet, si les manchots adultes disposent d’un plumage imperméable leur permettant d’évoluer dans des eaux approchant zéro degré, ce n’est pas le cas de leurs poussins. Avant l’âge de six ou sept mois, ils n’entrent normalement pas en contact avec l’eau. Leur duvet est insuffisant pour supporter de telles températures. Mais l’absence de glace ne leur permet pas de se maintenir à la surface et les condamne à une mort certaine.

Une publication des mêmes auteurs avait déjà documenté ce phénomène massif en août 2023. Au cours de l’année précédente, 19 colonies sur les 66 existantes sur le continent avaient été affectées – une colonie pouvant compter jusqu’à plusieurs milliers d’individus.

Perturbations d’El Niño et la Niña

Selon le cartographe Peter T. Fretwell, le déclin des populations d’oiseaux dont les portées sont ainsi régulièrement détruites pourrait conduire à l’extinction de cette espèce emblématique de l’Antarctique d’ici à soixante-quinze ans. Et ce, « dans un scénario où nous continuons à produire des énergies fossiles à la même hauteur qu’aujourd’hui », précise le scientifique britannique, qui se base sur les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Les glaces des côtes antarctiques sur lesquelles grandissent les poussins, avant la saison dite « de l’envol » pendant l’été austral, entre mi-décembre et mi-janvier, fondent plus rapidement que celles se trouvant sur le reste du continent. En 2022 déjà, puis encore en 2023, la superficie estivale de l’Antarctique est ainsi passée sous la barre inédite des 2 millions de km2, un record enregistré grâce à des données satellite accumulées depuis 1979. « Le satellite Sentinel nous permet d’observer comment évolue l’écosystème à grande échelle, résume Peter T. Fretwell. Et les manchots empereurs représentent la fragilité de tout ce système. »

Les variations des températures et de la formation de la banquise d’une année à l’autre sont également dues aux perturbations océano-atmosphériques que sont les phénomènes El Niño et La Niña. Avec le réchauffement du climat, ces cycles s’allongent et s’intensifient – et l’Antarctique n’y échappe pas. « En 2021, 2022 et 2023, nous avons eu trois ans de La Niña, rapporte Peter T. Fretwell. C’est la première fois que le phénomène dure sur une aussi longue période. La banquise semble avoir été sous pression pendant les trois années consécutives, l’année 2022 a été particulièrement mauvaise. En 2023, nous sommes passés à El Niño. Et ce n’est pas aussi sévère en ce moment. » Ces cycles restant imprévisibles, il est difficile pour les scientifiques d’en anticiper les effets à moyen et long termes.

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