Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Traité sur la pollution plastique : des négociations cruciales menacées de paralysie

Les discussions sur le futur traité international censé mettre un terme à la pollution plastique ont repris, mardi à Ottawa, dans un contexte géopolitique tendu.

Par 

Publié le 23 avril 2024 à 17h52, modifié le 25 avril 2024 à 17h24

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Sur la plage de Mahim, sur la côte de la mer d’Arabie, à Bombay, en Inde, le 22 avril 2024.

« Nous avons l’occasion, une fois dans notre vie, de changer profondément notre relation avec les plastiques. Nous ne pouvons pas la gâcher» La mise en garde émane d’Inger Andersen, la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), alors que s’est ouvert, mardi 23 avril, à Ottawa, la capitale du Canada, une nouvelle séquence diplomatique cruciale pour l’avenir du futur traité international censé mettre un terme à la pollution plastique et à la menace protéiforme qu’elle représente pour les écosystèmes, la santé humaine ou le climat.

La production mondiale de plastique a plus que doublé en vingt ans pour atteindre 460 millions de tonnes par an et pourrait tripler d’ici à 2060 au rythme actuel.

Le calendrier est serré. L’objectif est d’aboutir à un texte juridiquement contraignant avant la fin de l’année, pour une adoption formelle au premier semestre 2025. Les représentants de 175 pays se retrouvent sous l’égide de l’ONU jusqu’au 29 avril pour une quatrième session de négociations intergouvernementales avant un ultime rendez-vous prévu du 25 novembre au 1er décembre à Pusan, en Corée du Sud. La session précédente, organisée au siège du PNUE à Nairobi, la capitale du Kenya, en novembre 2023, a certes accouché d’une première mouture de texte, mais elle a surtout mis au jour de nombreux points de désaccord.

Deux blocs s’affrontent. Une coalition présidée par la Norvège et le Rwanda et regroupant soixante-cinq membres, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE), défend un texte de « haute ambition ». Ce groupe veut agir à la source et met notamment l’accent sur la réduction de la production de plastique. Un rapport publié le 12 avril par le Lawrence Berkeley National Laboratory réévalue à la hausse l’impact climatique de la production de plastique primaire qui repose sur l’extraction et la transformation d’énergie fossile. Si elle ne diminue pas de 12 % à 17 % par an à partir de 2024, elle fera dérailler à elle seule l’objectif de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C même si des progrès sont accomplis dans les autres secteurs (transports, agriculture, énergie…) fortement émetteurs en gaz à effet de serre, alertent les auteurs. Les organisations non gouvernementales (ONG) plaident pour une réduction de 75 % de la production à l’horizon 2040.

« Logique de l’obstruction »

Une ambition que ne partagent pas les pays producteurs de pétrole et de plastique qui ont monté autour des pays du Golfe une coalition pour la durabilité des plastiques qui regroupe l’Iran, la Russie, le Brésil ou encore l’Inde. Soutenus par les lobbys de l’industrie pétrochimique (143 représentants étaient accrédités lors du dernier round de négociations à Nairobi), ces pays se montrent réticents à toute obligation de réduction de la production de plastique et privilégient une approche fondée sur le recyclage, qui plafonne aujourd’hui en dessous de 10 % au niveau mondial. Les Etats-Unis et la Chine, les deux plus gros consommateurs de plastique, ne font pas officiellement partie de cette coalition mais sont sur la même ligne.

Il vous reste 52.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.